Volkswagen voit ses ventes de véhicules électriques grimper de 59 % au T1 2025, profitant du recul de Tesla et de la demande en Europe et aux USA. Le malheur des uns fait-il le bonheur des autres ?
En ce début d’année 2025, le paysage de l’automobile électrique connaît une mutation importante. Le groupe Volkswagen AG, premier constructeur automobile européen, enregistre une hausse significative de ses ventes mondiales, en partie (certes relative par rapport au volume global) grâce à une demande croissante pour ses véhicules électriques (VE). Ce regain d’intérêt semble coïncider avec un recul de Tesla, notamment en Europe et aux États-Unis, deux marchés clés pour l’électromobilité.
Croissance globale des ventes Volkswagen au premier trimestre
Au premier trimestre, Volkswagen a livré 2,13 millions de véhicules dans le monde. Cette progression est tirée principalement par les marchés européens et américains, qui ont compensé une baisse continue en Chine, autrefois un moteur de croissance pour le groupe. En Chine, les livraisons ont en effet chuté de 7,1 %, soulignant la perte d’influence de Volkswagen face à la concurrence locale.
« 2,13 millions de véhicules livrés dans le monde au premier trimestre, un chiffre en hausse de 1,4 % en glissement annuel (Q1 2024 : 2,10 millions d’unités livrées)
La croissance des livraisons en Amérique du Nord (+4 %), en Amérique du Sud (+17 %), en Europe de l’Ouest (+3 %) et en Europe de l’Est et centrale (+8 %) surcompensent le recul des livraisons, conforme aux prévisions, enregistré en Chine (- 7 %). »
Les ventes de véhicules électriques bondissent
Le fait le plus marquant de ce trimestre est sans doute la forte hausse des ventes de véhicules 100 % électriques. Volkswagen a vu ses livraisons de VE bondir de 59 %, atteignant 216 800 unités. La croissance est particulièrement forte en Europe, où les ventes ont plus que doublé, et aux États-Unis, avec une augmentation de 51 %.
« 216 800 véhicules électriques livrés dans le monde entre janvier et mars, un chiffre en hausse de 59 % en glissement annuel (Q1 2024 : 136 400 exemplaires livrés)
Au premier trimestre, la part des véhicules électriques (BEV) dans le volume total des véhicules livrés dans le monde passe de 6 à 10 %. Volkswagen Group enregistre une solide croissance en Europe (+113 %) et aux États-Unis (+51 %) mais accuse une baisse en Chine (-37 %). L’entreprise est leader sur le marché des BEV en Europe (part de marché de 26 %) »
Cette performance s’inscrit dans un contexte où Tesla est en perte de vitesse (324 000 unités en repli de de 13 % par rapport au premier trimestre 2024 alors à concurrence de quelque 387 000 véhicules livrés entre janvier et mars 2024). La firme d’Elon Musk semble payer le prix de certaines prises de position politiques « controversées ».
Le soutien affiché par Musk à des figures politiques d’extrême droite, telles que le parti allemand AfD, et son implication croissante dans des polémiques liées à l’administration de Donald Trump, pourraient avoir terni son image auprès d’une partie de ses clients internationaux. Si on ne voit pas encore massivement des possesseurs de Tesla se séparer de leur véhicule, pour ceux que cela tentaient d’en acheter une, cela peut faire réfléchir.
Le recul de Tesla, une opportunité pour Volkswagen
Selon de nombreux analystes, le désengagement progressif des consommateurs de la marque Tesla représente une fenêtre d’opportunité pour les concurrents, notamment les constructeurs européens comme Volkswagen.
Les clients sensibles aux valeurs éthiques et politiques semblent se tourner vers des alternatives plus neutres ou alignées avec leurs convictions. Volkswagen, avec son large portefeuille de marques (Audi, Porsche, Skoda, Seat, VW), bénéficie directement de ce changement d’attitude. Cela peut paraître « cocasse » quand on se rappelle qu’il y a 10 ans éclatait le Dieselgate à cause de Volkswagen !
Les modèles électriques ID.3 et ID.4 ont connu un rebond de ventes, notamment grâce à une politique de remises agressive. En Allemagne à la maison, la marque a proposé une remise de 3 570 euros sur toute sa gamme de VE jusqu’à fin mars, ce qui a favorisé une adoption rapide, surtout dans un marché sensible au rapport qualité/prix.
Deux marchés clés en forte croissance
Aux États-Unis, malgré les droits de douane introduits récemment par l’administration Trump, les ventes de VE du groupe Volkswagen ont progressé. Le marché américain reste l’un des plus stratégiques pour la marque, notamment pour Audi et Porsche, deux marques premium appréciées dans ce pays.
En Europe, le contexte est plus favorable encore. Outre la demande croissante en VE, les politiques de transition énergétique, la multiplication des zones à faibles émissions et les subventions locales ont dopé le marché. Volkswagen a parfaitement su s’aligner sur cette dynamique, notamment en abaissant le prix de ses modèles les plus populaires et en élargissant son réseau de distribution électrique.
L’ombre chinoise : une difficulté persistante
Tout n’est pas rose pour autant. En Chine, le plus grand marché mondial des véhicules électriques, Volkswagen continue de perdre du terrain. Les livraisons de VE y ont chuté de 37 %.
Cette chute est largement due à la domination croissante des marques locales, telles que BYD, qui bénéficient d’un avantage compétitif grâce à une meilleure intégration locale, une offre plus abordable, et une politique de soutien massif de la part du gouvernement chinois.
Volkswagen peine à rivaliser sur ce marché extrêmement compétitif, où l’innovation rapide et le positionnement prix sont des facteurs décisifs. En dépit de ses efforts pour adapter ses modèles au goût des consommateurs chinois, la marque souffre d’un déficit d’image locale face à des marques perçues comme plus en phase avec les attentes numériques et technologiques des jeunes générations chinoises.
Incertitudes et défis à venir
Malgré ses bons résultats globaux, l’avenir n’est pas garanti pour Volkswagen. L’un des enjeux majeurs reste la politique commerciale des États-Unis, qui pourrait impacter lourdement les marques Audi et Porsche, dont les exportations depuis l’Europe sont significatives. L’entrée en vigueur des nouveaux droits de douane américains sur les véhicules européens pourrait renchérir considérablement les coûts pour les consommateurs et donc peser sur les ventes.
Par ailleurs, Volkswagen devra continuer à investir massivement dans l’innovation technologique pour rester compétitif, notamment face à des acteurs comme BYD, Nio, ou XPeng, qui misent sur des technologies avancées (autonomie, recharge ultra-rapide, conduite autonome) pour séduire les marchés globaux.
Un cours de bourse en berne malgré la hausse des ventes
Malgré ces bonnes nouvelles sur le front commercial, l’action Volkswagen reste sous pression. À Francfort, elle a baissé de moins de 1 % le jour de l’annonce, et affiche une dépréciation de plus de 30 % sur un an. Ce paradoxe illustre les inquiétudes persistantes des investisseurs, notamment concernant la rentabilité des VE, les tensions géopolitiques, et les incertitudes macroéconomiques (inflation, ralentissement de la croissance en Europe et en Chine).
Surtout, le groupe Volkswagen rencontre des soucis sur plusieurs marques dont Porsche qui est en train de manquer son virage électrique, pour le moment. C’est un gros ensemble à faire évoluer pour s’adapter à un monde en perpétuel mouvement. Cela ne se fait pas en un claquement de doigts. Pour continuer à progresser dans le VE, la maque doit sortir une ID.2 puis une ID.2 plus adaptées au marché européen.
Cela se passera bien si le marché européen bascule enfin plus massivement à l’électrique. C’est loin d’être gagné pour le moment.
Notre avis par leblogauto.com
Volkswagen semble tirer profit de la baisse de régime de Tesla pour s’imposer comme un acteur se voulant incontournable de la mobilité électrique, notamment sur les marchés occidentaux. Grâce à une stratégie de remises ciblées, une adaptation rapide aux besoins du marché, et un positionnement plus neutre politiquement, la marque parvient à renforcer sa présence dans le secteur des VE.
Toutefois, des défis majeurs restent à relever : la reconquête du marché chinois, la gestion des politiques protectionnistes américaines, et l’accélération de l’innovation technologique seront décisifs pour transformer ces succès ponctuels en croissance durable. Tout sauf une sinécure…
Avec Bloomberg et Volkswagen.
Crédit photo : VW.
« Aux États-Unis, malgré les droits de douane introduits récemment par l’administration Trump, les ventes de VE du groupe Volkswagen ont progressé. »
Vous n’êtes quand même pas en train d’essayer de nous faire croire que l’augmentation des ventes de VE aux USA du groupe VAG au premier trimestre a été influencée par des droits de douane mis en place au deuxième trimestre?
Si c’était juste pour caser un lien vers l’article des droits de douanes, il aurait sans doute été plus judicieux de le mettre dans la partie « Incertitudes et défi à venir »
C’est peut-être la conséquence d’une (relative) ruée des acheteurs avant l’entrée en vigueur de ces droits de douane et donc d’une augmentation conséquente… En toute logique, le soufflet devrait vite retomber.
Les droits de douane ont-ils été réellement appliqués ? En France les organismes responsables de calculer les coûts sur les marchandises n’avait toujours pas reçu le barème officiel plusieurs jours après le « liberation day ».
j’vois ça , je m’esclaffe : Que c’est moche ! je préfère la GS BREAK de feu mon père
la stratégie VE de VW finit par porter ses fruits . Ce fut long (il a fallu que Musk fasse le zouave pour aider)
Tout à fait @Amiral… La mayonnaise commence par prendre !
Ils étaient pressés après 2015 de sortir la gamme ID pour effacer l’image du VWgate… Il y a eu des loupés au démarrage certes… Finition indigne d’une VW… Fiabilité douteuse… Un peu lourde… Etc.
Mais leurs ID comme le bon vin, c’est amélioré.
Je sais @Amiral que vous êtes également anti-stellantis… Mais Stellantis ont fait également beaucoup de progrès depuis 2019… La date de leurs VE vraiment moderne…
Et ils ont également une nouvelle génération qui sort que maintenant.
je ne suis absolument pas anti stellantis : stellantis est un beau projet, en europe les gammes peugeot-opel-jeep sont plutot sexy , fiat est trop dépendant de la 500 mais tant que ça se vend tant mieux. Je regrette le positionnement de citroen bas de gamme pas sexy. Je vais de temps en temps aux usa et canada et la gamme américaine est carrément canon : les sportives dodge me font briller les yeux, les RAM correspondent au marché local en terme de design, les jeep idem. Par contre je ne vois pas de synergies venir comme il y a eu lors de la fantastique reprise de opel (quel succès!).
Maserati est en chute libre (mais je ne sais pas expliquer pourquoi). Idem pour Chrysler
Et je ne comprends pas la stratégie électriques : ils sortent des électriques médiocres en europe, vraiment à la ramasse. Ils arrivent probablement au bout de la vente de leurs voitures juste bonnes à aller acheter le pain : ça continue avec la toute nouvelle eC3, les essais en hiver sont consternants
Le rapprochement avec leapmotor était totalement stupide (mais vu le niveau en électrique ils se sont dit qu’ils allaient leur faire faire probablement)
La gestion de la crise des puretec fut minable. J’espère que vous réalisez que l’image de peugeot/citroen en a pris un sacrès coup! J’ai un ami qui a un 5008 puretec, il n’arrive pas à le vendre, et il est vacciné, plus jamais de peugeot
Là on découvre que le nouveau puretec qui a une chaine de distrib a de nouveaux problèmes
C’est à se demander si ils savent concevoir des voitures, vraiment! (on passera sur le rappel étrange avec arret immediat du roulage des voitures à airbag takata)
et avec les tarriff du père Trump on découvre que stallantis ne fabrique quasiment plus rien aux USA.
Quel gachis
Les VE de Stellantis sont mauvaises !?
Comment font-ils pour en vendre avec un certain succès depuis 2019 !? … Comme la e-208 … Parfois N°1 des ventes… des particuliers, qui plus est !
@ Amiral, vous avez une Tesla… Je ne cherche pas à vous vendre une Stellentis pour le moment… Tesla à trop de longueurs d’avance… Mais quand même.
Il y a des chiffres flatteurs que je n’invente pas !
Et chaque année ça monte.
OK … Elles sont loin d’être les meilleurs.
OK … Leurs VT sont une catastrophe pour le moment.
En attendant… Leurs prix baissent et elles s’améliorent.
« Maserati est en chute libre (mais je ne sais pas expliquer pourquoi). » Je ne comprends pas trop aussi !
« Idem pour Chrysler » 90 % de la faute de l’ex.FCA et 10 % pour Stellantis … Mais Stellantis n’a que 4 ans… un peu facile de leur mettre tout les maux de l’ex.FCA…
« Là on découvre que le nouveau puretec qui a une chaine de distrib a de nouveaux problèmes »
Problème rapidement réglé !
« découvre que stallantis ne fabrique quasiment plus rien aux USA. »
C’est le cas des tous les groupes !!! … Comme pour les Airbags Takata d’ailleurs
Il faut être un peu juste !
VW vs BYD … la conclusion est toute autre.
Ça y est… Pour ainsi dire, je croise une BYD pratiquement tous les jours à Paris.
C’est étonnant il y a 2 mois sur ce même blog auto on nous annonçait la fin de la voiture électrique tout azimut…
Exactement @dri
Dire ça, quand l’on a assisté au triomphe du Leasing social N°1… 10 X plus de succès que prévus pour l’édition 2024.
J’attends avec impatience de voir le résultat de l’édition 2025.
D’autant que maintenant il y a beaucoup plus de choix dans les VE pas cher en 2025.
… C’est cette politique qui aurait du être fait AVANT la mise en place des ZFE.