Arabie saoudite / USA : le pétrole comme arme politique
par Elisabeth Studer

Arabie saoudite / USA : le pétrole comme arme politique

La tension monte entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite. Cette dernière a rejeté "totalement" jeudi les accusations US selon lesquelles la décision de l'Opep et de ses alliés, dont la Russie, de baisser la production de pétrole a été prise pour affaiblir politiquement Joe Biden et plus largement les Etats-Unis.

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Baisse des quotas de production de l’Opep+

Petit rappel : début octobre, l'Opep+ -les 13 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) menés par l'Arabie saoudite et leurs 10 partenaires conduits par la Russie - a décidé de baisser ses quotas de production. Objectif affiché : soutenir les prix du brut qui étaient en train de chuter. Une décision qui a provoqué la colère de la Maison Blanche … d’autant plus qu’elle intervient dans un contexte électoral.

La décision du cartel et de ses alliés de baisser sa production constitue en effet un double revers pour Joe Biden : elle est de nature à faire flamber le prix des carburants … et donc l’inflation, alors que le Président tente de redresser la situation. Mais elle constitue également une sorte de camouflet alors que le locataire de la Maison Blanche a multiplié les mains tendues et les réunions diplomatiques avec l’Arabie saoudite pour tenter d’obtenir une hausse de production.

Rejet total des déclarations US

"L'Arabie saoudite a vu les déclarations (américaines) qui ont décrit la décision comme une prise de position du royaume dans les conflits internationaux et comme politiquement motivée contre les Etats-Unis", a affirmé le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Ajoutant que Ryad exprimait « son rejet total de ces déclarations qui sont infondées et sortent les décisions de l'Opep+ de leur contexte économique ».

L’Opep+ affirme avoir des considérations purement économiques

Pour les Affaires étrangères saoudiennes, les décisions de l'Opep+ sont "basées sur des considérations purement économiques". Selon Ryad, l’objectif est de préserver l'équilibre du marché et de limiter la volatilité des cours.

"Le royaume a souligné lors de ses consultations continues avec l'administration américaine que toutes les analyses économiques indiquaient qu'un report de la décision de l'Opep+ d'un mois, comme cela a été suggéré, aurait eu des conséquences économiques négatives", a-t-il ajouté.

Washington vent debout contre Ryad

Washington a pour sa part reproché à l’Arabie aoudite de fournir à la Russie, via la récente baisse des quotas de production de l'Opep+, un "soutien économique" mais aussi "moral et militaire", quitte pour cela à "tordre le bras" d'autres pays producteurs.

La décision de l'Opep+, sous direction saoudienne, équivaut donc, selon le porte-parole du Conseil de sécurité de la Maison Blanche John Kirby, à un "soutien économique" à la Russie, grande exportatrice d'hydrocarbures. "Cela relève aussi du soutien moral et militaire car cela permet (à la Russie) de continuer à financer sa machine de guerre", a-t-il ajouté dans un entretien avec des journalistes, en estimant: "Cela a certainement apporté un certain réconfort à M. Poutine."

L'Arabie saoudite "peut essayer de manipuler et de détourner l'attention, mais les faits sont simples", a-t-il accusé. "Ces dernières semaines, les Saoudiens nous ont fait comprendre, en privé et en public, qu'ils avaient l'intention de réduire la production de pétrole, en sachant que cela augmenterait les revenus de la Russie et atténuerait l'impact des sanctions. C'est la mauvaise direction", écrit-il.

"Il y aura des conséquences pour ce qu'ils (les Saoudiens) ont fait, avec la Russie", a quant à lui menacé mardi le président américain Joe Biden.

Les Etats-Unis auraient exhorté l’Opep à reporter sa baisse après les élections US

L'Arabie saoudite a parallèlement déclaré jeudi que les États-Unis avaient exhorté le royaume à reporter d’un mois la décision de l'OPEP et de ses alliés de réduire la production de pétrole. Un tel report aurait pu contribuer à réduire le risque d'une flambée des prix de l'essence avant les élections américaines de mi-mandat le mois prochain.

Si une déclaration publiée par le ministère saoudien des Affaires étrangères ne mentionne certes pas spécifiquement les élections du 8 novembre, ce dernier a toutefois déclaré que les États-Unis avaient "suggéré" que les coupes soient retardées d'un mois. Au final, l'OPEP a annoncé les coupes lors de sa réunion du 5 octobre à Vienne.

Reporter d’un mois les baisses de production aurait signifié de les mettre en œuvre juste avant les élections du 8 novembre, de telle sorte que la décision ne puisse pas influencer considérablement les prix à la pompe avant le scrutin.

Notre avis, par leblogauto.com

Déjà que la situation était complexe .. et douloureuse pour consommateurs et entreprises, si désormais les décisions de l’Opep+ sont motivées par une volonté de Ryad de mettre des bâtons dans les roues de Joe Biden, pour l'affaiblir lors des prochaines élections US…. les choses ne devraient pas s’arranger … Russie et Arabie saoudite ont tout intérêt à faire grimper les cours, financièrement et politiquement parlant … Nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge …

 

Sources : AFP

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Pour résumer

La tension monte entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite. Cette dernière a rejeté "totalement" jeudi les accusations US selon lesquelles la décision de l'Opep et de ses alliés, dont la Russie, de baisser la production de pétrole a été prise pour affaiblir politiquement Joe Biden et plus largement les Etats-Unis.
Si désormais les décisions de l’Opep+ sont motivées par une volonté de Ryad de mettre des bâtons dans les roues de Joe Biden, pour l'affaiblir lors des prochaines élections US…. les choses ne devraient pas s’arranger … Russie et Arabie saoudite ont tout intérêt à faire grimper les cours, financièrement et politiquement parlant … Nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge …

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