Grand chamboule-tout et chaises musicales chez Stellantis. Alors que le groupe traverse une forte période de turbulences – arrêt des usines en Italie, chute des ventes aux USA, accumulation des stocks, crise Puretech et Takata, etc – l’organigramme évolue.
Le conseil d’administration du groupe, présidé par John Elkann, a confirmé ce qui était pressenti depuis un bon moment, à savoir que Carlos Tavares finirait son mandat et passerait la main début 2026. Mais, en attendant, ce dernier fait le ménage dans sa garde rapprochée et se dote d’une « task force » qui doit, dans les quinze mois qui arrivent, redresser la situation.
Task force
« Afin de simplifier et d’améliorer la performance de son organisation dans un environnement mondial turbulent », comme le dit Stellantis, des nominations en cascade ont été annoncées. Carlos Tavares en profite ainsi pour s’entourer de sa garde rapprochée.
Antonio Filosa est nommé « North America Region Chief Operating Officer », en complément de son rôle de « Jeep brand CEO », succédant à Carlos Zarlenga dont le prochain poste fera l’objet d’une nouvelle annonce. Il est récompensé ainsi pour ses résultats positifs sur la région Amérique du Sud de Stellantis, avec une augmentation du chiffre d’affaires, de la qualité et de la part de marché.
Jusque-là CEO d’Alfa Romeo, Jean-Philippe Imparato est nommé « Enlarged Europe Region Chief Operating Officer » en plus de son rôle global de « Pro One business unit CEO » succédant à Uwe Hochgeschurtz qui quittera la Société.
Doug Ostermann est nommé « Chief Financial Officer » succédant à Natalie Knight qui quittera la Société. Cette dernière est donc le fusible qui saute, après l’alerte sur les résultats dont vient de faire l’objet Stellantis et la chute conséquente de la valeur en bourse. Doug Ostermann a plus de 19 ans d’expérience dans la finance au sein de trois groupes internationaux, dont Stellantis et un autre constructeur automobile, et était auparavant le « China Chief Operating Officer ».
Les autres changements connexes
Ces promotions en entraînent d’autres en cascade, avec Grégoire Olivier nommé « China Chief Operating Officer » en complément de sa fonction de « Liaison Officer » de Leapmotor International et saura tirer parti de sa connaissance du marché chinois.
Santo Ficili est nommé « Maserati and Alfa Romeo CEO » et devient membre de l’équipe dirigeante du Groupe, profitant de sa connaissance approfondie du secteur automobile et des opérations commerciales. Le Trident et le Biscione sont ainsi réunis sous une même tête.
Carlos Tavares, CEO de Stellantis, a fait une déclaration qui coche toutes les cases demandées : « Dans cette période de transformation darwinienne pour l’industrie automobile, notre devoir et notre responsabilité éthique sont de nous adapter et de nous préparer pour l’avenir, mieux et plus rapidement que nos concurrents, afin d’offrir à nos clients une mobilité propre, sûre et abordable. Les membres de l’équipe nouvellement nommés apporteront leur précieuse contribution à la détermination de notre équipe de direction pour relever les défis à venir, en renforçant et en accélérant notre transformation pour devenir l’entreprise technologique de mobilité préférée. Je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué à construire les fondations des succès futur de Stellantis. »
John Elkann, Chairman of the Board of Directors a déclaré : « Le Conseil d’Administration est unanime dans son soutien à Carlos Tavares et aux changements décisifs annoncés aujourd’hui. Nous sommes convaincus que ces étapes de simplification de notre organisation renforceront notre équipe de direction dans ses efforts pour rétablir les performances de la Société à des niveaux de référence dans son secteur. »
La Société a également confirmé que le processus formel d’identification d’un successeur à Carlos Tavares lorsqu’il prendra sa retraite à la fin de son mandat de CEO au début de 2026 est engagé. Ce processus est géré par un comité spécial du conseil d’Administration présidé par John Elkann et qui achèvera ses travaux au quatrième trimestre de 2025.
Les défis seront nombreux à relever, avec la nécessité de relancer les ventes, d’écouler les stocks, de rétabir les marges attendues par les investisseurs, alors que de grosses amendes se profilent en Europe suite à la méventes des véhicules électriques.