Marine Le Pen en faveur de la nationalisation des autoroutes

Pour rappel, lors de la campagne présidentielle de 2022, Marine Le Pen avait plaidé en faveur de la nationalisation des autoroutes. Objectifs alors affichés : « faire baisser le prix des péages » de 15 %, « livrer 1,5 milliard d’euros par an au budget de l’État » et « permettre la mise en œuvre de politiques de réaménagement du territoire».

Les autoroutes, un secteur « juteux » pour le privé

Reste que pour des groupes comme Vinci et Eiffage, le secteur des autoroutes représente un actif important. Ainsi, en 2023, Vinci Autoroutes (essentiellement les réseaux ASF, Cofiroute, Escota) représentait 43% du résultat net de Vinci. Vinci Autoroutes, premier concessionnaire français, gère 4 443 km pour un chiffre d’affaires de 6,32 milliards d’euros en 2023. Eiffage gère quant à lui 2 465 km pour 2,97 milliards de CA. Pour la filiale française Sanef de Abertis (Espagne) , il s’agit de 1807 km dans le nord et l’est de la France, pour 1,99 milliard de CA.

Seuls le tunnel du Mont-Blanc, le tunnel du Fréjus et certaines portions d’autoroutes demeurent gérés par le secteur public.

Une nationalisation coûteuse

Reste que le cas échéant, l’opération de nationalisation s’avérerait fort onéreuse pour l’Etat. Il y a deux ans, la fondation Ifrap estimait le coût à au moins une quinzaine de milliards d’euros pour l’ensemble des concessions, auquel il faudrait ajouter 30 milliards de reprise de dette.

Désormais, les experts parlent d’une facture avoisinant 50 milliards de dollars.

Selon une estimation de l’Association française des sociétés d’autoroute, en cas de résiliation, l’Etat devrait en effet payer une indemnité à Vinci, Eiffage et Abertis d’environ 47,5 milliards d’euros. Un montant dû en grande partie par la reprise des dettes des sociétés concessionnaires. Certains analystes jugent quant à eux préférables d’attendre que l’arrivée à échéance des principales concessions, lors de la prochaine décennie. Au lieu de rompre les contrats passés avec les sociétés chargées de construire, entretenir et exploiter l’infrastructure, l’Etat demeurant toujours propriétaire du réseau autoroutier.

D’autant plus que que les contrats de concessions s’achèveront entre 2031 et 2036 selon les sociétés, permettant ainsi à l’Etat de poser de nouvelles conditions.