Automobile: l'équipementier Inteva Products en difficulté
par Thibaut Emme

Automobile: l'équipementier Inteva Products en difficulté

L'équipementier automobile Inteva Products a été placé en redressement judiciaire en juin. Deux offres de reprises partielles sont déposées. Chronique d'un secteur en danger.

Zapping Le Blogauto Essai de la Volkswagen ID3 (2023)

Evidemment, il ne faut pas faire d'un cas particulier une généralité. Mais, l'équipementier Inteva Products n'est hélas pas le seul à faire face à une crise. De nombreux petites unités qui composent le tissu économique automobile de la France sont en difficulté.

Inteva Product a été placé en redressement judiciaire en juin 2020. L'entreprise emploie 663 personnes en France. C'est un fabricant américain d'équipements électriques tels que moteurs pour vitre, toits ouvrants, serrures, etc. En France, Inteva ce sont trois sites :

  • Sully-sur-Loire (Loiret, 176 salariés)
  • Esson (Calvados, 246 salariés)
  • Saint-Dié-des-Vosges (Vosges, 241 salariés)

Suite à ce placement en redressement judiciaire, deux offres de reprises partielles ont été formulées. La première vient d'Inteva lui-même et ne prévoit la reprise que de 348 salariés en France. La seconde vient de deux directeurs et propose de reprendre la quasi-totalité des effectifs de Sully-sur-Loire et d'Esson. Le nombre exact n'est pas précisé.

En revanche, l'usine de Saint-Dié-des-Vosges n'est dans aucune des deux offres. En l'état actuel, il semble qu'aucune des deux offres ne soit totalement aboutie et que cela demande encore de détailler les plans de financement notamment, selon l'AFP. Les "offres améliorées" devront être déposées avant le 17 septembre 2020 pour une audience au Tribunal de Commerce d'Orléans qui est en charge du redressement judiciaire, le 22.

 Lire également :

 Novares sauvé par ses actionnaires et les banques

Le Tribunal de Commerce de Nanterre a approuvé l’accord qui sauve Novares de la faillite et de la vente. Place à l’avenir pour l’équipementier.

La conjoncture liée à la crise de la Covid-19 détruit un tissu économique déjà fragile

Pourtant, la filiale française de Inteva Products avait déjà réalisé des restructurations qui portaient leur fruit. Inteva avait racheté en 2011 les usines d'Arvin Meritor (redevenu Meritor) un autre équipementier américain.

Las, le confinement de mars-avril, la crise économique qui découle de la pandémie de Covid-19 ainsi que le ralentissement qu'a connu le marché automobile ont "déréglé" les restructurations.

Inteva Products France est l'un des nombreux petits équipementiers automobiles que l'on a en France. Loin des grands noms du secteurs, il y a des dizaines d'acteurs locaux, survivance d'un passé industriel qui se délite. Il y a eu bien sûr des exemples médiatiques comme GM&S. Mais, ils sont très nombreux à serrer les dents et à survivre bon an mal an.

Certains sont les poumons d'une ville ou d'un coin de province. Imaginez, Esson, 30 km au sud de Caen, compte 500 habitants environ et une usine Inteva de près de 250 salariés. Pour Sully-sur-Loire (environ 5 350 habitants) c'est moins vrai, mais à chaque fois qu'une telle usine ferme, ce sont des salariés qui doivent faire des kilomètres pour retrouver un travail. Et souvent, ce sont des emplois qui disparaissent et des zones qui se dépeuplent.

Déjà fortement touchés par la baisse progressive de la production automobile en France et par la chasse aux coûts, les équipementiers craignent le pire désormais. La Fédération des industries des équipements pour véhicules (FIEV), estime que 15 à 40 000 emplois en France pourraient être supprimés dans les deux ans qui viennent alors que ce secteur ne compte déjà plus que 71 000 salariés pour un chiffre d'affaire de 19 milliards d'euros (chiffres FIEV en 2018).

Illustration : Inteva Products (modifié par leblogauto.com)

Vous cherchez un véhicule d'occasion ?

Retrouvez des milliers d’annonces sélectionnées pour vous aider à trouver le bon véhicule d’occasion.
Podcast Men Life
 

Pour résumer

L'équipementier automobile Inteva Products a été placé en redressement judiciaire en juin. Deux offres de reprises partielles sont déposées. Chronique d'un secteur en danger.

Thibaut Emme
Rédacteur
Thibaut Emme

La quotidienne

Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.