Auteur/autrice : Patrick Garcia

C’est décidement un jeu à la mode ces derniers temps. Que ce soit Fiat qui tergiverse à n’en plus finir avec la mise en production des Lancia Fulvia, Alfa 8C, Fiat Trepiuno et autres ou BMW qui nous la joue arlésienne avec un coupé Z4 qui vient puis qui vient pas ( là, il devrait venir d’ailleurs), les grands constructeurs changent d’avis comme de patrons et les orientations stratégiques font la girouette au gré des directions qui se succèdent ou des chiffres de vente qui font le yoyo. le Big Boss de Daimler-Chrysler est, on le sait, Dieter Zetsche. Un de ces amis qui bossait avec lui aux States n’est autres que l’actuel boss de VW, Wolfgang Bernhard. Ce dernier est celui qui a montré la voie du redressement de Chrysler en prônant l’utilisation de plateformes déjà existantes pour créer de nouveaux modèles. Par exemple, le Crossfire sur base Mercedes SLK, c’est lui. Les Dodge Charger, Chrysler Magnum et 300C sur la même structure c’est lui aussi.
L’arrivée de l’ami D.Zetsche au firmament de la constellation de l’étoile a attisé les synapses du grand ordonnateur de VW et a réactivé l’envie de dépoussierer le VW Microbus de 2001 pour enfin l’offrir (c’est une facon de parler) aux hippies aujourd’hui parvenus qui ne se satisfont plus d’une NewBeetle vieillissante.

Sur la balance des ans, Romain Rousseaux étonne par une légèreté manifeste qu’une motivation irradiante fait oublier dans l’instant. L’homme raisonne à la passion et sa rencontre avec les productions de Blackpool ont déclenché un processus d’attraction plutôt puissant. Questions à un explorateur qui carbure à l’émotion, désormais importateur officiel de TVR en France:

La fièvre acheteuse (de compagnies britanniques automobiles) bat son plein au Royaume bien désuni. MG-Rover derrière la muraille, TVRusse, MINI de Munich, Vauxhall cowboy etc etc, toute l’industrie anglaise historique passe dans les mains de riches patrons, souvent étrangers. Fort marri de n’avoir pu récuperer les cendres de MG-Rover, le professeur Krish Bhaskar s’est mis en tête de ressusciter Austin-Healey. Prestigieuse association d’une marque iconique et d’un Donald toujours inspiré, les enfants engendrés sont encore aujourd’hui rangés au rayon des autos mythiques, recherchés des collectionneurs. Des 100 S au 3000 mk3 en passant par l’amphibienne Sprite, les productions d’Austin-Healey ont marqué leur époque, au sortir de la guerre.  Le Prof. Bashkar a flairé la grande sensibilité actuelle des anglais au maintien d’une production nationale d’automobile drapée de l’Union Jack et profitant du fait que Peugeot quitte bientôt un site industriel des West Midlands, il envisage de réhabiliter l’usine pour produire 4 nouveaux modèles.

  Fans de rallye, de compétition automobile, joueurs de Playstation, habitants d’Ecosse, amateurs d’art moderne et de compressions "Césariennes", étudiant en Tolerie-Peinture, réjouissez vous: le grand Colin McRae est de retour en WRC. Fin 2003, pour respecter les nouvelles règles ne permettant plus à un team de faire courir plus de deux autos, Citroën avait poussé l’écossais à la retraite anticipée, lui préférant le rapide et régulier Carlos Sainz. Le Champion du Monde 1995 s’était alors offert un intermède aux 24h du Mans dans le baquet d’une Ferrari F550 puis ensuite, un gros défouloir lors du dernier Paris Dakar qui l’avait vu disloquer entièrement sa Nissan dans une impressionnante série de tonneaux par l’avant dont il se relèvera sans mal et sans un mot, fidèle à sa légende. Ses frasques n’ont pas effrayé les pontes de Skoda qui lui font la cour depuis plus d’un an et c’est durant le Rallye de Finlande qu’ils ont enfin réussi à le convaincre de venir tester en conditions de course leur Fabia WRC05 que les 4 (!) pilotes titulaires intermittents ne parviennent pas à developper. Du 15 au 18 septembre, Le Wales Rally (anciennement RAC) pourra de nouveau accueillir un pilote anglais de prestige, denrée rare depuis la maladie de Richard Burns et l’arrêt de Colin McRae. Belles recettes en perspectives même si les premières places ne sont pas envisageables.

Alfa Romeo traîne depuis quelques temps déjà son concept-car 8C sans trop savoir qu’en faire. Tout le monde s’est extasié devant cet exercice néo-rétro plutôt charmant mais sans réelle innovation et beaucoup l’ont vu comme celle qui ramenerait la marque Outre-Atlantique. Puis, elle est devenue une éventuelle mangeuse de Porsche avant que l’on s’apercoive que Maserati était déjà sur le marché. Finalement, les difficultés persistantes du groupe Fiat et la mésentente avec GM ont fait d’elle une Dreamcar sans avenir comme quelques centaines d’autres avant elle.
Mais Il semble que certains chez Alfa tiennent au bébé. Ainsi, une version "dégagée derrière les oreilles" est annoncée au concours d’élégance de Peeble Beach , histoire de remettre dans l’oeil de certains décideurs, les lignes doucereusement passéistes de ce concept que ne renierait pas les stylistes adeptes du Living Legends du groupe Ford.
Quant au concours, elle sera opposée au concept Fiat Croma 8V Ital Design (rires), mais aussi à la Ford GT Heritage Livery ainsi qu’à la Chrysler Firepower, la Lexus LF-S, la Maserati Birdcage (moins de rires) et quelques autres dont vous pouvez voir le détail sur le site idoine.

Dieter Zetsche qui vient de prendre la barre de la grande Daimler-Chrysler en poussant le sortant Jurgen Schrempp à aller voir ailleurs va prendre également la direction de Mercedes à partir du 1er Septembre. C’était Eckard Cordes, grand ami de Schrempp et ex-successeur désigné qui occupait la place avant que le cataclysme du mois dernier ne lui enlève tout espoir de promotion. En toute logique sa démission a suivi de près celle de son mentor et il quitte la maison étoilé dès la fin Août. C’est donc Dieter Zetsche qui, dans un souci "d’apaisement", va prendre le fauteuil en attendant de trouver le candidat idéal en interne. En d’autres mots, le nouveau grand patron est entrain de faire un tri sévère dans les strates hiérarchiques de la maison allemande jaugeant ainsi qui sont ses partisans et ses détracteurs. La situation pourrait durer plus d’un an selon un porte-parole de Mercedes, histoire sûrement de démasquer avec le plus de certitude les adversaires les plus retors… Ambiance garantie dans les couloirs de Stuttgart!

Le World Touring Car Championship, bâti sur les frêles structures de l’ETCC commence à prendre de l’ampleur. BMW et Alfa Romeo sont 2 des piliers de cette formule spectaculaire qui accueille aujourd’hui les officielles Chevrolet ainsi que quelques indépendants talentueux et quelques évadés épisodiques du mythique BTCC, toujours vaillant aux UK. Peugeot a un temps songé s’engager officiellement mais a laissé le soin à son importateur danois de tester la nouvelle 407, qui sera d’ailleurs aux mains d’ Eric Helary pour la manche d’Orscherleben du 28 Août. C’est au tour maintenant de la très capée Oreca d’entrer dans le jeu grâce à son association avec Seat France. L’auto sera donc une Toledo qui rejoindra l’escouade officielle déjà en place et le pilote nominé est le franco-monégasque Stephane Ortelli. Un binôme qui devrait faire des étincelles assez rapidement si on se souvient qu’Oreca avait par le passé permis à un certain Yvan Muller d’emporter le titre français de Supertourisme sur BMW.

Marcus Gronholm, en bon patriote, a brisé l’hégémonie Loeb/ Citroën/ Michelin sur les manches du WRC lors de la 10e manche courue en Finlande ce week end. C’est un sans faute qu’a réalisé le grand blond ne commettant aucune bourde jusqu’à l’arrivée malgré la pression constante exercée par le leader du championnat et sa Xsara durant les 2 premières journées. Mais sur ce terrain si spécifique, c’est l’Alsacien qui a laché prise sur une crevaison en fin de deuxième étape donnant un peu d’air au leader qui a su emmener sa Peugeot 307 vers un premier succès 2005 très attendu. Son équipier estonien Markko Martin a retrouvé des couleurs sur un terrain qui lui convient en prenant la troisième marche du podium. Carton plein donc pour Peugeot qui prend la tête au classement constructeurs avec une petite unité d’avance sur les cousins Citroën guère aidés par la 8eme place d’un Duval timoré. Petter Solberg sur Subaru n’aura jamais pu suivre le trio de tête. Sa quatrième place lui fait perdre un rang au championnat. Pour le reste, notez  les 5e et 6e place des Ford boys, Hirvonen devant Gardemeister et la 7e place de Rovanpera sur Mitsubishi qui permet à la colonie finnoise d’occuper 4 des 7 premières places.

Les touristes amateurs d’automobiles qui ont la chance de passer par l’Italie organisent souvent un détour du côté de Modène pour approcher le berceau d’un des plus prestigieux constructeurs de voitures de sport, Ferrari. La panoplie du promeneur dilletante en short et en tee-shirt comprenant souvent un appareil photo, les images du mulet de developpement de la remplaçante de la F575 Maranello fleurissent sur la toile. Celle que l’on nomme F 600 Imola, reprend les atours de la 612 Scaglietti, ramenant l’empattement dans des dimensions plus sportives. Le facies décrié sur la 2+2 semble évoluer vers une ouverture de calandre plus souriante et le regard, fermé sur la grande Ferrari, devient plus franc, plus rieur. Le moteur sera certainement le V12 actuel dans une définition de puissance intermédiaire, entre les 660 ch de la Enzo et les 540 ch de la 612. Striptease total prévu pour 2006.