Après le fléau du faux, voici le tsunami des sans permis, preuve supplémentaire s’il en est de la vie tumultueuse du carton rose.
Le constat effectué par divers organismes et autres autorités, relayé par l’hebdomadaire Marianne, tend vers un bilan vertigineux: de 2003 à 2005, la progression des sans permis a été de 1000 %. Et ce serait entre 1,5 et 2 millions de personnes qui, actuellement, se retrouveraient sans le précieux sésame. En voici les raisons…
Certes, la police de la route a connu une activité exponentielle durant cette période. Une démarche qui peut, par ailleurs, clamer sa légitimité au regard des statistiques des accidents, qui ont connu une baisse qu’il faut bien qualifier de significative durant la même période triennale.
Mais la nature de celle-ci a favorisé une tendance vers une sanction automatique. Cette automatisation dans le relevé des infractions a entraîné le retrait de 54 000 permis en 2005, contre seulement 21 000 en 2003. La boite à images du bord des routes a ainsi autorisé une augmentation de 50% en deux ans des annulations.
Si l’on ajoute ces chiffres avec ceux des documents falsifiés, on finit par se demander qui, réellement, est parfaitement en règle avec ce document. Et de se demander si la voie choisie pour la sécurité routière, même si celle-ci peut se targuer d’une amélioration au regard des statistiques, n’a pas pour conséquence collatérale de pousser le citoyen lambda, à un moment donné de son existence, à verser dans le comportement répréhensible du délit de fuite, tellement il a besoin, envers et contre tout, de conduire, pour vivre.
En tous cas, ces chiffres donnent le tournis et ne peuvent que susciter une réflexion de fond.
SOURCE: www.motomag.com