Chery et Rome en discussions pour une nouvelle usine
Selon ce qu’ont déclaré à Reuters deux sources proches, le gouvernement italien serait en pourparlers avec Chery en vue de doper la production automobile locale.
Si l’on en croit la teneur des déclarations, ce n’est pas tant Chery qui serait moteur sur le dossier que le gouvernement italien.
Rome souhaiterait en effet attirer un autre grand constructeur automobile dans le pays, en plus de Stellantis.
Objectif : augmenter la production nationale automobile
Rome souhaite augmenter la production nationale italienne à 1,3 million de véhicules par an, contre moins de 800 000 en 2023.
Le gouvernement est déjà en discussion avec Stellantis - le seul grand constructeur automobile implanté dans le pays - pour augmenter la production du groupe à un million d'unités annuellement d'ici la fin de cette décennie, un total qu'il avait atteint pour la dernière fois en 2017.
Mettre fin au monopole de Stellantis
Le gouvernement italien est avant tout à la recherche d'un second constructeur automobile en vue de mettre fin au monopole de Stellantis. « Il n'y a qu'en Italie que l'on trouve cette anomalie d'avoir un seul constructeur automobile », avait déclaré en février dernier Adolfo Urso, le ministre des Entreprises italien.
« Pour défendre la filière italienne, nous avons besoin d'une production d'au moins un million de voitures et d'environ 300.000 véhicules utilitaires légers » chaque année, avait-il détaillé.
Discussions avec BYD
En février dernier, différentes sources indiquaient également que l’'Italie serait en discussion avec des constructeurs chinois, dont BYD, pour leur « offrir » une ouverture sur son industrie automobile, sous réserve toutefois du respect de certaines conditions.
Une annonce quelque peu « troublante » alors que l'Union européenne tente de trouver des parades face à l'arrivée de la concurrence automobile chinoise. Bruxelles et les différents pays membres s’inquiétant de la concurrence des véhicules électriques chinois, et de leurs tarifs alléchants. Soupçonnant Pékin de comportement déloyal, l’UE a lancé une enquête sur les subventions accordées aux constructeurs chinois.
L’Italie fait les yeux doux à Tesla et aux constructeurs chinois
Adolfo Urso avait également déclaré que l'Italie avait mené des discussions avec Tesla et avec trois constructeurs automobiles chinois, dont les noms n’avaient pas été divulgués, mais dont les représentants s’étaient rendus en Italie l'année dernière pour évaluer les potentielles opportunités d'investissement.
Désormais, l’une des deux sources a indiqué que Chery était pour l'instant l'option sur laquelle Rome "misait le plus".
Si un porte-parole du ministère de l'Industrie italien a refusé de commenter, le directeur général de Chery Europe, Jochen Tueting, a déclaré pour sa part à Reuters que le constructeur s'attendait à ce que les ventes en Europe soient suffisamment élevées pour justifier le projet d’une usine d'assemblage locale.
"Nous explorons différentes possibilités à travers l'Europe, à la recherche d’ une potentielle configuration de production locale pour l'avenir", a déclaré pour le mins explicitement Tueting.
Notre avis, par leblogauto.com
Si les négociations aboutissent, Chery serait parmi les premiers constructeurs automobiles chinois à disposer d'une présence industrielle en Europe, intensifiant ainsi la concurrence avec les constructeurs locaux traditionnels, en particulier dans le segment des véhicules électriques. Une ouverture stratégique sur le marché européen pour Chery … mais l’entrée du loup dans la bergerie ?
Sources : Reuters, AFP