Comme toujours, la qualité est au rendez-vous dans ces livres qui fourmillent d’informations : projets et conception, croquis et maquettes, historique de la fabrication, évolution des modèles, des motorisations, des finitions, engagement sportif, marketing et essais presse d’époque, modèles spéciaux sans oublier une riche iconographie et des fiches techniques exhaustives. Tout est là pour se replonger avec délectation dans l’historique de ces modèles, avec les publicités et catalogues commerciaux d’époque !
L’Alfasud de mon père
En 1971, Alfa Romeo lance la production d’une voiture inédite dans son histoire, une compacte abordable à traction avant propulsée par un 4 cylindres boxer. La démocratisation du Biscione à travers cette Alfasud répond aussi à une volonté politique de l’État italien. Plus qu’une voiture, l’Alfasud était en soi un projet social et économique d’envergure, visant à développer industriellement le sud de l’Italie, le « parent pauvre » de la péninsule. D’où le « sud » dans l’appellation de cette Alfa, pour laquelle est construite spécialement l’usine de Pomigliano d’Arco, tout près de Naples et à proximité de l’usine aéronautique Alfa Romeo Avio. L’Alfasud, qui sera produite à près de 900000 exemplaires jusqu’en 1983, n’en demeure pas moins une vraie Alfa, avec ses qualités routières, ses versions sportives enthousiasmantes, mais aussi avec ses défauts (ah la corrosion). A l’heure où Alfa Romeo cherche désespérément un nouveau souffle et nous fait vivre avec ses plans produits à rebondissement des « montagnes russes » émotionnelles, ne jurant plus que par les SUV, l’Alfasud nous rappelle que la marque milanaise a su faire des berlines compactes efficaces.
Renault 21 de mon père
Quand la R21 sort en 1986, le losange croule sous les dettes après un début de décennie financièrement calamiteux, en dépit de la capacité d’innovation reconnue de la marque et des nombreux succès sportifs. La R21 représente donc un enjeu important, sur le segment M2 (gamme moyenne haute). Ce contexte explique que la R21, dessinée par l’immense Marcello Gandini, embarque au départ des solutions techniques conservatrices et éprouvées. Ce sera malgré tout un succès, le modèle étant loué autant pour son espace intérieur, son confort que pour sa bonne fiabilité, ce qui n’était pas l’apanage des Renault à l’époque. Évidemment, comment oublier ensuite la fameuse R21 Turbo, qui voulait marcher sur les plate-bandes des berlines sportives allemandes, à l’image de la mémorable publicité sur l’autobahn. Ach bien zur !
Une audace que l’on n’a depuis jamais vraiment retrouvé dans nos berlines tricolores sur ce segment. La R21, avec sa base technique ancienne, souffre sérieusement de la concurrence au début des années 90, avant de céder sa place à la Laguna. Le livre s’attarde aussi sur ses « clones » américaines(Renault Premier, Eagle Medaillon), les aléas de sa carrière à l’étranger, ses versions survitaminées en championnat Superproduction. C’est complet ! Ecrit par Yann Le Lay, professeur agrégé de lettres classiques et féru d’archives automobiles, et Frédéric Hermann.
La Matra 530 de mon père
La Matra 530 peut-elle résumer à elle seule les années dorées des sixties ? L’audacieuse et innovante entreprise de Jean-Luc Lagardère veut exploiter sur la route les succès grandissants acquis sur les circuits. La 530 doit être au départ la voiture des « copains », abordable, orientée vers les jeunes. Mais Matra partant quasiment de zéro dans le monde de la production automobile, il faudra faire preuve d’imagination. Ce sera un modèle au final atypique, avec une industrialisation compliquée, ses défauts mais aussi un certain charme. Elle sera finalement bien plus chère et plus élitiste que prévue…et peut-être aussi trop iconoclaste. N’empêche qu’elle représente une vision de l’automobile et une certaine créativité à la française. Le livre est préfacé par Philippe Guédon, qui fut l’un des hommes clés de l’aventure Matra Automobile.
Tous ces ouvrages sont à 29.90 euros.
« Une audace que l’on n’a depuis jamais vraiment retrouvé dans nos berlines tricolores sur ce segment »
405 MI16, Safrane biturbo, Xantia Activa, 406 V6, C6 V6… des berlines ambitieuses il y en a eu quelques une depuis la 21 turbo. Après, les ventes…
Seule la 405 Mi16 est comparable mais contemporaine.
Ce que reproche l’auteur est le manque postérieur à cette époque et un équivalent M3 ou S4 voire RS4 sur les générations suivantes.
La Safrane Biturbo est autre chose de plus routière très spéciale mais par exemple bien loin de l’esprit Lotus Oméga.
On attend donc la 508 avec ses petits ailerons latéraux et ses éclats vert fluo en série et non en concept. Il s’en vendra 20 et ils perdront 20.000€ par voiture ? Encore moins qu’une campagne de pub à long terme. Iront-ils sonner le gouvernement pour se plaindre de la politique contraire à la voiture plaisir ? Iront-ils les vendre en Allemagne ou en Angleterre ?
O tempora O Mores ? Ou l’imposition réglementaire !
Je trouve la pub pour la R21 délicieuse!Toute une époque ! On doutait de rien?
Pour avoir eu une R21 (5p phase 2), c’était une super berline : confortable et bien finie. La version Turbo (essence !) jouissive, a laissé des étoiles dans le souvenir de ses conducteurs.
pour avoir eu un 21 TURBO, les chronos tombés sur les routes de époques (sans radar ?)
Vendu juste avant mon mariage (la 21Turbo ou le mariage) j’ai fait mon choix
Mais franchement TOP cette auto en cette periode !
peu d’auto me resistées mais les teutones ?
Même des versions plus modestes, genre la RS avec son carbu double corps, étaient déjà sympas à conduire avec une tenue de route fort rigoureuse pour l’époque.
Par contre, niveau fiabilité, les versions injectées étaient plus ternes (hors turbo) niveau agrément mais plus fiables: Ces fichus carbus avaient été rapidement modifiés afin que leur semelle travaille moins, mais jamais totalement guéris. Dérouiller très régulièrement le 2ème corps limitait cependant les risques de grippage, ce que je faisais avec plaisir avant même d’avoir le permis en poche (chuuuttt)!