Un duel épique
En effet, le réalisateur Stefano Mordini, qui a déjà présenté une réalisation au festival de Cannes 2016, vient de débuter à Turin un film consacré au monde du rallye et plus particulièrement au championnat du monde des rallyes 1983, qui fut marqué par un grand duel entre Lancia et Audi.
Au casting, Cesare Fiorio, alors directeur sportif de Lancia, sera incarné par Riccardo Scamarcio, vu dans John Wick 2. Le directeur sportif d’Audi, Roland Gumpert, est joué par Daniel Brühl, qui a été révélé par Goodbye Lenin et qui a déjà côtoyé le sport automobile dans sa carrière puisqu’il interprétait avec brio Niki Lauda dans le film Rush. Le pilote allemand Walter Röhrl est joué par Volker Bruch.
L’histoire de ce duel entre Lancia et Audi se déroule en 1983, année où les deux glorieuses équipes se sont affrontées jusqu’au dernier mètre. Ce duel opposait de grands pilotes mais aussi deux voitures aux technologies différentes, entre la Lancia 037 à propulsion arrière et la révolutionnaire Audi Quattro qui révolutionnait le WRC avec sa transmission intégrale. 1983 était aussi la première véritable saison mettant en lice la catégorie Groupe B, qui, malgré sa brève existence jusqu’à son interdiction fin 1986 après la mort de Toivonen au tour de Corse, allait marquer à jamais l’histoire du sport auto par son culte de la puissance, sa démesure et le spectacle.
Avec stratégie et intelligence, l’équipe dirigée par Cesare Fiorio a réussi à l’emporter sur l’Audi, malgré les limites dérivant d’une puissance déchargée exclusivement sur l’essieu arrière, contrairement à la redoutable Audi Quattro. Si Hannu Mikkola obtint le titre pilote pour Audi, c’est Lancia qui décrocha la timbale des constructeurs. Le scénario mettra en scène l’affrontement entre Fiorio, déterminé à gagner à tout prix, qui assemble une équipe de médecins et de nutritionnistes et se débrouille pour convaincre le pilote allemand Walter Röhrl de conduire chez Lancia contre le champion de l’écurie Audi, Hannu Mikkola. Cette confrontation sera sans nul doute orchestrée dans la lignée du duel Ford vs Ferrari.
Le film s’intitulera « 2WIN », une coproduction avec le soutien de la Turin Piemont Film Commission. Une partie du financement est également français. Le budget n’est pas connu. On espère de belles reconstitutions de scènes spectaculaires en piste, en plus des rivalités de personnes qui ne manqueront sans doute pas de pimenter l‘histoire.
Un univers rarissime au cinéma
Les films sur le sport automobile ne sont pas légion, mais sur le rallye, encore moins ! A part une scène d’ouverture un peu risible dans Taxi 2, le rallye est un grand absent du grand écran, mais que les cinéphiles avertis n’hésitent pas à nous informer !
Si les années 60 et le début des années 70 ont été marqués par l’épique « Grand Prix » de John Frankenheimer et le fameux « Le Mans » avec Steve McQueen, il a fallu attendre Rush en 2013 pour retrouver un film de qualité et à succès sur le duel Lauda/Hunt. Le Mans 66 s’est ajouté depuis, et un biopic sur Enzo Ferrari est en préparation sous la direction de Michael Mann.
Les films se focalisent en général sur la F1 et l’Endurance, avec cependant une escapade en NASCAR avec Jours de tonnerre ou le CART avec Driven. Mais cette fois-ci, c’est le rallye qui sera mis à l’honneur !
C’est bête mais Daniel Brühl pour faire Niki Lauda ça me fait toujours sourire (c’estpasbien).
Je me demande si il y a un marché pour ce film à part quelques 50-60aires et un résidu de férus de rallye qui doit subsister.
On verra au résultat en espérant que ce ne soit pas une épopée rallye mêlée à des écarts de vies sentimentaux pour combler un scénario.
Un exemple de l’univers du rallye porté à l’écran : « Un homme et une femme » de Claude Lelouch où Jean-Louis Trintignant est pilote officiel Ford au rallye de Monte Carlo 1966.
Il y a aussi Herbie goes to Monte Carlo (la Coccinelle à Monte Carlo) 😉