Auteur/autrice : Patrick Garcia

   L’analyste est par nature anxieux et pour pallier à cette angoisse existentielle, le monde financier le submerge de classements en tout genre, dans tous les domaines et sur tout ce qu’il est imaginable de hiérarchiser. Ainsi, le Financial Times organise le Classement Mondial FT500 qui regroupe les 500 premières entreprises mondiales en fonction de leur capitalisation boursière. Pour cela, ils multiplient le cours des actions par le nombre de celles-ci sur le marché. A ce petit jeu, il est aisé de synthétiser une évolution globale de la santé des constructeurs automobiles mondiaux et nous sommes heureux de constater la bonne tenue des gaulois. Si les premières places sont trustées par les japonais (Toyota puis Honda devant Nissan tout de même) , talonnés par les constructeurs allemands, la performance haussière de Renault (+ 45 places) et Peugeot (+57 places) est tout à fait remarquable.

  Si l’achat d’une Porsche peut éventuellement alléger votre trésorerie, sachez que l’action du même nom vous apporte santé et prospérité financière, et ce depuis plusieurs années maintenant! Sur les 10 derniers mois, les résultats ont confirmé l’excellente rentabilité de l’entreprise de Zuffenhausen puisque le chiffre d’affaire en hausse de 5,4 % s’établit à 5,34 milliards d’euros, pour un bénéfice espéré à plus d’1,5 milliard. Ce bilan plutôt enthousiasmant est pourtant amoindri par une parité dollar/euro défavorable et l’accroissement des ventes de 13,3 % (69 685 voitures vendues) confirme le diagnostic. L’objectif sur 1 an est d’atteindre les 80 000 unités. Dans le détail, on peut noter que la 911 a vu ses ventes augmenter de 11% avec 22 973 exemplaires négociés sur les dix mois.

Sébastien Bourdais vient de laisser le leadership du ChampCar, pour un point, à son principal adversaire, en l’occurence le canadien Paul Tracy, auteur de sa trentieme victoire à Cleveland ce week end. Le français, ne termine que 5 eme comme à la course précédente (Portland), suite à une stratégie malheureuse qui l’a vu ravitailler au 85e tour, soit 6 tours avant la fin d’une course stoppée avant son terme. Paul Tracy, malgré une auto perfectible a évité les embuches et profité de l’accrochage de Christiano Da Matta, alors leader, pour s’imposer devant Allmendinger, à peine remis d’un énorme crash Samedi. Oriol Servia, le coéquipier de Sébastien Bourdais, remplaçant du malheureux Junqueira, blessé aux 500 miles d’Indianapolis, réalise une course exemplaire qui l’amène sur la dernière marche du podium. A son actif, il faut ajouter le point du meilleur tour en course. Notez également que Jimmy Vasser, papy iconique du ChampCar réalise son troisième Top6 consécutif pour pointer à la 5eme place au général.

Ce Dimanche n’aura été que formalités pour les concurrents dont les positions étaient figées depuis hier. Sébastien Loeb, seul au monde, a laissé ses camarades s’exprimer pour le gain des accessits. Toni Gardemeister sur Ford Focus parvient à conserver sa deuxième position face au néo-retraité Carlos Sainz, qui signe pour ses adieux un nouveau podium. Avant de s’évader en Rallye raid au volant de son VW Race Touareg, l’espagnol aura rempli magistralement son CDD de 2 courses pour Citroën en rapportant 11 points. Lors de la cérémonie du podium, une énorme ovation, à la mesure de son talent, a fait perler quelques larmes au coin des yeux de braise d’un Carlos Sainz sincèrement ému. Pour le reste, les pilotes Peugeot M.Gronholm, quatrième, et M.Martin, huitième, ne seront pas parvenus à contenir le retour au sommet de la hierarchie Constructeurs d’une équipe Citroën/Michelin en pleine bourre.

Au terme de la deuxième étape du rallye de Grèce, tous les observateurs en sont à feuilleter leurs dictionnaires pour trouver des qualificatifs adéquats à la performance de Sébastien Loeb. Le champion du monde vient en effet de réaliser 8 temps scratch sur …8 spéciales au programme et ne laisser que quelques grains de poussières à des adversaires qui n’en sont plus vraiment ( des adversaires). Rien n’est joué puisqu’il reste encore la journée de Dimanche.

Certains bruits de couloir en provenance du Japon laissent à penser que le stand Suzuki du prochain salon de Tokyo accueillera la version production du concept-car GSXR/4 dévoilé en 2001. Véritable engin de plaisir sur le papier, cette auto reprend les préceptes du Light is right, façon asiatique. Voyez plutôt : 640 kg, 2 places, électronique embarquée à tendance "entertainment", chassis aluminium, suspensions externes et réglables, panneaux de carrosserie interchangeables et surtout un moteur de moto Suzuki GSXR 1300 Hayabusa de 173 chevaux accouplé à une boite 6 qui devrait permettre lui aussi quelques divertissements.

Semaine difficile pour la FIA qui en moins d’une semaine commet deux bourdes magistrales. Après le cafouillage d’Indianapolis, voici que les chaleurs grecques ont atteint la lucidité des commissaires sportifs en charge du rallye Acropole. Lors des vérifications de jeudi soir, les 3 Subaru engagées pour P.Solberg, C.Atkinson et S.Sarrazin, ainsi que la Mitsubishi de G.Galli sont pesées sous le poids minimun. Le règlement est assez clair dans ces cas là puisqu’il impose la disqualification mais la clarté du texte ne semble pas être la même pour tout le monde.

Le "devenir" des restes encore fumants de MG Rover n’a pas fini d’alimenter la chronique. Puisque les fossoyeurs ont quitté la table, ne restent plus que les charognards, avides de droits et d’outils de production à prix cassés. Le dernier en date se nomme Geely Automobile Holdings, constructeur chinois ambitieux (pléonasme), qui déclare être interessé par quelques bribes de technologie dont le défunt n’a plus utilité, forcément. Comme pour s’excuser d’être de la même nationalité que la mortifère SAIC, Geely avance une certaine antériorité dans les relations avec la firme britannique. Comme s’ils pouvaient en tirer bénéfice auprès des liquidateurs…
Dans le feuilleton post mortem de MG-Rover, Geely Automobile Holdings fait toutefois suite à une multitude de "bonnes volontés" prêtes à reprendre tout ou partie du constructeur. Cette débauche d’enthousiasme aura permis de mettre en lumière quelques absurdités symptomatiques des contractualités comtemporaines.