Un biopic très attendu
Avec quelqu’un comme Mann derrière la caméra (Heat, le dernier des Mohicans, Collateral), qui sait aussu mettre en valeur des voitures (n’oublions pas qu’il a produit la série Miami Vice et le Mans 66, et a réalisé son adaptation ciné en 2006), on peut s’attendre à un long-métrage de qualité et bien écrit.
Basé sur un livre paru en 1991, Enzo Ferrari – The Man and the Machine de Brock Yates, le film situe son action en 1957. Ferrari est alors en pleine crise, aussi bien sur le plan personnel que professionnel. Le Commendatore a été frappé brutalement par la mort tragique de son fils, Dino, l’année précédente, à seulement 24 ans, et son mariage bat de l’aile alors qu’il a eu un fils naturel avec sa maîtresse. Ferrari a failli tout laisser tomber, d’autant que les ventes se sont écroulées après l’interdiction des courses sur route suite à la catastrophe du Mans de 1955, le privant d’une grande partie de sa clientèle composée de gentlemen drivers.
Une chronologie qui interpelle
Le synopsis dit : « Nous sommes à l’été 1957. Derrière le spectacle de la Formule 1, l’ex-coureur Enzo Ferrari est en crise. La faillite menace l’usine que lui et sa femme, Laura, ont construite à partir de rien dix ans plus tôt. Leur mariage instable a été ébranlé par la perte de leur fils, Dino, un an plus tôt. Ferrari a du mal à reconnaître son fils Piero avec Lina Lardi. Pendant ce temps, la passion de ses pilotes pour la victoire les pousse à bout alors qu’ils se lancent dans la course périlleuse de 1 000 miles à travers l’Italie, la Mille Miglia. »
Cela interpelle un peu, car à l’été 1957, les Mille Miglia ont déjà eu lieu en mai et ont été marquées par la catastrophe de l’accident d’Alfonso de Portago, qui provoquera une énorme polémique en Italie. Le Vatican même s’en était mêlé, accusant Ferrari d’être un nouveau « Saturne qui dévore ses enfants ». Bon, on sait que les américains ne sont pas perturbés par le respect scrupuleux des faits, comme nous l’avions vu pour Le Mans 1966, mais peut-être que ce drame et ses conséquences seront évoqués comme point culminant justement d’un homme et de son entreprise en crise.
Le casting est composé d’Adam Driver (Marriage Story, BlacKkKlansman, Star Wars, Gucci) interpétrant Enzo Ferrari, Penélope Cruz sa femme Laura et Shailene Woodley (The Descendants, Divergente, Nos Etoiles contraires) sa maîtresse Lina Lardi. Patrick Dempsez (quatre participations aux 24 Heures du Mans entre 2009 et 2015) figure aussi au casting. Concernant Driver, qui est un bon acteur au demeurant et un acteur au nom prédestiné, il a bien sûr été vieilli, puisque Enzo Ferrari avait déjà 69 ans en 1957, alors que l’acteur n’en a que 40. Il est aussi plus grand et plus mince que le Commendatore, donc physiquement, l’identification n’est pas idéale. Mais c’est surtout dans l’interprétation du personnage et du caractère que l’on verra si Driver ne fait pas fausse route.
Shaylene Woodlley ? Pfff… Shaylene Woodley c’est une méchante… Quite à interpréter Lina Lardi, puisque visiblement pour eux la ressemblance physique n’a pas sa place dans un biopic, ils auraient aussi bien fait de prendre Ana De Armas. Ça aurait fait une raison, ne serait-ce que la seule, d’aller le voir…
Sacré tronche d’Adam Driver ! Faut pas vous formaliser si le scénario ne colle pas avec l’histoire, c’est Hollywood, ils ont leurs codes pour qu’un film soit rentable.
Les films Marvel sont en roues libres par rapport aux bédés originales. Nick Fury était calqué sur Kirk Douglas, grosse différence avec Samuel L. Jackson !
Pas sûr que tout le monde puisse voir cette biographie, le film pourrait sortir uniquement sur une chaîne de télé payante américaine chez nous.