Future politique de Trump : une devinette pour le secteur automobile US

Alors que le nouveau Président élu des États-Unis va faire prochainement son arrivée à la Maison Blanche, les dirigeants du secteur automobile US espèrent tout à la fois bénéficier de plus de clarté de la part du nouveau dirigeant et d’une plus grande influence auprès de lui. Reconnaissant toutefois, qu’à l’heure actuelle, sa stratégie est loin d’être claire.


Certes, pour les dirigeants de Stellantis, Ford et des constructeurs automobiles US concurrents, la planification des scénarios pour la prochaine administration Trump semble bien avancée, en prévision de tarifs douaniers plus élevés, d’un moindre soutien aux véhicules électriques et d’un assouplissement des réglementations sur les émissions.

Mais plusieurs personnes présentes au Salon de l’auto de Détroit cette semaine ont reconnu que malgré les nombreuses déclarations de Trump sur les changements ou la refonte des politiques qui pourraient bouleverser l’industrie, tout cela ressemble au final à un jeu de devinettes. Les constructeurs tentent désormais d’exploiter ce qu’elles considèrent comme leurs principaux atouts pour se préparer au changement et exercer une influence au sein de la nouvelle Maison Blanche.

L’industrie automobile se prépare à des changements de politique


À en juger par la rhétorique de campagne, l’accent mis par le président élu sur l’industrie automobile, l’utilisation des tarifs douaniers comme outil de politique et les efforts visant à freiner l’entrée de la Chine sur le lucratif marché automobile américain, l’industrie se prépare à des changements de politique qui pourraient bouleverser un consensus industriel forgé pendant les années Biden.

Stellantis prêt à travailler … quelque soit l’orientation prise par Trump


Antonio Filosa, directeur de l’exploitation de Stellantis pour l’Amérique du Nord et PDG de Jeep, a déclaré que le constructeur automobile transatlantique « travaillerait en conséquence » pour se conformer à tous les changements réglementaires mis en œuvre.
« Nous attendons évidemment avec impatience les premières orientations et décisions, et nous travaillerons en conséquence », a déclaré vendredi au salon automobile, Antonio Filosa.

« Les États-Unis sont le plus grand marché sur lequel Stellantis a le privilège de travailler dans le monde. C’est la plus grande priorité. Et quelle que soit la décision de la nouvelle administration, nous serons prêts à travailler » a-t-il ajouté.

Non seulement les changements de politique précis à venir sont encore flous, mais le calendrier l’est tout autant : premier jour, premier mois, trois premiers mois après l’investiture le 20 janvier ?

« Nous ne sommes pas en mesure de dire quelle direction nous allons prendre », a déclaré Filosa, qui a ajouté avoir rencontré « quelques personnes » dans l’entourage de la transition de Trump après l’élection, mais pas le président élu ni le vice-président élu JD Vance.

Discussions entre Trump et Ford

La semaine dernière, cependant, Trump a appelé le président exécutif de Ford, Bill Ford.

« Il comprend l’importance de l’industrie – et de Ford dans l’industrie », a déclaré Bill Ford lors du salon de Detroit. « C’était une longue, très longue conversation. Il est très conscient de l’importance de l’industrie américaine. Ses connaissances sont bien supérieures à ce qu’elles étaient lors de son premier mandat. Je suis convaincu que Ford aura une voix et un siège à la table des négociations » a-t-il ajouté.

Bill Ford a refusé de détailler les points de discussion spécifiques qu’il a abordés avec Trump. Une préoccupation plus immédiate se profile : ne pas encore savoir quels membres de l’équipe de Trump seront les points de contact politiques pour Ford, les constructeurs automobiles rivaux et les intérêts plus larges de l’industrie.

Au cours de son premier mandat, Trump et l’industrie basée à Detroit se sont parfois disputés sur les décisions d’investissement dans les usines et les politiques d’aide au coronavirus.

Notre avis, par leblogauto.com

L’arrivée de Elon Musk (notamment patron de Tesla) au sein de l’entourage très proche de Donald Trump n’arrange rien au flou actuel. Alors que le Président élu avait descendu en flèche les véhicules électriques, sa politique risque de changer … A noter également que la production du constructeur de VE est réalisée en grande partie en Chine.

Rappelons qu’en juillet 2024, Trump promettait de mettre fin au « mandat » VE dès le 1er jour de son arrivée à la Maison Blanche. Selon lui, cette décision permettrait de « sauver l’industrie automobile américaine de la destruction totale, qui est en train de se produire, et d’économiser aux consommateurs américains des milliers et des milliers de dollars par voiture ».

Trump a promis à plusieurs reprises d’abroger ce qu’il appelle le « mandat EV » de Biden, en référence à une nouvelle réglementation de l’EPA limitant la pollution des pots d’échappement, qui est si stricte qu’elle obligerait les constructeurs automobiles à vendre beaucoup plus de modèles électriques et hybrides au fil du temps.

Bien que l’administration Biden n’ait pas à proprement parler de « mandat » établi sur les véhicules électriques, les nouvelles limites de pollution de l’air publiées par l’Agence de protection de l’environnement en mars 2024 obligeront de facto les constructeurs automobiles à vendre des véhicules électriques.

Si, certes, les constructeurs automobiles ont le choix de la manière dont ils se conforment aux limites de pollution, ils sont censés les respecter en vendant davantage de véhicules hybrides à faibles émissions et de véhicules électriques à zéro émission.

Les propos de Trump sur les véhicules électriques avaient eu lieu quelques instants avant qu’il ne critique ce qu’il a qualifié de dépenses inutiles de plusieurs milliers de milliards de dollars « liées à la nouvelle arnaque verte ». Il a déclaré qu’il consacrerait plutôt l’argent à des projets tels que les routes, les ponts et les barrages, même si la manière dont il tiendrait sa promesse n’était pas encore claire.

Avant que Musk ne soutienne massivement sa campagne, Trump n’avait jamais caché son mépris pour les véhicules électriques, affirmant qu’ils ne fonctionnent pas et qu’ils profiteront à la Chine et au Mexique tout en nuisant aux travailleurs américains de l’automobile.

Biden, au contraire, a fait du passage aux voitures à batterie l’une de ses principales politiques climatiques et industrielles et s’est fixé comme objectif que 50 % des ventes de véhicules neufs soient électriques d’ici 2030.

Sources : Presse de Detroit, Bloomberg

Un commentaire

  1. Je vais essayer de deviner ce qu’il a dans la tête de Trump… Exercice difficile !
    Je pense que sa « religion » est le fric… Donc pas d’aides aux VE et EnR… Pour lui, c’est de l’argent jeté aux fenêtres, d’autant que les USA, regorgent encore énormément d’énergies fossiles même si l’extraction pollue énormément. (facteur qu’il s’en fout royalement !)

    Donc que Tesla vend plus de voitures… Dans la mesure que cela ne dérange pas le business des VT et son extraction de pétrole débridé… Pourquoi pas !???

    Par contre, il va falloir que Tesla mette la pédale douce avec le montage des batteries CATL chinoise !

    … Enfin, ce sont des questions que je me pose depuis bientôt 2 mois, tellement que l’association de Trump et de Musk ressemble à un mariage de la carpe et du lapin !
    Je n’ai jamais autant employé cette expression depuis que l’on parle d’eux deux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *