Une année 2018 en dent de scie. Si le marché est en hausse de 3.1%, cette appréciation masque des hauts et des bas mensuels inquiétants, causés tant par l’arrivée de nouvelles normes que par la conjoncture. Après une année 2017 flamboyante, cette instabilité annonce une année 2019 compliquée.
Zapping Le Blogauto La Porsche Panamera en avant premiere
Une année 2018 en dent de scie. Si le marché est en hausse de 3.1%, cette appréciation masque des hauts et des bas mensuels inquiétants, causés tant par l’arrivée de nouvelles normes que par la conjoncture. Après une année 2017 flamboyante, cette instabilité annonce une année 2019 compliquée.
NEDC et WLTP, abréviations de l’année
Ces termes abscons, désignant des cycles de test des véhicules, ont fait trembler le marché français. En venant modifier les valeurs d’émissions de CO² associées à chaque modèle, la norme NEDC corrélé, en attendant la norme WLTP, a jeté le trouble dans un marché hexagonal devenu dépendant du bonus/malus. A la manière de l’antique vignette, disparue depuis deux décennies, il fait régner sa loi sur les ventes automobiles. Couplé au tarif du cheval fiscal devenu celui d’un pur sang, le malus a tôt fait de torpiller certains modèles. Pour se prémunir d’une chute de leurs ventes, certains constructeurs ont donc multipliés les immatriculations en août, rendant la fin de l’année chaotique.
PSA en pointe
Peugeot se porte bien, Citroën revient aux affaires, DS ressuscite et Opel assure les arrières. Avec l’apport de ce dernier, le groupe frise désormais les 700 000 ventes en France, soit près du tiers du marché. La 208 dépasse pour la première fois les 100 000 ventes, la 3008 progresse et s’accroche à la troisième place du podium alors que les ventes de la 5008 augmentent de 65%. Même la petite 108 grignote des parts de marché. Seules les 2008 et 308 sont en retrait.
Citroën peut se targuer d’une année 2018 meilleure encore que 2017. Grâce à la C3, à la 4ème place des ventes et au petit SUV C3 Aircross. Une fusée commerciale, apparue directement à la 12ème place des ventes ! L'incontournable C3, dont les versions font 57% des ventes, est aidée par les C4 Cactus et C1 qui progressent. A contrario, les classiques C4 et C4 Picasso dévissent. Rien de surprenant sur des segments en perte de vitesse. DS retrouve des couleurs, grâce à la DS7, qui assure à elle seule 43% des ventes.
Enfin, si Opel perd 1.4%, la marque apporte à PSA du volume et 3.3% de part de marché. Les produits du groupe Crossland et Grandland prennent le relais du Mokka qui s’effondre avec 2/3 de ventes en moins. La Corsa gagne encore du terrain et conserve sa place dans le Top 20.
Renault ballotté
Si Renault conserve sa place de leader, avec 18.7% de part de marché, les affaires sont plus compliqués. D’un côté les petites autos, Dacia et Alpine, de l’autre…le reste. La Clio ne lâche rien et surtout pas sa couronne, loin devant la 208. La Twingo est la bonne surprise de l’année. Elle progresse de près de 19% et éclipse toutes les citadines. Enfin la Zoé s’accroche à sa 30ème place.. Mais du Captur au Scénic, en passant par les Mégane ou Kadjar, tous les autres modèles sont en perte de vitesse. Une baisse curieusement similaire de 0.2% de part de marché pour chacun.
Le son de cloche est bien différend chez Dacia. Les Sandero et Duster font un carton, la marque progresse d’un insolent 19.1% et se permet de passer devant Volkswagen pour une douzaine d'unités ! Autre motif de satisfaction, Alpine, avec plus de 1000 exemplaires vendus.
Là où le bât blesse, c’est du côté de Nissan. Sans que les remous actuels de l’alliance aient un rapport quelconque avec cette situation. La seule Micra ne peut compenser le net recul de Qashqaï, Juke et X-Trail. Nissan perd 17.6% et Infiniti est dans l’antichambre de la mort avec seulement 14 ventes en décembre 2018
Volkswagen en convalescence
Comme l’an passé, Audi et Porsche reculent alors que Seat et Skoda sont en pointe. Des marques qui n’ont de locomotive à fort volume, aucune Seat ou Skoda ne se trouve dans le Top 50, mais une catalogue de plusieurs modèles qui se vendent.
Les choses vont mieux pour la maison mère, qui affiche un petit 0.7% de mieux que l'an dernier. Malgré l’affront fait par Dacia, s’arrogeant la 4ème place , Volkswagen peut s’enorgueillir de quelques succès, à commencer par celui du T-Roc qui réussit une percée remarquable avec près de 17 000 ventes. La Polo est bien orientée, alors que Golf et Tiguan marquent le pas.
Plus de 100 000 ventes pour Toyota
Poursuivant sa marche avec l’assurance et la régularité qu’on lui connait, le groupe Toyota est bien installé dans la cours des grands. La progression frise les 10%, et le géant japonais marquent des points là ou bien des concurrents sont à la peine. Avec Lexus sur le segment « premium » et l’Auris qui progresse sur celui des berlines de catégorie moyenne. A l’évidence, l’offre hybride est un atout.
Commedia dell’Arte chez Fiat
Jeep à +193% en août et à -44.5 en décembre, ventes mensuelles passant de +92% à -22%, l’année Fiat se termine à +12.8% dans une ambiance théâtrale, faite de rebondissements chaque mois. Il n’en demeure pas moins que les résultats du groupe sont bons. Jeep bat son record des ventes. Fiat est toujours porté par l’inoxydable 500 qui résiste à l’obsolescence programmée en réintégrant le Top 20 ! La 500X progresse et la malicieuse Panda résiste elle aussi au temps qui passe.
Records pour Hyundai-Kia, en embuscade derrière Ford
Le groupe coréen consolide ses positions et ses deux marques ont battu leur record de ventes en France, menaçant ainsi Ford, toujours en méforme . Ce dernier est dépendant de sa Fiesta, dont les ventes à la hausse ne compensent pas la baisse du Kuga et l’apathie du reste de la gamme. A contrario, Hyundai-Kia, comme le tandem Seat-Skoda, ne dispose pas d'un seul modèle à fort volume, mais d’une gamme qui se vend mieux.
Premium en baisse
Certes Volvo, Alpine, Mini ou Lexus, sur des créneaux alternatifs, ne connaissent pas la crise. Mais pour les spécialistes du genre, aux volumes de généralistes, la fête est finie. Le trio Audi/BMW/Mercedes termine l’année en forte baisse et affiche un cumul négatif.
Les autres
Avec plus de 10000 Swift et moitié moins d'Ignis et de Vitara, Suzuki progresse de 8.8% et se trouve au coude à coude avec Mini. Toujours chez les constructeurs japonais, Mazda ne réitère pas sa performance de l'an dernier, chutant de 5.5% cette année (11 129 immatriculations). C'est moins mauvais pour Honda (8310 immatriculations), en baisse de 2.1% alors que Mitsubishi, tombé au plus bas en 2017, progresse de 105%, avec 4879 unités écoulés. Enfin curieux chassé croisé chez Jaguar et Land Rover. ce dernier est en baisse de 25%, quand Jaguar à +29% bat son record des ventes en France avec 4580 unités vendues.
Diesel déclinant
Pas de surprise côté motorisation. Le diesel continue à décroître. Égalité essence-diesel en 2017, 55% essence et 39% Diesel en 2018. Plus d’essence, moins de Diesel, la moyenne des émissions de CO² des véhicules vendus augmente, passant de 109g de CO² en décembre 2016 à 110g un an plus tard et à 112g en décembre 2018. Hybrides et électriques n’ont aucun impact.
Petites et SUV
Les SUV poursuivent leur chemin, la part de marché de ces véhicules atteignant désormais 36% du marché, au détriment des monospaces et breaks plus que jamais marginalisés. Un phénomène que l’on retrouve dans tous les pays européens. A contrario, l’hexagone s’écarte de la moyenne des autres pays européens s’agissant des gammes. La moyenne supérieure, celle des voitures familiales, très impacté par le malus CO², évolue à l’inverse des autres pays.
Retrouvez des milliers d’annonces sélectionnées pour vous aider à trouver le bon véhicule d’occasion.
Podcast Men Life
Pour résumer
Une année 2018 en dent de scie. Si le marché est en hausse de 3.1%, cette appréciation masque des hauts et des bas mensuels inquiétants, causés tant par l’arrivée de nouvelles normes que par la conjoncture. Après une année 2017 flamboyante, cette instabilité annonce une année 2019 compliquée.