Volkswagen met la pression sur l’UE
Volkswagen – leader du secteur automobile européen - met ainsi la pression sur la Commission européenne pour que cette dernière agisse de sorte à réduire le lourd montant des investissements nécessaires pour pouvoir assurer sa transition énergétique. En l’absence de « coup de pouce » de l’UE, VW menace de choisir l’Amérique du Nord pour y installer une usine de cellules de batteries. Un choix lié avant tout aux généreuses subventions de plusieurs milliards de dollars octroyées aux entreprises par le gouvernement américain dans le cadre de son plan climat, "l'Inflation Reduction Act" (IRA).
Volkswagen en attente de conditions-cadres compétitives
"Nous évaluons toujours des emplacements appropriés pour nos prochaines usines de cellules en Europe de l'Est et en Amérique du Nord. Aucune décision n'a encore été prise. Nous nous en tenons à notre projet de construire des usines de cellules pour environ 240 GWh en Europe d'ici 2030, mais pour cela, nous avons besoin de conditions-cadres compétitives", a ainsi déclaré un porte-parole du constructeur mercredi.
Ajoutant que Volkswagen attendait de voir « ce que le pacte vert pour l'UE apportera ».
L’Europe de plus en plus à la traîne selon VW
"Aujourd'hui, le secteur des batteries est dirigé par des entreprises asiatiques. Et tandis que les Etats-Unis rattrapent leur retard grâce à l'Inflation Reduction Act, l'Europe est de plus en plus à la traîne", a déclaré quant à lui Thomas Schmall, membre du conseil d'administration de Volkswagen, la semaine dernière.
"Les conditions de l'IRA sont tellement attractives que l'Europe risque de perdre la course aux milliards d'investissements qui se décidera dans les mois et années à venir", avait-il ajouté, indiquant que "d'importantes décisions de localisation d'usines seraient faites dans les prochains jours, mois et années".
A noter toutefois que le groupe automobile prévoit toujours l'implantation de deux usines de cellules de batteries en Europe, l'une près de son site historique, à Salzgitter (Allemagne), l'autre à Valence (Espagne).
L’UE en cours de négociation avec les Etats-Unis
Cette menace de Volkswagen voit le jour alors que l'Union européenne négocie actuellement avec les Etats-Unis un accord commercial qui rendrait les minerais et les composants de batteries européens éligibles aux crédits d'impôts américains accordés par l'Inflation Reduction Act (IRA).
Pour rappel, l'IRA impose qu'un pourcentage élevé de minerais et composants utilisés pour fabriquer des batteries proviennent des Etats-Unis, ou à défaut d'un pays qui leur est lié par un accord de libre-échange. Or, tel n’est pas le cas de l'UE.
La commission européenne espère pouvoir s'accorder avec Washington afin de bénéficier d'un traitement qui serait proche de celui d'un accord de libre-échange. Le sujet sera mis sur la table lors de la visite de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen qui rencontrera Joe Biden à Washington vendredi.
Sources : Reuters