Même si le gouvernement britannique voit son pays comme le leader mondial de la technologie de conduite autonome, les voitures véritablement sans conducteur ne sont actuellement pas autorisées sur les routes britanniques, ce qui rend difficile pour les start-ups de commercialiser leurs véhicules et les assureurs d’évaluer leurs risques.
En août dernier, le gouvernement britannique a déclaré qu’il présenterait un projet de loi lors de la session parlementaire en cours, qui devrait se terminer cet automne, prévoyant des réglementations détaillées d’ici 2025.
Mais à l’heure actuelle, les textes promis n’ont pas encore vu le jour, les troubles politiques obligeant le gouvernement à édulcorer ses ambitions pour cette session.
Avec des élections d’ampleur nationale prévue d’ici janvier 2025, l’industrie britannique souhaite désormais que le gouvernement présente une législation à la prochaine session, sous peine d’être confronté à de longs retards.
De l’importance d’être dans le premier à légiférer sur le dossier
« Il y a une fenêtre d’opportunité pour que le Royaume-Uni soit au moins en tête sur l’un des éléments du dossier », a déclaré Claudio Gienal, responsable des opérations au Royaume-Uni et en Irlande pour l’assureur mondial AXA, qui estime que la technologie pourrait prévenir les accidents. « Celui qui bouge le premier aura l’avantage d’attirer des investissements, des compétences et de l’expertise » a-t-il ajouté.
« Mais si vous êtes deuxième ou troisième, pourquoi les gens devraient-ils venir ici? » s’interroge Gienal, après avoir écrit au ministre britannique des Finances en avril dernier pour exhorter le gouvernement à adopter un projet de loi lors de la prochaine session parlementaire.
La conduite autonome : une poule aux œufs d’or ?
La vision du gouvernement britannique repose sur des prévisions selon lesquelles d’ici 2035, environ 40% des nouvelles voitures pourraient être dotées de fonctionnalités de conduite autonome et que son leadership dans le domaine pourrait créer jusqu’à 38 000 nouveaux emplois qualifiés sur un marché d’une valeur de 42 milliards de livres (53 milliards de dollars) pour le Royaume-Uni à cette date.
Vers un report à une session ultérieure …
En décembre dernier, le ministre des Transports, Mark Harper, a déclaré qu’il n’y aurait plus de projet de loi sur les transports durant cette session et n’a pas mentionné de projet de loi sur la conduite autonome spécifique au sein de l’aperçu du programme législatif du ministère.
Iain Stewart, qui préside la commission parlementaire des transports, a indiqué quant à lui qu’il n’y avait pas assez de temps pour pouvoir mettre sur pied une loi sur les véhicules autonomes pour cette session, mais que cela pourrait être possible lors de la prochaine session.
Le mois dernier, le ministre Jesse Norman a déclaré qu’il partageait les préoccupations des startups dédiées aux véhicules autonomes. « Nous plaidons le cas aussi vigoureusement que possible … pour que cela soit une priorité pour le gouvernement », a-t-il déclaré aux législateurs.
L’absence de réglementation britannique pourrait jouer en faveur d’autres pays
L’absence de réglementation pourrait jouer en faveur d’autres pays comme la France, l’Allemagne et les Émirats arabes unis, qui mettent en place des réglementations, ou à plusieurs États américains, dont la Californie.
A l’heure actuelle, les startups font activement pression sur le gouvernement britannique pour qu’il adopte le projet de loi, les assureurs souhaitant quant à eux pouvoir déterminer qui est responsable afin de pouvoir assurer les voitures sans conducteur. Ils craignent qu’un projet de loi sur la conduite autonome ne soit évincé par d’autres priorités électorales à l’approche des élections. « Nous devons voir la législation avancer lors de cette prochaine session (parlementaire) pour en faire une réalité », a déclaré Kaity Fischer, vice-présidente commerciale de Wayve, basée à Londres. »Ou nous serions obligés de nous déplacer vers d’autres marchés pour le déploiement » a-t-il ajouté. Wayve a d’ores et déjà levé environ 260 millions de dollars auprès d’investisseurs, dont Microsoft.
Jusqu’à présent, le gouvernement britannique a été considéré comme très favorable aux startups dédiées à la conduite autonome, via notamment son Centre pour les véhicules connectés et autonomes obtenant plus de 400 millions de livres de financement privé et gouvernemental pour plus de 90 projets.
L’année dernière, deux organismes gouvernementaux indépendants ont formulé des recommandations pour une loi dédiée, lesquelles ont été bien accueillies. Selon, Ashley Feldman, responsable des programmes et des politiques pour les transports et les villes intelligentes au sein du groupe industriel TechUK, un retard obligerait les startups à tester et à commencer à générer des revenus ailleurs. « Il est important que ces startups parviennent rapidement à la commercialisation », a-t-il martelé.
Fusion Processing, basé à Bristol, a récemment lancé une ligne de bus autonome de 14 miles reliant Édimbourg et Fife en partenariat avec l’opérateur de bus Stagecoach, le constructeur de bus Alexander Dennis et en partie financé par le gouvernement – avec un conducteur de sécurité au volant. Fusion veut lancer des services de bus commerciaux sans conducteur au Royaume-Uni en 2025. Mais, son PDG Jim Hutchinson a ouvertement indiqué qu’en l’absence de tests réglementaires, la société pourrait changer son fusil d’épaule et notamment réaliser des tests dans d’autres pays.
Sources : Reuters
La probabilité de voir une voiture entièrement autonome doit être proche que celle de la terre subissant une chute d’astéroïde….
Les anglais feraient mieux de garder leur argent pour des vrais projets
Il n’y a pas plus difficile de traiter techniquement ce problème de voiture autonome du fait de la grande disparité mondiale (avec obstacles et avec une mobilité hétéroclite et disparité de véhicules et ceux-ci en circulation, au fait en « route ouverte » ) dans le monde entier ! Ne parlons pas des énormes disparités de développement économiques de quelques continents !
Les administration de chaque pays et chaque continent vont agir et légiférer chacun de son coté !!
Franchement,y a t’il beaucoup de clients potentiels pour des voitures autonomes?