Éviter une guerre commerciale
"Nous voulons éviter une guerre commerciale avec une spirale de droits de douane, ce qui, en fin de compte, nuit aux deux parties", a déclaré le vice-chancelier et ministre de l'Economie dans un communiqué. Des propos énoncés après avoir rencontré à Berlin le ministre chinois du Commerce, Wang Wentao.
Lequel se rend jeudi à Bruxelles pour tenter de convaincre le commissaire européen au Commerce Valdis Dombrovskis de renoncer à la mise en place de droits de douane par l'UE.
L'Allemagne accentue la pression sur les négociateurs. L'Espagne a également rallié sa position la semaine dernière en demandant à l'UE de revoir sa position. A la plus grande joie de Berlin …
"Nous n'avons pas besoin d'une autre guerre, une guerre commerciale dans ce cas", avait déclaré à Shanghai le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez.
"Nous partageons la même orientation", avait salué la chancellerie allemande après les déclarations du dirigeant espagnol.
Pour rappel, le 20 août dernier, la Commission européenne a annoncé sa décision de surtaxer durant cinq ans les voitures électriques produites et importées de Chine, y compris celles du constructeur américain Tesla, qui possède une usine à Shanghai.
Bruxelles accuse Pékin d'avoir faussé la concurrence en accordant de massives subventions aux constructeurs chinois sur son territoire, leur donnant ainsi la possibilité de proposer des tarifs très attrayants. Entraînant une guerre des prix très nocive pour la rentabilité des concurrents étrangers.
En guise de représailles, la Chine a lancé en représailles une enquête antidumping sur les importations de porc et de produits à base de porc, dont l'Espagne est le plus grand exportateur européen vers la Chine. D’où la position soutenue désormais par Madrid ...
Chine et Allemagne : alliés économiques et commerciaux ?
"La Chine est d'une grande importance pour l'économie allemande et européenne - à l'inverse, la Chine a également un grand intérêt à commercer avec nous", a justifié Robert Habeck mardi. Après avoir déjà rencontré M. Wang cet été à Pékin pour tenter de jouer les médiateurs.
"L'Allemagne n'a pas peur de la concurrence avec la Chine" qui doit se dérouler "dans des conditions équitables", a par ailleurs soutenu le ministre écologiste.
La Chine est restée en 2023 le premier partenaire commercial de l'Allemagne pour la huitième année consécutive, reculant toutefois d’une place derrière les Etats-Unis depuis le début 2024.
Le marché chinois est le principal marché des constructeurs automobiles allemands, dont Volkswagen, plus gros employeur industriel d'Allemagne, qui a annoncé début septembre envisager des fermetures d'usines et des licenciements pour réduire ses coûts.
Sources : AFP