TSMC : feu vert de Taïwan pour une usine de puces de 2 nm

Usine TSMC pour des puces de 2 nanomètres

TSMC prévoit de construire une usine de puces de 2 nanomètres à Hsinchu, l’un des centres de fabrication de puces les plus importants de Taïwan.

Le comité d’examen environnemental, un organisme de réglementation intergouvernemental et universitaire, a approuvé le plan mercredi. Cela ouvre la voie à TSMC pour débuter la construction de l’installation au début de 2022 et commencer à installer des équipements de production d’ici 2023, selon des informations communiquées à Nikkei Asia par des sources proches du dossier.

Les semi-conducteurs : l’une des industries les plus cruciales pour Taïwan

« Les semi-conducteurs sont l’une des industries les plus cruciales pour la croissance économique de Taiwan », a déclaré le vice-ministre de l’Économie Lin Chuan-neng lors de la réunion du comité d’examen environnemental. Ajoutant que le gouvernement aiderait TSMC à atteindre ses objectifs environnementaux tout en continuant à développer les technologies de pointe.

Les besoins en eau : un volet environnemental de taille

L’usine de puces de 2 nm sera située dans le canton de Baoshan à Hsinchu et couvrira près de 20 hectares. Le site devrait utiliser 98 000 tonnes d’eau par jour, soit environ 50 % de la consommation d’eau quotidienne totale de TSMC en 2020. Le fabricant de puces a promis d’utiliser 10 % d’eau recyclée d’ici 2025 et d’atteindre 100 % d’eau réutilisée d’ici 2030 dans sa nouvelle installation de Baoshan.

L’année dernière, TSMC a raté ses objectifs de durabilité internes en matière d’utilisation de l’eau et de production de déchets, la plus grande société de semi-conducteurs au monde ayant augmenté la production des puces les plus avancées du secteur.

Bataille Intel / TSMC

Cette approbation intervient après que le principal fabricant de puces américain Intel – un client et concurrent de TSMC – a déclaré mardi qu’il visait à produire les puces les plus avancées au monde d’ici 2024 et à récupérer le leadership mondial sur les semi-conducteurs face à ses rivaux asiatiques.

L’industrie électronique de Taïwan d’une importance majeur pour l’automobile

L’importance de Taïwan en tant que source de semi-conducteurs avancés a été mise en avant depuis le début de l’année lorsque les pays dotés d’un secteur automobile majeur, parmi lesquels l’Allemagne, le Japon et les États-Unis, ont tous fait pression sur Taïwan pour augmenter la production de puces automobiles dans un contexte de pénurie mondiale.

Un enjeu géopolitique face à la Chine

Le gouvernement taïwanais considère son expertise dans la production de puces comme un avantage stratégique pour maintenir l’île dans son giron alors que la Chine considère Taïwan comme faisant partie de son territoire.

La décision de TSMC de diversifier une partie de sa production loin de Taïwan affaiblira l’importance stratégique de l’île à long terme, ce qui rend plus crucial pour Taïwan de conserver la technologie de production la plus avancée de l’entreprise sur son territoire, ont par ailleurs déclaré des responsables gouvernementaux à Nikkei Asia. Mettant ainsi le doigt sur l’enjeu géopolitique majeur du dossier.

Nouvelles installations de TSMC au niveau mondial

Parallèlement, TSMC construit une usine de puces de 5 nm en Arizona, étend sa capacité de 28 nm à Nanjing, en Chine, et envisage de nouvelles installations au Japon et en Allemagne.

« Il est acceptable pour TSMC d’étendre sa présence à l’étranger, mais d’un point de vue géopolitique, il est très important pour Taïwan que TSMC construise sa technologie la plus avancée » au niveau national, a déclaré à Nikkei une source gouvernementale. Poursuivant toutefois que le gouvernement ne pouvait ne pas « entraver les plans de TSMC pour rester en tête de la concurrence. »

Notre avis, par leblogauto.com

En mai 2021, la firme américaine IBM a annoncé avoir réussi à graver des puces de 2 nanomètres, les plus fines au monde, une réelle prouesse technologique.

Au plus elles sont fines, au plus on peut en placer sur une même surface, permettant alors d’accélérer la vitesse de calcul.

Selon IBM, l’arrivée de ces nouvelles puces aux 50 milliards de transistors devrait fournir un gain de performance considérable. On parle de 45% de performance en plus qu’une puce à 7nm et de 75% de réduction de consommation électrique.

Ces caractéristiques pourraient être révolutionnaires pour l’industrie. Cette technologie est surtout décisive dans le développement des objets connectés, du cloud et de l’intelligence artificielle. Dotée de tels semi-conducteurs, une voiture autonome pourra ainsi augmenter considérablement sa capacité de détection des dangers et d’adaptation à son environnement.

C’est dire l’enjeu du dossier. Sans compter sur l’aspect géopolitique entre Taïwan et la Chine et la bataille Intel/TSMC ….

Sources : Nikkei

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(6 commentaires)

  1. La Chine, s’entraîne depuis des années à l’envahissement de Taïwan… Ceci reste indépendant uniquement grâce au soutien des forces armées États-uniennes.
    La marine chinoise s’entraîne donc à détruire la flotte américaine, leurs investissements pour mettre hors de combat les porte-avions américains sont sans limites.
    Pendant ce temps, les Chinois continuent d’annexer des îles et des zones maritimes en mer de Chine méridionales dans les eaux territoriales des Philippines de la Malaisie et du Viêtnam.
    Les bruits de bottes n’ont jamais été aussi forts dans la région.

    1. Les bruits de bottes ? Carrément ? Et moi qui croyait que la Chine était communiste, là ils auraient fait un virage à 180° ^^

      1. Les Chinois sont ouvertement expansionnistes avec malheureusement une forme de logique Nationale (et socialiste) qui milite pour l’annexion de territoire jugés historiquement appartenant à la Chine Continentale, le Tibet, Taïwan, Hong Kong, Singapour, le NOrd Vietnam fait aussi partie des vues chinoises notoires…
        L’annexion d’ilots rocheux pas puis peu habités entre le continent et ces territoires est un début.
        Tout comme le boycott des produits Australiens parce que ce pays a ouvertement défendu Taïwan, l’aspiration des sables de la mer de Chine par des industriels peu scrupuleux mais couvés par le GVT central de Peking font partie des jeux de dupes de l’actuel gouvernement dont le « président » rêve de marquer l’histoire à la Mao…
        Les routes de la soie, la subordination de nombreux pays d’Afrique d’Asie voir d’Europe par des prêts irremboursables font le jeu de la centralisation économique chinoise…
        Ne pas travailler avec la Chine c’est perdre à terme les volumes (théoriques) monstrueux de ce Pays, travailler avec la Chine, c’est perdre toute autonomie.
        Avant c’étaient l’Allemagne ou les États unis qui jouaient ce rôle mais avec des contrepartie (presque admissibles – enfin pas dans l’armement, la mauvaise plaisanterie du F35 en est le parfait exemple).
        Avec la Chine on est face à un pays entre 100 et 500 fois plus puissant que n’importe quelle nation, à l’exception des USA/Russie (et encore).
        Le jeu est déséquilibré :
        la seule solution est de noyauter l’opposition à la chine, mais comme elle est quasi inexistante dans le territoire, ou bien déjà liquidée – le médecin de Wuhan ayant donné l’alerte est mort, les autres priés de la fermer sinon expédition dans le désert assurée – il va falloir avoir de l’imagination.

  2. Beaucoup oublient un point Taiwan ne produit pas les machines qui servent à la gravure qui proviennent en grande partie des Pays-Bas et c’est d’ailleurs sur ce point que les USA tentent d’intervenir en faisant pression pour que le gouvernement des Pays-Bas interdise l’exportation de ces équipement vers la chine!

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