Volkswagen : les syndicats proposent la semaine de 4 jours

IG Metall prêt à explorer toutes les pistes

IG Metall, le principal syndicat allemand s’est engagé à ne laisser aucune idée inexplorée, y compris le passage à une semaine de quatre jours, pour contrer la menace de la direction de Volkswagen de fermer des usines pour la première fois de son histoire et mettre fin à des garanties d’emploi vieilles de plusieurs décennies.

Ces engagements voient le jour alors que le constructeur allemand a annoncé lundi qu’il envisageait de prendre une mesure sans précédent de fermer des usines en Allemagne et de mettre fin aux garanties d’emploi dans six de ses usines, dans le cadre d’un plan de réduction des coûts de 10 milliards d’euros.

Vers une semaine de 4 jours ?

Interrogée sur la possibilité d’envisager une semaine de quatre jours comme alternative, Christiane Benner, présidente d’IG Metall au niveau national, a répondu que c’était « envisageable ». « Nous ne laisserons aucune idée inexplorée », a-t-elle déclaré.

Ajoutant qu’il était toutefois impossible de présenter des propositions détaillées sans plus d’informations sur les solutions proposées par l’entreprise. « Nous avons besoin d’idées avant-gardistes sur les domaines dans lesquels nous pouvons trouver du potentiel », a par ailleurs indiqué la dirigeante syndicale. Laquelle garde espoir en affirmant que « VW a déjà survécu à des situations difficiles. »

Volkswagen a toutefois refusé de commenter l’idée d’une semaine de quatre jours.

Pour mémoire, en 1993, dans le cadre d’une campagne de réduction des coûts, Peter Hartz, membre du conseil d’administration avait convenu avec les syndicats et le comité d’entreprise d’introduire une semaine de quatre jours de 28,8 heures à partir de 1994, soit une réduction de 20 % du temps de travail avec une baisse de salaire moins importante.

Un ou deux ans pour redresser la barre

Les dirigeants du constructeur automobile ont déclaré mercredi lors d’une réunion du personnel à Wolfsburg qu’il disposait de « peut-être un, deux ans » pour redresser sa principale marque automobile et survivre à l’électrification.

En mai, Arno Antlitz, directeur financier de Volkswagen, avait d’ores et déjà prévenu que le constructeur automobile européen avait deux ou trois ans pour se préparer à la concurrence féroce de l’étranger, et toute particulièrement celle la Chine.

Le géant de l’automobile est confronté à d’importants défis, aussi nombreux que complexes. Parmi lesquels figurent notamment le ralentissement de la demande de voitures et en particulier de véhicules électriques, la concurrence croissante chinoise  … mais également une structure de gouvernance complexe qui, selon certains investisseurs et analystes, ralentit la prise de décision en temps de crise.

Le DG du groupe Volkswagen, Oliver Blume, a déclaré au journal économique allemand Handelsblatt que l’environnement économique pour le secteur automobile européen était devenu considérablement plus difficile, en particulier pour la marque VW qui serait affectée par la restructuration.

« Nous voulons développer le groupe avec comme objectif stratégique d’atteindre un rendement à deux chiffres. Et je ne parle pas de 2040, mais de 2030, et nous posons dès maintenant les bases pour cela », a-t-il déclaré jeudi.

Thorsten Groeger, directeur d’IG Metall pour la région de Basse-Saxe où Volkswagen est basé, a déclaré que les accords conclus entre l’entreprise et les syndicats lors des crises précédentes ont été conçus spécifiquement pour aider le constructeur automobile à traverser des situations difficiles et ne devraient pas être jetés par-dessus bord dans le cadre de la crise actuelle.

Notre avis, par leblogauto.com

Un objectif de rendement à deux chiffres bâti sur des coupes sombres dans l’emploi dans un secteur clé pour l’économie allemande ?! ….. Voilà qui devrait faire réagir … mais face à la concurrence chinoise et ses prix attractifs, Volkswagen n’a peut-être pas trop le choix.

Volkswagen a récemment réduit les prix des voitures de la marque VW pour contrer une concurrence plus rude, une décision qui, selon la patronne du comité d’entreprise, Daniela Cavallo, a rongé les comptes de l’entreprise des centaines de millions d’euros.

Non seulement les remises ont été plus importantes que prévu, mais elles ont convaincu la direction que la base de coûts élevée en Allemagne mettait en péril la capacité de Volkswagen à rivaliser avec des concurrents plus agiles (voire subventionnés ? ), estiment même certains sources internes du constructeur.

La marque VW a vu ainsi sa marge bénéficiaire s’effondrer à 0,9 % au deuxième trimestre, contre 4 % au premier trimestre. À titre de comparaison, les marges de Renault et de Stellantis étaient respectivement de 8,1 % et de 10 % au premier semestre.

Sources : Reuters

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