Mirafiori Italie

La production automobile italienne chute au niveau des années 50

Annus horriblis

En 2024, la production de Stellantis en Italie a chuté de manière vertigineuse, atteignant un niveau qui n’avait plus été vu depuis des décennies. Selon les données inquiétantes avancées par les syndicalistes de la FIM-CISL, l’entreprise a assemblé seulement 475 090 véhicules, soit une baisse de 37 % par rapport à l’année précédente et ses 751 384 unités produites en 2023. Pour rappel, la production dépassait encore le million en 2016, alors que le record historique fut atteint en 1989 avec 2,2 millions de véhicules.  La baisse la plus significative a été observée dans le secteur des voitures particulières, avec une baisse de 46 % , le niveau le plus bas depuis 1956. C’était…un an avant que Fiat ne lance la première génération de Fiat 500 justement. La production de véhicules utilitaires s’est également contractée de 17 %.

Mirafiori, un fleuron à l’arrêt

Stellantis possède cinq usines de voitures particulières et une usine de véhicules utilitaires en Italie. Une baisse de production particulièrement importante a été enregistrée à l’usine Mirafiori de Turin, où la production a chuté de 70 % en raison de l’effondrement de la demande de la Fiat 500 électrique, tandis que la 500 thermique a été stoppée et que Stellantis prépare en urgence une 500 hybride de secours. La situation est encore pire dans l’usine Maserati de Modène, où la production a chuté de 79 %, le Trident connaissant une crise des ventes sans précédent. « Nous sommes inquiets de la situation chez Maserati. Nous espérons présenter de toute urgence une stratégie spécifique pour cette marque », a déclaré Uliano.

Un plan italie, mais surtout une U.E dans le viseur

Bien que Stellantis ait présenté des plans pour augmenter la production en Italie d’ici la fin de l’année, les fruits de ces mesures ne seront visibles qu’en 2026, lorsque les nouveaux modèles seront présentés. Les syndicats indiquent que Stellantis, comme d’autres constructeurs européens, est aux prises avec une demande affaiblie, notamment pour les voitures électriques, ainsi qu’avec des réglementations restrictives sur les émissions de CO2. Selon le leader de la FIM-CISL, Ferdinando Uliano, il est nécessaire de revoir les objectifs de l’UE relatifs à la réduction des émissions de gaz d’échappement des transports, qui entreront en vigueur en 2025. « Cette lutte concerne l’ensemble de l’Europe. Les pays ne peuvent pas résoudre cette crise individuellement », a déclaré Uliano.

Stellantis a annoncé qu’elle investirait en 2025 2 milliards d’euros dans le développement de la production de nouveaux modèles dans ses usines italiennes. Ce plan, bien que nécessaire, est également un pari sur l’avenir dans un marché de plus en plus dominé par des incertitudes réglementaires et une concurrence internationale féroce, notamment de la part de la Chine.

Stellantis a décidé de déplacer son siège des Pays-Bas vers l’Italie, essayant d’envoyer un signal clair sur l’importance croissante de ce pays au sein du réseau de production mondial. Cependant, les problèmes qui touchent les usines italiennes sont bien plus complexes que la simple situation géographique du siège social. Les périodes de chômage technique se sont enchaînées, l’usine de Mirafiori ayant vu son arrêt prolongé jusqu’au 20 janvier.

(5 commentaires)

  1. C’est beau la mondialisation, la bêtise électrique, alors combien de gens vont se retrouver sur le carreaux en Europe?
    A quand un Trump de ce coté de l’atlantique?

      1. Meloni depuis son élection avait déjà mis beaucoup d’eau dans son chiant… en naturalisant des milliers de migrants pour les restaurateurs entre autres.
        Je dois avouer qu’elle n’a pas fait trop d’erreurs.
        Trump peut faire la même chose… Il menace tout le monde… Et la Realpolitik reprend le dessus !
        On jugera peut-être dès le 21 janvier ?

  2. @luxecar
    « , la bêtise électrique, »
    Et pourquoi DONC !????
    Les VE baissent en Europe considérablement … Que font les ventes des VT !???
    … Ben elles baissent aussi, certes moins, mais elle baisse tout de même !

    En Allemagne… Olaf à crue avoir la « bonne idée » de faire des économies sur les bonus des VE
    Résultat : cela lui coûte encore plus cher que les économies… ET, il pleure maintenant pour que l’EU fasse un bonus général pour les VE Européennes… c’est ballot !?

    « A quand un Trump de ce coté de l’atlantique? »
    Est-ce que vous êtes sûr qu’il va sabrer la dynamique de vente des Tesla aux USA !???
    … Sans compter que les big three ont déjà mis trop de bille dedans…

  3. Alors dans l’industrie textile et du luxe … il ne faut pas se leurrer, l’économie italienne parallèle abuse beaucoup du système et de l’immigration pour avoir une main d’œuvre exploitée. Les sacs Dior qui coutent 50 euros à fabriquer ben c’est un sous traitant malveillant d’une entreprise qui produit pour le luxe français. On n’en parle pas trop en France car LVMH doit être respecté. Travailler avec des PME italiennes pour les modistes français c’est tout benef car c’est moins cher mais des fois ben cela cache une réalité peu reluisante comme l’industrie du cuir en Italie.

    Est-ce que le gouvernement actuel donne des gages pour qu’un groupe comme Stellantis investisse en pleine confiance? Certes la main d’œuvre italienne est plus cher que celle espagnole par exemple mais je pense que la désindustrialisation favorise l’économie parallèle et doit refroidir PSA.

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