Comme chaque trimestre, l'association professionnelle SRA, sécurité et réparation automobile, lancée en 1977, publie son étude sur le prix des pièces de rechange pour les 206 véhicules les plus accidentés en France. Régulièrement, le prix des pièces augmente plus que l'inflation. Les années précédentes, on comptait environ +2% par an.
Mais, en 2020, les prix grimpent en moyenne de près de 6% ! Le prix de la main d'œuvre de son côté croît de 3,3%, dans une inflation estimée en 2020 à +0,5% seulement. Bref, "tout coute de plus en plus cher ma bonne dame".
D'où vient la hausse du prix des pièces ?
Dans le prix d'une pièce automobile, il y a plusieurs composantes qui peuvent influer à la hausse ou à la baisse. Déjà, il y a le prix des matières premières (métal, plastique, etc.) ainsi que le coût de l'énergie. Ensuite, il y a le coût de la main d'œuvre et des usines pour produire les pièces. Enfin, il y a la technologie employée.
En effet, si on ne change pas la technologie d'un phare par exemple, les variations de prix vont venir des premières critères cités. En revanche, si on passe d'un feu halogène plutôt simple, à un feu à LED complexe, alors les prix peuvent vite s'envoler. Il en est de même pour les jantes qui sont passées de la tôle à des jantes alliages quasi généralisées, et désormais à des jantes de plus en plus complexes, grandes, et au prix doublé, voire plus.
En cas d'accident, le prix des pièces influe directement la facture que l'assurance va devoir rembourser. On comprend donc mieux pourquoi la SRA, qui regroupe les entreprises d’assurances automobiles, râle contre cette hausse de +6% sur les pièces, et de 3,3% sur la MO.
Plus d'équipements = hausse du coût
Nos voitures sont aussi de plus en plus bardées d'électronique, de capteurs en tout genre et d'équipements que d'aucuns pourront juger superflus, mais bel et bien présents de série. Par exemple, pratiquement la moindre voiture, même d'entrée de gamme, a des radars d'approche dans les parechocs, ou des capteurs de pluie pour déclencher les essuie-glace.
Et on ne parle pas des rétroviseurs extérieurs avec détection d'angle-morte, dégivrage, réglage électrique, etc. Tous les équipements de la voiture renchérissent le prix qu'il va falloir rembourser en cas d'accident, même léger. Résultat, alors que l'année 2020 a vu le nombre d'accidents, de blessés et de morts sur les routes diminuer, le prix des pièces flambe. Ainsi, les assurances commencent à nous préparer à un maintien des primes d'assurance, ou même une hausse.
A la hausse du prix des pièces, s'ajoute une hausse du nombre de pièces à remplacer. Le coût des pièces augment plus que le prix.
Volvo, le bon élève
On pourra ajouter à ces hausses que le coût d'une peinture a augmenté de 4,4%. Si on prend en compte le coût total des réparations issu de la base des expertises des adhérents de SRA, l'augmentation est même de 6,7% avec une hausse des pièces de 8,1%. Dans une réparation, 50,9% du coût vient des pièces, 38,8% de la main d'œuvre et 10,3% de la peinture.
En entrant un peu dans le détail, on peut voir que seul le constructeur Volvo affiche un prix des pièces en baisse de 1,04% sur 2020. En revanche, quand on regarde le coût des pièces (donc avec la hausse des équipements), plus aucun constructeur n'affiche de baisse (Volvo à +0,18%).
Dans les constructeurs qui connaissent la plus forte hausse du coût des pièces, il y a Peugeot à +9,29% et Citroën / DS à +8,77%, mais aussi Hyundai à +8,64%. La hausse des équipements et le changement de génération de modèles ne font pas tout puisque les prix des pièces prennent +7,31%, +7,16% et +7% respectivement.
L'étude dans son intégralité est ici.