Loin de la gaudriole du « tube » des chevaliers du fiel, la Simca 1000 était cubique mais coquette, convenant aussi bien au jeune père de famille ou à la femme élégante. Elle a su également se transformer en bolide de compétition, tardivement certes (au bout de 10 ans de carrière !) avec les Rallye 1, Rallye 2 et Rallye 3, auxquelles un ouvrage fut dédié récemment. Née d’une conjoncture internationale délicate mais lancée en plein coeur de la prospérité des Trente glorieuses et de la démocratisation automobile qui l’accompagna, la Simca 1000 ne lui a guère survécu.
Née d’une crise, mais promise au succès
C’est en 1957 que Simca lance l’étude d’une nouvelle petite voiture. Henri Théodore Pigozzi veut diversifier sa gamme avec un modèle plus économique, plus sobre et plus moderne pour faire échos aux difficultés rencontrées pour l’approvisionnement d’essence suite à la crise de Suez. Les liens très forts avec FIAT sont activés, un début de collaboration avec l’ingénieur phare de constructeur turinois, Dante Giacosa, se dessine et Simca fait réaliser le dessin en Italie, par Mario Revelli de Beaumont. Le moteur 944cv est nouveau, et développe 34 ch. La boîte est à 4 vitesses, et produite sous licence Porsche. Les dimensions de la voiture sont réduites : 3.79m de long, 1.48m de large et 1.39m de haut. Le tout pèse 820 kg et frôle les 120 km/h.Dans cette configuration la Simca 1000 est présentée au salon de Paris en 1961, le 4 Octobre, les premiers modèles sont eux sortis des chaînes en Juillet. La voiture adopte un placement bas de gamme, en dessous même de l’Aronde.
Apparue en 1961 pour concurrencer la Renault Dauphine, la Simca 1000 a connu une carrière longue de 17 ans. Conçue avec une philosophie économique, elle bâtira une bonne partie de sa légende sur des modèles sportifs, aujourd’hui devenus de véritables icônes : les Rallye. La Simca 1000 n’aura de cesse d’évoluer, de séduire avec le coupé 1000/1200 Bertone, afin de suivre les transformations d’un pays où elle a laissé une trace indélébile. La 1000 est, rappelons-le, la dernière Simca conçue du vivant du fondateur de la marque.
Comme d’habitude dans cette collection, l’ouvrage se montre à la fois concis, agréable à lire et exhaustif, retraçant la génèse du modèle, son lancement officiel, puis la déclinaison de toutes les évolutions – sans oublier les versions course . Il propose une très abondante iconographie mêlant dessins techniques, archives, revues de presse, tracts, extraits de catalogues, affiches publicitaires et prises de vues en essais routiers/presse. Un régal pour qui aime se remémmorer l’histoire d’un véhicule mais aussi se replonger dans l’ambiance d’une époque.
- Date de parution : 17/11/2021
- Nombre de pages : 120
- Auteur : Marc-Antoine Colin
- EAN 13 : 9791028305154
- Editeur : ETAI ALBUMS
- Format : 240X215 mm
- Nombre d’illustrations : 280
- Poids : 700 g
- Prix : 29.90 euros
C’est dingue… J’ai la prétention de connaître un peu l’histoire… Mais je n’avais jamais entendu que la Simca 1000…Que je trouvais immonde quand j’étais petit, était une « fille » de la crise de Suez.
La motivation d’avoir une force de dissuasion nucléaire et l’accélération du savoir faire français dans les fusées et la sortie de l’OTAN plus tard… Oui, mais je n’étais pas au courant de ce coup de semonce post guerre du Kippour sur les carburants.
Comme quoi, toutes les crises créaient toujours un bon côté …. Même les plus durs et dramatiques.
Maintenant, je la regarde toujours comme une auto moche, mais fort sympathique et qui avec son mode tout à l’arrière devait être drôle à conduire surtout avec les Rallye.
Dommage qu’il y a presque plus des voitures sous la tonne !
Pour moi, Simca pourrait revenir comme un Dacia de Stellantis… Mais c’est une autre histoire.
Merci à @Nicolas Anderbegani pour l’article du livre et de la voiture qui est un lointain et vague souvenir.
Mon 1er modèle, ma 1ère auto perso, Mle 1963 . fût aussi l’auto vue développée par des spécialistes du tuning de l’époque avant que n’apparaissent les 1000 rallye et leurs évos. c’est le temps de la 8G 1100 . Le 943 cc boosté , une caisse avec des jantes de 12′ surbaissée était une petite bombe, je déconne pas . Là nous sommes avant 1970 . C’est l’auto qui m’a initié au tuning. Les autos électriques ne pourront jamais gommer la 1000. La 1000 avait un boitier de direction et il fallait une grande habilité à la bien mener.
Tout mené j’ai traîné mes guêtres dans la vieille Simca 1000 de ma nounou – un très vieux modèle blanc à phares ronds dont les garnitures intérieures partaient tout doucement en poussière, et sur celle jaune moutarde de mon parrain, une Rallye 2 of course, qu’il avait achetée lorsque NSU avait arrêté de produire ses célèbres TT.
La Morris (une Mini beige intérieur skai marron) de ma mère me paraissait autrement plus moderne – et bien plus sexy aussi.
Les Simca 1000 ont eu un très grand succès en France, mais il faut bien dire qu’en face il n’y a avait pas grand chose. C’est pour moi l’ancêtre de la voiture urbaine type Clio.
Pourquoi un modèle très rare (export? ) sur la couv ?