Lynk&Co passe la seconde.

Lynk&Co, késako ? Le petit frère de Volvo, au sein du groupe Geely, pardi ! L’année 2025 voit apparaître et un facelift de leur modèle-phare, le 01, et un nouveau modèle, 100% électrique, avec le 02. Nous avons pu échanger avec la marque sur ses (nouvelles) ambitions.

Plus de showrooms pour Lynk&Co

Arrivée en Europe en 2021, Lynk&Co s’est principalement faite connaître par son offre « 500€/mois, sans engagement ». Vous étiez alors libres de tester la formule de location de ce SUV moderne, cousin du Volvo XC40 Recharge T5 (hybride rechargeable), et de le rendre à la fin du mois si vous le vouliez ! Seulement, depuis la nomination de Nicolas Lopez Appelgren, en tant que CEO de Lynk&Co Europe début 2024, la stratégie du tout digital est sur le point de changer. Nous avons pu le rencontrer. « On sous-estime le besoin de showrooms physiques pour vendre des voitures, ainsi que les points d’entretien en nombre » nous disait-il, à Paris. La stratégie « tout digital » fonctionnait bien, notamment grâce au Covid … alors que les approvisionnements en semi-conducteurs étaient bien contrôlés. Mais aujourd’hui, la marque veut normaliser ses axes de ventes, dans un marché automobile européen fait à 70% de flottes.

Plus d’ateliers que de showrooms

Aussi, Lynk&Co se positionne sur l’ouverture d’ici Juin de 10 showrooms spécifiques, (20 d’ici à la fin de l’année), distincts de Volvo … ce qui n’est pas le cas des ateliers, partagés. On dénombre alors 35 ateliers Volvo / Lynk&Co, 45 prévus d’ici fin d’année. En Europe, on parle de 72 contrats signés de points de vente Lynk&Co pour le moment ; 150 d’ici fin d’année, pour 320 ateliers Volvo à ce jour, qui vont se développer. Aussi, le premier point de vente de la marque a été ouvert en Janvier, à Athis-Mons (Essonne), en région parisienne. Lynk&Co montre donc son importance sur l’après-vente, le lien intime avec Volvo, et malgré tout des showrooms physiques, en parallèle. Les revendeurs n’ont donc pas besoin d’ateliers spécifiques, d’autant plus qu’ils sont formés aux processus Volvo … aux dessous techniques infiniment proches (pack batterie, moteurs, …). Autant d’économies pour les revendeurs.

En processus de vente, Lynk&co vend ses autos aux concessions, qui les vendent aux clients, un processus assez classique, tout en gardant la possibilité de vente 100% en ligne. L’objectif de la marque sino-suédoise est alors de vendre 3000 unités en France cette année ; 30 000 en Europe et 50 000 en 2026. On dénombre un parc de 62000 véhicules en Europe. Sachez que le partenaire financement de Lynk&Co est constitué par la BNP pour les particuliers ; Arval pour les flottes.

Lynk&Co est pour l’instant présent en 7 pays européens : la France, l’Espagne, l’Italie, la Belgique, la Suède, l’Allemagne et les Pays-Bas. A noter qu’un importateur prend en charge 12 pays d’Europe du Sud-Est ; un autre les pays baltes. L’Angleterre n’est pas encore couverte ; les autos n’étant pas encore disponibles en conduite à droite, les Etats-Unis non plus, pour l’instant. Le constructeur est sinon implanté majoritairement en Chine, bien sûr, au Moyen Orient, en Afrique du Nord, en Amérique Latine, et au Vietnam.

Quelle est alors la distinction avec Volvo ?

Nicolas nous indiquait alors que l’âge moyen de leurs clients était de 10 ans inférieur à celui de la marque Volvo ; notamment du fait de toute cette gymnastique mise en avant de la location. En plus du 01 facelifté, Lynk&Co lance alors le 02, un cousin du récent Volvo EX30, lui-même de la famille « Geely », partageant ses soubassements avec les Smart #1 et #3. Le style est affirmé, avec dans les deux cas une sorte d’aileron de requin au niveau du montant C, des optiques avant à double étage et un pavillon biton, comme flottant. Les deux marques semblent alors prendre un chemin distinct. Le 100% électrique pour Volvo (même si de certains XC60 et XC90 perdurent en hybride ..) et une majorité d’hybride rechargeable pour Lynk&Co.

La question de production hors de Chine, pour éviter les lourdes amendes européennes dans le cas des véhicules électriques, reste ouverte, et en réflexion. Le partage achat/location s’est stabilisé, 50/50 nous annonçait on. Il est à noter qu’après un 01 totalement développé en Suède chez Volvo, le 02 voit sa structure de base développée en Chine ; et les composants « pour l’Europe » (aides à la conduite, interface homme machine..) sont eux développés à Goteborg, au siège suédois. Lynk&Co est alors vraiment entre Chine et Suède !

Quid du plan produit ?

La marque possède 11 produits en Chine. L’antenne européenne choisit alors lesquels importer … En plus de ces deux produits, nous attendons un grand SUV hybride rechargeable pour début Juillet : ce serait le 08, avec la bagatelle de 200 km d’autonomie en tout électrique ! Le design semble fort réussi de ce que l’on a pu voir. L’auto viserait 1000 km d’autonomie cumulée et embarquera de la recharge rapide. Il y aurait un ou deux autres nouveaux produits pour l’an prochain, sans certitude encore.

Un Lynk&Co 01 revu et corrigé, suite aux retours client.

Nous avons continué nos échanges avec David Green, vice-président de la stratégie de la marque. Alors que la marque débutait en 2016, c’est bien en 2021 que le 01 se faisait connaître en Europe. Même plateforme CMA que le XC40 Recharge, mais un volume plus imposant, et une batterie d’autant plus importante : des prestations très honorables qui s’associaient donc à une forme inédite de propriété. David Green nous rappelait alors « Essayez là. Si vous ne l’aimez pas, rendez là ».

Deuxième poste de dépense après l’immobilier chez un foyer, le Lynk&Co 01 proposait alors un certain détachement à l’objet.. Et pour cause, voilà une voiture neuve qui pouvait être éligible à l’auto-partage, ou sous-location en l’occurrence ! David Green nous rappelait alors que les automobilistes français restent plutôt frileux à cet état d’esprit, mais néerlandais et italiens étaient plus sensibles à cet auto-partage. Lynk&Co promet alors que l’auto peut alors générer des bénéfices, ce qui n’est pas bien usuel en effet. Les propriétaires dans ce cas d’usage utiliseraient massivement les réseaux sociaux pour avertir de la disponibilité de leur véhicule. Mais il y a mieux : la sangle de mise en disponibilité de l’auto, qui apparaît sur le 02. L’objet ouvre alors les services d’autopartage sur l’écran central.

Lynk&Co croit volontiers à des offres de « sous-location » dans des flottes d’entreprise : réflexions en cours.

Les évolutions du 01

Le constructeur a amélioré un certain nombre de points mis en évidence par les clients : terminé le « rayon » bleu électrique sur les jantes, choisi par la marque pour être identifiable, idem le bleu à l’intérieur. Place à un cuir vegan noir. Le cache-bagages qui remontait avec le hayon était considéré comme bas de gamme : il reste désormais en place. Idem, le ciel de toit passe en noir. L’ambiance se veut plus dynamique, plus terne aussi.

L’écran d’infodivertissement a été largement revu pour être plus réactif ; l’auto bénéficie d’une connexion 5G. Auparavant l’auto profitait du trois cylindres 1.5 Volvo qui profitait de l’aide du moteur électrique sur un arbre seulement de la boite double embrayage 7 rapports. Les clients trouvaient alors que les performances, l’agrément, étaient inconstants. Place à une nouvelle boite de vitesses 3 rapports, plus compacte et légère, intégrant du « machine e-learning ». Elle serait spécialement capable de s’adapter à vos habitudes de conduite.

Nous imaginons qu’il s’agit sinon d’une solution similaire à celle chez MG ou Renault … A confirmer. Aussi, le moteur thermique garde sa cylindrée mais passe à 4 cylindres. De quoi permettre 276 ch de puissance cumulée, et 535 Nm de couple. L’auto annonce 75 km d’autonomie tout électrique.

Courte prise en main du Lynk&Co 02

Nous avons enfin pu prendre en main dans Paris le 02, dont l’arrière fait évidemment penser à un certain Toyota C-HR. David Green nous montrait le grand rangement central, qui existe sous différentes formes en accessoire ; même façon réfrigérateur. Il est alors amovible, et « emportable ».

L’intérieur en tout cas est agréable et épuré, façon Tesla, mais avec un écran côté conducteur aussi ! On notait des alertes sonores des aides à la conduite envahissantes, mais l’auto propose un imposant volet de raccourcis sur l’écran pour y accéder rapidement. Sur ces quelques kilomètres, l’auto propose un confort très honorable, une direction agréable et une belle progressivité de ses capacités électriques : pertinent en ville …

Le mode Sport affûtera cela bien sûr. Les mélomanes, qui ne restent jamais indifférents aux installations Volvo peuvent ici profiter d’un système Harman Kardon, optionnel. L’auto ne propose pas vraiment de roue libre, sinon une régénération amplifiée, qui peut aller jusqu’à l’arrêt selon le paramétrage « One Pedal ». Il est d’ailleurs plutôt doux. L’auto semblait sinon montrer d’un bon espace à l’arrière. Notre consommation moyenne sur ce court trajet a été de 16 kWh/100 km.