Le coût de lancement des nouveaux modèles pèse sur les bénéfices
Le constructeur allemand a en effet du mal à endurer les coûts nécessaires au lancement de nouveaux modèles.
Les investissements réalisés pour le développement de véhicules électriques et autonomes, ainsi que les dépenses destinées à stimuler la production de nouveaux modèles des séries X5, X7 et 8 ont pesé sur les bénéfices, alors même que la pression exercée sur les tarifs douaniers mis en œuvre entre la Chine et les États-Unis et une guerre des prix en Europe avaient déjà érodé ses marges.
BMW vient d'annoncer que ses dépenses d'investissements allaient augmenter à nouveau au quatrième trimestre, en raison de la mise en production de la nouvelle version de la série 3.
Des mesures supplémentaires pour soutenir la rentabilité
"Des mesures supplémentaires seront nécessaires pour atteindre nos objectifs de rentabilité", a d'ores et déjà prévenu cette semaine Nicolas Peter, directeur financier de BMW, sans fournir toutefois de plus amples détails.
Il a toutefois ajouté que malgré un contexte difficile, le constructeur visait toujours sur un flux de trésorerie disponible ( free cash flow) de trois milliards d'euros pour l'ensemble de l'année. Mais a-t-il prévenu : « compte tenu des défis actuels, ce ne sera pas une tâche facile." Car le constructeur devra tout à la fois réduire les charges opérationnelles, pour produire et commercialiser à moindres frais sans pouvoir lésiner sur les investissements dans de nouveaux modèles lui permettant de maintenir son offre concurrentielle à long terme.
Un bénéfice en nette régression
BMW a dégagé un bénéfice de 1,4 milliard d'euros au 3eme trimestre soit 23,9 % de moins qu'à la même période 2017. Les analystes tablainet quant à eux sur 1,6 milliard d'euros.
Son chiffre d'affaires a quant à lui progressé de 4,7 %, à 24,7 milliards d'euros.
Le bénéfice avant intérêts et impôts (EBIT) de BMW s’élève à 1,75 milliard d’euros pour le troisième trimestre, un montant inférieur aux 1,8 milliards d’euros prévus par les analystes. Raisons invoquées : la hausse des prix des matières premières, des effets de change et de 679 millions d’euros de provisions pour les rappels de véhicules.
Un niveau de marge bien inférieur à la cible
BMW a déclaré que malgré une légère augmentation des livraisons de voitures de luxe, la marge opérationnelle de la division automobile n'était plus désormais que de 4,4%, contre 8,6% un an auparavant, soit bien en deçà de sa fourchette cible de 8% à 10%.
En septembre dernier, le constructeur avait averti que son bénéfice avant impôts baisserait en 2018, alors qu'il tablait précédemment sur une stagnation du résultat. Il avait alors réduit ses prévisions de marge bénéficiaire, en accusant une concurrence intense en matière de prix, de commerce et de devises.
Le WLTP a entraîné une concurrence féroce
Même si BMW a rencontré moins de problèmes que ses rivaux Volkswagen et Daimler dans la vente de voitures conformes aux nouvelles normes WLTP, la mise en place de ces règles a entraîné une concurrence féroce, des distorsions de l'offre et des rabais importants.
Certains constructeurs sont ainsi soupçonnés d'avoir usé de pratiques loin d'être fair-play voire même illégales pour pallier leurs retards dans la mise en conformité de leurs véhicules aux nouvelles normes. Accordant de fortes ristournes
sur des véhicules qui n'auraient pu être commercialisés à partir de septembre, ou bien de les avoir immatriculés auprès de leurs propres concessionnaires afin de les écouler après la date fatidique.
"Beaucoup de véhicules de compétiteurs sans certification WLTP ont été immatriculés avant le 1er septembre", affirme même BMW. Qui ajoute avoir réduit sa production dans un tel contexte.
Sources : BMW, Reuters, AFP
Crédit Illustration : E.STUDER pour LBA