Réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l'UE en l’absence d’accord
"Si aucun accord n'est trouvé ce week-end, je devrais convoquer une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l'UE la semaine prochaine, après la journée de l'Europe", a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
La proposition porte atteinte à l’unité de l’UE affirme la Hongrie
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a quant à lui durci le ton, estimant que la proposition de la Commission européenne d'interdire les achats de pétrole et de produits pétroliers à la Russie d'ici la fin de 2022 portait "atteinte" à l'unité de l'UE. "Depuis le début, nous avons clairement signifié qu'il y avait une ligne rouge, à savoir l'embargo sur l'énergie. Ils ont franchi cette ligne", a-t-il dénoncé lors d'un entretien à la radio vendredi.
Des négociations compliquées
Les négociations menées au niveau des ambassadeurs des Etats membres vont être "compliquées", a par ailleurs estimé un diplomate. Et ce, d’autant plus que l’unanimité des 27 membres est requise pour pouvoir adopter des sanctions.
"La Hongrie a un problème et (les ambassadeurs) doivent le résoudre. Des clarifications techniques sont nécessaires, et cela prendra un certain temps. Cela va se poursuivre pendant le week-end pour le travail technique, pas politique", a expliqué un diplomate européen. "L'approche des Hongrois dans la salle est très différente de ce que vous entendez de la part d'Orban à Budapest", a-t-il souligné.
"Le problème avec les sanctions est que l'accord doit repasser par les capitales", a expliqué un autre diplomate.
L'objectif est une entrée en vigueur du sixième train de sanctions européennes pour la célébration de la 72e journée de l'Europe le 9 mai. Cette date est également célébrée en Russie comme le "jour de la Victoire" sur l'Allemagne nazie.
Dérogation accordée à la Hongrie et la Slovaquie
La proposition soumise mercredi aux Etats membres prévoit un arrêt progressif des importations de brut dans les six mois prochains, l’achat des produits raffinés devant quant à lui cesser d'ici à fin 2022. Une dérogation de douze mois - jusqu'à fin 2023 – est accordée à la Hongrie et à la Slovaquie, deux pays enclavés et dépendants des livraisons russes par l'oléoduc Droujba.
Un délai jugé insuffisant par la Hongrie et la Slovaquie, la République tchèque demandant pour sa part à en bénéficier.
Désormais, selon les sources, la date butoir a été fixée à fin 2024 dans la nouvelle version de la proposition discutée vendredi. La République tchèque se voit également accorder cette possibilité.
En 2021, la Russie a fourni 30% du brut et 15% des produits pétroliers achetés par l'UE. Les trois pays qui demandent une dérogation représentent "un faible pourcentage" des achats, a tenu à souligner la Commission.
Problème de manque d’accès maritime
"Les pays qui hésitent aujourd'hui ne sont pas encore prêts", a reconnu vendredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. "Ils n'ont pas d'accès à la mer et nous discutons avec eux pour trouver des solutions (...) afin qu'ils aient la garantie d'avoir une sécurité pour leurs approvisionnements avec suffisamment de pétrole livré", a-t-elle expliqué. "Je suis convaincue que nous adopterons ce paquet. Si cela prend un jour de plus, cela prendra un jour de plus", a-t-elle déclaré.
Sources : AFP