Le directeur général de Volkswagen, Herbert Diess, a déclaré au quotidien allemand Tagesspiegel qu'il n'avait pas manqué à son devoir d'informer les marchés de la gravité du scandale de la tricherie du diesel en 2015, alors qu'il était encore patron de la marque VW.
Les procureurs de Braunschweig, en Allemagne, enquêtent en vue de déterminer si des dirigeants de VW, dont Diess et le président Hans Dieter Poetsch, auraient dû durant l'été 2015 publier des informations pour informer les investisseurs d'un scandale lié à une fraude entourant les émissions polluantes.
«J'estime que les allégations portées contre moi sont sans fondement. Mon opinion est la même après la visualisation des documents de l'enquête, a déclaré Diess au journal.
Autorisation d'accès aux dossiers
Cette déclaration de Diess - promu depuis au poste de directeur général du groupe - intervient après l'autorisation donnée aux accusés par les procureurs d'accéder aux dossiers qui seront utilisés devant les tribunaux.
VW accusé d'avoir failli sur son devoir d'informer
Pour rappel, les actionnaires ont poursuivi le constructeur pour violation des règles de divulgation, affirmant que VW avait failli à son devoir d'informer les investisseurs sur l'impact financier du scandale, qui n'a été rendu public qu'après la publication par la US Environmental Protection Agency (EPA) d'un «procès-verbal de violation» le 18 septembre 2015.
A noter que l'absence de divulgation réglementaire peut également constituer une infraction de manipulation du marché.
Le dossier est suivi de près par les actionnaires, les titres de VW ayant perdu jusqu'à 37% de leur valeur dans les jours qui ont suivi la révélation du dieselgate. Le constructeur a toutefois déclaré que ses dirigeants n'étaient pas en mesure de prévoir l'ampleur financière du scandale qui a coûté plus de 30 milliards d'euros à Volkswagen.
Traitement non équitable selon VW
VW insiste par ailleurs sur le fait que l'émission du procès-verbal de violation par l'EPA des États-Unis n'était pas conforme à la manière dont les autorités américaines avaient traité des cas similaires impliquant d'autres constructeurs automobiles.
Parce que d'autres groupes automobiles étaient parvenus à un accord sur la réduction d'émissions sans notification d'infraction à l'EPA et que VW était alors engagé dans des négociations en vue d'un règlement, le conseil d'administration de VW ne voyait pas la nécessité d'informer les investisseurs, a par ailleurs déclaré Volkswagen dans un document déposé devant le tribunal de Braunschweig.
Etant donné que les amendes imposées précédemment par les autorités américaines pour des violations similaires étaient inférieures à 200 millions de dollars, il n'était pas nécessaire d'émettre un avis de divulgation ad hoc en droit allemand, a par ailleurs déclaré le constructeur dans le cadre d'un rapport.
Volkswagen a déclaré que les membres du conseil d'administration de l'époque, y compris Diess et Poetsch, n'avaient donc pas violé les règles de divulgation, selon le document de défense de VW déposé auprès du tribunal.
Sources : Reuters, Tagesspiel