Ford : report de salaires sans exclure des licenciements
Ford a annoncé le report partiel du salaire de ses dirigeants. Tout en prévenant que des suppressions d’emplois pourraient survenir si la pandémie du Covid-19 s’aggravait.
Ford a annoncé le report partiel du salaire de ses dirigeants. Tout en prévenant que des suppressions d’emplois pourraient survenir si la pandémie du Covid-19 s’aggravait.
Les 300 principaux dirigeants de Ford vont ainsi voir de 20% à 50% de leurs salaires être reportés pendant au moins cinq mois alors que le constructeur tente de gérer la pandémie due au coronavirus. Les mesures prendront effet à compter du 1er mai.
Les montants des salaires différés accumulés seront payés une fois que le constructeur automobile aura remboursé au moins 7 milliards de dollars de sa dette a tenu à préciser Ford. Des propos énoncés alors que le groupe automobile vient d'obtenir 15,4 milliards de dollars de lignes de crédit .
En plus des salaires des dirigeants, le président exécutif de Ford, Bill Ford Jr. reportera 100% de son salaire. Lequel se chiffrait à 1,7 million de dollars pour l'année 2018.
Hackett, dont le salaire de base était de 1,8 million de dollars en 2018, reportera quant à lui 50% de son salaire. Le directeur des opérations de Ford, Jim Farley, et le directeur financier de Ford, Tim Stone, différeront également 50% de leurs salaires.
Le PDG de Ford, Jim Hackett, a par ailleurs averti ses salariés que «des mesures plus sévères» telles que des suppressions d’emplois pourraient être nécessaires en fonction de la gravité et de la durée de la pandémie et de son impact sur les activités opérationnelles.
Dans un courrier adressé aux salariés, Jim Hackett a déclaré que l’objectif du constructeur était de «gérer la crise sans éliminer d'emplois chez Ford», tout en ajoutant que selon les circonstances le groupe automobile pourrait néanmoins se trouver contraint de licencier.
Si les «effets du coronavirus sur l’économie mondiale et Ford durent plus longtemps - ou sont plus graves - que ce que nous prévoyons actuellement, nous devrons peut-être prendre des mesures plus sévères. Mais pas aujourd’hui » a-t-il déclaré, se voulant certes clair … mais pas forcément rassurant.
«Nos employés sont confrontés à suffisamment de défis sans être également au chômage», a-t-il ajouté en guise d'argument. Car Ford voit plus loin, il sait qu'il aura besoin de toutes les forces vives pour faire redémarrer la machine après la crise.
Hackett a également déclaré que Ford différerait les augmentations salariales fondées sur le mérite, différerait partiellement les salaires des cadres supérieurs, suspendrait les heures supplémentaires pour les employés et gèlerait l’embauche de candidats pour les postes dont les de compétences s'avèrent non critiques.
Le PDG de Ford a également déclaré que les horaires de travail et le montant de la rémunération pourraient être “temporairement réduits” pour les employés dont le travail ne pouvait être fait à domicile et que d’autres pourraient se voir proposer des congés sabbatiques volontaires.
Hackett a par ailleurs déclaré que le constructeur continuerait à fournir une assurance maladie et des congés payés à tous les salariés concernés, notamment en couvrant une quarantaine de 14 jours si les travailleurs étaient exposés au virus.
Cette annonce du PDG de Ford voit le jour après que Moody’s Investors Service a abaissé la note de crédit de Ford. L'agence de notation dégradant le groupe d'un cran au sein de la catégorie spéculative, dans laquelle il l’avait déjà placé en septembre dernier.
Le contexte actuel à contraint Ford à puiser 15,4 milliards de dollars dans deux lignes de crédit, à annuler ses prévisions financières pour 2020 et à suspendre le versement de dividende pour préserver ses liquidités. En parallèle, le constructeur a annoncé un report de trois mois des paiements pour les acheteurs de voitures neuves (éligibles à cette offre) aux États-Unis, plus trois autres payés par Ford.
Ces annonces ont également conduit l'agence de notation Standard & Poor's à abaisser la note du constructeur à "BB+", le faisant à son tour basculer dans la catégorie "spéculative" ou "junk bonds".
Fitch Ratings - autre agence de notation d'un poids non négligeable - a suivi le mouvement, dégradant Ford au dernier cran de la catégorie "Investment grade".
Avec deux notes dans la catégorie spéculative ( chez S&P et chez Moody’s), Ford est désormais un "fallen angel" ("ange déchu"), du nom de ces sociétés qui basculent dans la catégorie "High Yield" (spéculative).
La valeur de l'action de Ford a baissé de 41% depuis le début de l'année et de 37,4% au cours des 12 derniers mois.
«Les mesures que nous prenons actuellement sont vastes et substantielles», a déclaré Hackett . Ajoutant : « nous espérons qu’ils seront suffisants pour donner à Ford la flexibilité financière nécessaire pour surmonter les effets économiques et commerciaux du coronavirus - afin que nous puissions devenir une entreprise plus forte.»
Les uns après les autres les constructeurs se voient contraints d'annoncer des mesures financières pour faire face aux problèmes de cash et de méventes générés par la grave crise liée au coronavirus. En espérant qu'ils ne soient pas contraints de procéder à des licenciements.
Sources : CNBC, Ford
Ford a annoncé le report partiel du salaire de ses dirigeants. Tout en prévenant que des suppressions d’emplois pourraient survenir si la pandémie du Covid-19 s’aggravait.
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