Essayeur automobile de longue date et auteur prolifique, Patrick Vergès nous replonge dans les années 70 après avoir revisité les années 80. L’idée est de retracer, à travers 70 modèles emblématiques, cette décennie et d’en rappeler les grands faits de société, économiques, politiques et culturels.
Il va sans dire que les années 70 sont une décennie charnière, qui commence encore dans l’insouciance des sixities mais qui se heurte bientôt au retour de bâton du premier choc pétrolier, en 1973, amplifié par le second de 1979, des déflagrations géopolitiques qui auront des conséquences considérables sur nos sociétés qui s’étaient organisées autour d’un pétrole bon marché.
La morosité s’empare des années 74-75, sur fond d’explosion des coûts de l’énergie, de hausse constante du chômage et de l’émergence en France d’un climat autophobe. La flambée du pétrole se traduit par l’interdiction (temporaire) du sport automobile, la mise en place des limitations de vitesse et des premières normes contraignantes sur les moteurs, même si l’on ne peut que se réjouir des premiers progrès en matière de sécurité routière, avec la généralisation de la ceinture de sécurité et le début de la baisse de la mortalité sur les routes. Mais la vitesse, symbole de liberté auparavant, devient maintenant un ennemi, symbole de pollution, de danger tout en étant nouvelle source de revenus pour l’état avec l’expansion des radars.
Bref, l’insouciance cède la place à une rigueur automobile qui sera bientôt tempérée par l’ingéniosité des constructeurs, toujours prompts à s’adapter aux crises et à relancer la machine à rêves, en faisant évoluer les mécaniques et le design, pour l’adapter aux nouvelles contraintes de l’époque.
70 voitures ont été sélectionnées pour incarner cette décennie. On croise ainsi la Citroën SM, machine incroyable qui fut tuée (en partie) par la crise pétrolière, la percée des marques japonaises avec la Honda Civic, la montée en puissance allemande avec l’Audi 80, la BMW 323 ou la VW Golf, la naissance de best-sellers comme la Renault 5, la Fiat 131 et la Peugeot 104, des voitures désir comme la Giulia Bertone 2000 Veloce et la Matra Bagheera et des GT d’exception comme la Porsche 911 S et la Ferrari Dino 2.4 litres. On apprécie évidemment l’articulation entre les références automobiles et les repères culturels qui jalonnent la décennie.
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[modéré]
Vu que dans les années 90, les radars étaient encore les bons vieux barbecues, ça devait pas être fréquent d’en croiser dans les années 70.
Surprenant que l’on y trouve le coupé Bertone. Le 2L n’est que l’ultime version d’une voiture sortie en 63. Chez Alfa, on s’attendrait plutôt à y trouver la révolutionnaire Alfetta (transaxle et pont De dion) et sa version Alfetta GT (le GTV), L’Alfasud et sa version Sprint. Idem pour la Dino qui date des 60’s (68 avec le 2L). Avec 70 autos, on couvre 4 à 5 modèles pour chaque grand constructeur d’alors plus les autos « de luxe » faites en toutes petites série (la BB 512, la 308, la 400, la Countach, la RR silver spirit bien « carrée », les porsche à moteur avant, etc…)