Grève nationale de 24 heures
Pour rappel, les 40 000 employés du groupe en Italie ainsi que les salariés de ses fournisseurs étaient appelés par les syndicats à observer une grève de 24 heures d’envergure nationale pour réclamer des garanties sur l'emploi ainsi la production de nouveaux modèles.
Les syndicats, tablant sur 15 000 manifestants, anticipant "une grève historique comme il n'y en a pas eu depuis plus de quarante ans" dans les usines de Fiat, constructeur désormais dans le giron de Stellantis après sa fusion avec FCA.
Les salariés se plaignent notamment du manque d’activités des usines et d’absence de politique industrielle en Italie, demandant au gouvernement d'ouvrir la concertation avec Stellantis.
Une production en nette baisse en 2024
Après trois années de hausse, la production de Stellantis en Italie est brusquement repartie à la baisse, chutant de 31,7% à 387'600 véhicules sur les neuf premiers mois de 2024, selon la fédération de la métallurgie FIM-CISL. Il s’agit du « pire chiffre depuis 1956", d’après son secrétaire général Ferdinando Uliano. Ce dernier s'attend à une production "inférieure à 500 000 véhicules" pour l'ensemble de l'année, contre plus de 751 000 en 2023.
Un niveau inférieur aux engagements pris par Carlos Tavares, le patron de Stellantis, en juillet 2023, qui, face aux pressions du gouvernement de Giorgia Meloni avait indiqué que le groupe porterait la production à un million d'unités d'ici 2030. Une cible qui s’avère désormais illusoire.
Deux jours avant la grève, Stellantis avait annoncé que plusieurs de ses usines italiennes seraient de nouveau à l'arrêt en novembre pour réguler la production, invoquant "la baisse des commandes sur le marché des véhicules électriques en Europe".
La production de la Fiat 500 en version électrique dans l'usine de Mirafiori, près de Turin, a quant à elle été suspendue à la mi-septembre jusqu'au 1er novembre.
En 2024, les salariés du site de Mirafiori ont enchaîné des périodes de chômage technique. Des mesures prises suite à une baisse de la demande, mais aussi au retard dans la mise en place par le gouvernement de bonus écologiques pour l'achat de véhicules électriques. La grève générale "enverra un message fort et clair à Stellantis et au gouvernement: le temps est écoulé, l'industrie automobile est en train de mourir, on risque un drame social sans précédent", a prévenu Rocco Palombella, secrétaire général du syndicat Uilm.
Vives tensions entre Stellantis et le gouvernement italien
De vives tensions opposent le gouvernent de droite et d'extrême droite de Giorgia Meloni et Stellantis, Rome reprochant au groupe automobile de délocaliser sa production dans des pays à bas coûts, au détriment des usines italiennes.
Auditionné mi-octobre par le Parlement italien, Carlos Tavares n'a pu convaincre ni députés ni syndicats. En guise de défense, il a sollicité davantage de subventions et argué de coûts de production trop élevés en Italie en raison du prix de l'énergie pour réduire ses activités industrielles dans le pays.
"M. Tavares affirme qu'il ne veut pas quitter l'Italie, mais il n'y a pas d'engagements contraignants ni de clarté sur les investissements et les nouveaux modèles", a regretté Rocco Palombella.
Pour mémoire, depuis la fusion entre PS et FCA en 2021, les effectifs de Stellantis en Italie ont été réduits de plus de 10 000 personnes.
Sources : AFP
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