L'américain Ford et le canadien Magna vont "dissoudre" leur coentreprise Getrag Ford Transmissions (GFT) et répartir entre eux les sites de production de boîtes de vitesse manuelles situées à Blanquefort près de Bordeaux, Cologne (Allemagne) et Halewood (Angleterre), a annoncé vendredi la direction de Ford Motor Company.
Dissolution de la co-entreprise Ford/Magna
A la suite d'un "examen complet des activités" de GFT, Ford et Magna "ont conjointement exprimé leur intention de dissoudre l'entreprise existante compte tenu de l'évolution du marché et de la demande de technologies de groupe motopropulseur", a indiqué Ford dans un communiqué.
Poursuite des discussions sur la répartition des sites de GFT
Ford et Magna ont "conclu un protocole d'accord non contraignant afin de poursuivre les discussions quant à la répartition de propriété des sites de GFT", selon la même source.
"Ford souhaite conserver la propriété exclusive des usines de Halewood (Angleterre) et de Cologne (Allemagne) quand Magna souhaite conserver celle de Bordeaux et augmenter sa participation au capital de GJT en Chine. Ford et Magna conserveraient la copropriété actuelle de l'usine Sanand en Inde", est-il précisé.
GFT, Ford et Magna "mènent des processus d'information et consultation avec les représentants du personnel et les partenaires sociaux et poursuivent les discussions avec l'ensemble des acteurs concernés", poursuit le communiqué.
Dissolution annoncée jeudi
La dissolution a été annoncée jeudi à l'occasion d'un CSE européen par les deux groupes qui se partageaient à égalité ces usines de boîtes de vitesses manuelles, a indiqué à l'AFP un élu CFDT du site girondin.
Selon la CFDT et la CGT, outre le partage des sites de production, le centre de recherche TIC est dissous et réparti entre Ford et Magna.
Le site de Blanquefort renommé
Le site de Blanquefort (800 salariés) "ne s'appellera plus GFT" et sera une entité juridique française, selon la CFDT, qui a ajouté qu'il n'avait pas été question lors de ce CSE de projets à venir ni d'éventuelles suppressions d'emplois.
Les salariés comme les élus locaux s'étaient inquiétés ces derniers mois de l'avenir du site girondin après l'arrêt de la production, le 24 juillet 2019, de l'usine emblématique voisine FAI (Ford Aquitaine industries) de Blanquefort (850 salariés).
Les syndicats inquiets
Après cette annonce, "dire que l'on n'est pas inquiet serait mentir", selon un élu CFDT, "on ne connaît pas à 100% ce que Magna veut faire. On va prendre tous les renseignements possibles, on a beaucoup de travail".
La CGT de son côté s'est affirmée également "extrêmement inquiète, Ford lâche ses parts mais reste notre unique client".
Si Ford "nous lâche, c'est la fermeture assurée du site de Blanquefort, malgré tous les efforts et sacrifices que nous pourrions consentir", précise un communiqué des élus CGT. "Sachant que nos volumes chutent fin 2023, nous attendons donc de Magna de nouveaux projets et de nouveaux Clients dès 2021".
Les élus restent vigilants
De leur côté, dans un communiqué concernant le site de Blanquefort, les élus locaux - Région, Département, métropole de Bordeaux et ville de Blanquefort - ont assuré qu'ils resteraient "vigilants aux côtés des salariés et de leurs familles sur les conséquences industrielles et sociales de ce changement d'actionnaire".
Les élus, qui entendent "s'impliquer sur l'avenir et le développement du site", ajoutent qu'ils seront "exigeants en matière d'investissement, de mobilité ou de formation".
Elisabeth Studer avec AFP