Auteur/autrice : Patrick Garcia

Romain Rousseaux, preux chevalier et importateur de TVR, me cède le volant de sa belle qu’il couve d’un regard doux.
Abordez Saggie par la croupe et des images illuminent votre conscience. Soyez esthète et le dessin vous semblera être l’oeuvre d’un disciple d’Edvard Munch. Sa ‘Frise de la vie’ aurait pu accueillir un cinquième tableau ( Fessier de Sagaris) qu’il me sierait d’accrocher dans mon salon. Soyez plus prosaïque (donc plus jovial) et vous y verrez un hommage au film culte Scream dont le masque vedette semble être la muse de ce dessin pour le moins original. Quoiqu’il en soit, les échappements transversaux, les optiques "dégoulinantes" sur un postérieur rebondi et l’aileron vertical transparent tenu par 3 attaches en alu brossé ne manqueront pas de garnir les conversations de tous ceux que vous croiserez. Le reste est à l’envi. Si l’auto est basée sur la T350, la Sagaris est l’expression ultra sportive de cette dernière. Les scarifications, autrefois percées, sur le sommet des ailes avant sont autant de peintures de guerre qui viennent accentuer l’air belliqueux de l’anglaise. Son profil démontre une compacité que l’on appréhende difficilement sur les photos: 4m03 soit autant qu’une Fiat Grande Punto. Mais dotée de 400 ch pour 1100 kg…

Le titre de la nouvelle série GP2, dernière marche théorique avant la F1, vient d’être attribué lors du GP de Bahrein, étrangement disputé en semaine (?). Heikki Kovailanen, protégé de Flavio Briatore, n’a rien pu faire contre le panache et la fin de saison impressionnante de Nico Rosberg, fils de qui vous savez. Auteur de la pôle et vainqueur de la première course, le pilote finno-franco-germano-monégasque s’adjugeait les derniers points nécessaires à son sacre.
Mais la série GP2 consacre également l’équipe ART managée par Frederic Vasseur et Nicolas Todt, autre fils de qui vous savez. Comme quoi les gènes sont transmissibles, autant chez les pilotes que chez les managers de talent. Les débuts laborieux de l’équipe ont laissé croire un instant à un destin risible malgré les moyens que le cigarretier sponsor leur octroyaient mais les compétences réunies ont fini par s’exprimer pour enfin donner à Nico Rosberg, fils de … son père, l’occasion de démontrer un talent héréditaire bien présent. Ce titre confirme qu’il a sa place dans la formule reine et conforte Franck Williams dans son choix de lui faire confiance comme il avait fait confiance à Keke, le père …de qui vous savez, au début des années 80.
Pour rappel, Keke Rosberg après avoir été champion de Formule Vee en 1974 et animateur bourru mais talentueux des pelotons de Formule 2, finit par être sacré champion du monde de F1 en 1982 sur …Williams.

Jusque là, rien ne laissait présager de ce qui allait suivre. Les premiers hectomètres sont absorbés sans heurts dans une douceur fallacieuse. Si ce n’est son physique particulier, elle se fondrait facilement dans la circulation besogneuse des hauteurs cannoises. Et puis, ce sont les premières échauffourés. Le rond-point s’offre à nous comme une pièce jaune à Bernadette. Le décollage est viril, le quart de cercle est effacé dans un déhanchement d’une progressivité étonnante. La sortie du "tourne en rond" se vise d’une simple rotation du volant, envoyant l’arrière train dans un trémoussement inverse. Saggie, Sagaris pour les non-intimes, est une danseuse de première. Le ballet se poursuit à l’envie au gré de la topographie des environs de Gourdon. Les premiers enchainements sont bordés de murs inquisiteurs qui marqueraient à tout jamais les excès d’optimisme ou les erreurs de jugement du maître à bord. Ils n’auront pas cet honneur. Seulement celui de répercuter la musicalité "damnatrice" d’un Speed 6 déjà échauffé.
L’horizon se libère, le couloir de bitûme se fait plus large et Saggie s’emporte. Ses hurlements strient le bitûme de virgules de gomme et le contre-braquage fait son entrée dans le registre du chef d’orchestre. Au volant, l’homme fait corps, son regard s’aiguise, ses gestes se font plus rapides, les paroles sont absentes depuis déjà longtemps. Les crissements se mêlent aux cris de rage des échappements, emportant le pilote dans un paroxysme fusionnel d’une ampleur rare. On approche de la transe.

Et une de plus, une ! La Ford Focus Vignale (appelation d’origine pas contrôlée), exécution coupé-cabriolet de la berline, passe les derniers tests en vue de sa mise sur le marché. Présentée au Mondial 2004, elle ne révolutionnera pas la catégorie qui commence franchement à saturer. Entre Peugeot 307 CC, Renault Megane CC, Opel Astra TwinTop, VW Eos, Volvo C70 et maintenant Ford Vignale, il y aura forcément des perdantes. Les photos espions que vous trouverez en cliquant sur ce lien ne laissent pas augurer d’un avenir radieux à la dernière venue. Même une banale VW Eos, possède un fessier plus raffiné que cette obèse du fondement. Ford n’utiliserait il pas les derniers savoir-faires en la matière ? C’est possible. Reste à espérer un positionnement prix attractif, chose que la situation délicate du groupe ne laisse pas non plus espérer. La cabriolet-coupé de Ford sera produite chez Pininfarina pour une arrivée dans les concessions fin 2006.

Des analystes économiques allemands croient savoir que la famille Quandt, propriétaire de la très profitable BMW, pourraient entrer dans le capital de Daimler-Chrysler. Tout comme Porsche envisage de la faire avec VW, BMW pourrait donner un "coup de main" à son rival pour lui éviter le démantelement. Les résultats de Daimler-Chrysler sont plombés par Mercedes et Smart ainsi que par les investissements infructueux chez Mitsubishi et le rachat de Chrysler toujours pas épongé malgré le retour aux bénéfices de l’américain. La fragilité financière rend la menace de prise de contrôle extérieure réelle et dans ce contexte difficile, les "joyaux automobiles allemands" semblent vouloir se serrer les coudes faisant fi des inimitiés passées. On se rappelera qu’au sortir de la guerre, BMW exsangue avait refusé la prise de contrôle par Mercedes se sauvant magistralement par la grâce d’une BMW "Neue Klasse" dessinée par un Michelotti inspiré. Elle posait là les premiers jalons d’un futur grand constructeur.

La marque espagnole du groupe VW a vu la production de son usine de Martorell baisser de 8.5% sans espoir de rebond avant la fin de l’année. De 416 000 autos en 2004, Seat ne prévoit pas d’en fabriquer plus de 381 000 cette année. Sous la pression de la maison-mère, la direction cherche des solutions à un "sur-emploi" (?!) estimé à 800 personnes. C’est ainsi qu’elle a demandé aux 14000 employés de l’usine d’accepter une baisse du temps de travail mais aussi de leur salaire. Les syndicats refusent, estimant que la proposition ne règlera pas les problèmes de Seat dont les modèles sont lourdement concurrencés par la montée en puissance des constructeurs asiatiques. Seat exporte en effet  80% de sa production. Manifestation prévue pour le 5 octobre.
Le dégraissage massif chez les constructeurs allemands continue….

Le chinois Nanjing Automotive, victorieux de l’enchère sur MG-Rover, vient de communiquer ses intentions sur l’avenir de la marque anglaise. Wang Qiu Jing, vice président, a certifié pouvoir faire redémarrer la production à l’usine de Longbridge. d’ici 2 ans. 2 chaines de montage sur 3 ainsi que la division Peinture seront utilisées pour assurer la production espérée de 100 000 voitures/an. Pour faire fonctionner tout cela, 1200 emplois sont prévus. Nanjing prévoit de lancer 4 ou 5 nouvelles autos dans les 5 ans en fonction de la conjoncture mais ils envisagent également de reprendre la fabrication de 2 modèles de la gamme actuelle, ce qui permettrait une réouverture anticipée de l’usine.
C’est tout le mal que nous leur souhaitons.

Selon l’hebdomadaire Auto hebdo toujours bien informé :