Tesla prépare son entrée en Inde via des recrutements locaux

Tesla cherche à recruter des cadres supérieurs en Inde, selon des annonces publiées cette semaine par le constructeur VE dirigé par Elon Musk. La société progresse ainsi dans ses plans pour pénétrer le troisième plus grand marché automobile mondial.

Ces offres surviennent moins d’une semaine après la rencontre de Musk avec le Premier ministre indien Narendra Modi à Washington.

Tesla et l’Inde : une longue histoire

Tesla ambitionne d’entrer sur le marché indien depuis de nombreuses années. En y installant une usine pour une production locale. Aux alentours de 2022, des cadres avaient même été recrutés.

En mai 2022, Tesla avait toutefois mis en suspens ses projets de commercialisation de ses véhicules électriques en Inde. Abandonnant parallèlement la recherche de locaux et réaffectant une partie de son équipe sur place, faute d’avoir pu obtenir des droits de douane moins élevées. Cette décision mettant fin à plus d’un an de discussions sans issue avec les représentants du gouvernement indien.

Les pourparlers se trouvaient alors dans l’impasse, le gouvernement indien tenant à ce que Tesla fabrique des voitures localement. Le constructeur souhaitait quant à lui d’abord exporter vers l’Inde en vendant des véhicules électriques importés de ses centres de production aux États-Unis et en Chine. Objectif : tester la demande locale.

En mai 2023, Tesla avait eu des entretiens avec des responsables indiens sur divers sujets, notamment sur d’éventuelles incitations à la fabrication de voitures et de batteries.

Tesla « envisage très sérieusement l’Inde comme une de base de production et d’innovation » avait déclaré Rajeev Chandrasekhar, l’un des plus hauts responsables de l’Administration du Premier Ministre Narendra Modi.

« Nous leur avons signalé que le gouvernement indien travaille conjointement (et) fera certainement de ses ambitions ou de ses objectifs d’investissement en Inde un succès », avait-il ajouté.

Musk devait rencontrer Modi lors d’un voyage en Inde en 2024. Il devait y annoncer un investissement potentiel de 2 à 3 milliards de dollars. La visite avait été annulée après l’annonce de Tesla de licencier 10 % de ses effectifs mondiaux en raison de la baisse des ventes.

Tesla cherche à nouveau à s’installer sur le marché indien

Désormais les choses évoluent. Tesla recherche à nouveau des espaces pour des showrooms en Inde depuis la fin de l’année dernière. Le constructeur a publié 13 offres d’emploi sur son site internet et sur le réseau social LinkedIn. Tant en contact direct avec les clients qu’en soutien avec des techniciens de maintenance. Certains postes sont à pouvoir à New Delhi, la capitale de l’Inde et d’autres à Bombay, sa capitale économique.

Parmi ces offres figure un poste de « responsable de magasin » chargé de superviser et de stimuler les ventes sur place, selon l’une des annonces. Ce qui indique que Tesla prévoit d’ouvrir un showroom dans la ville. Des spécialistes des opérations de livraison et du support client sont également recherchés, comme le montrent les annonces.

En novembre dernier, Reuters avait indiqué rapporté que Tesla était également à la recherche d’espaces pour des showrooms dans la capitale du pays, New Delhi. Ajoutant qu’il était en discussions préliminaires avec le promoteur immobilier DLF pour obtenir un emplacement.

Rencontre Musk / Modi

Ces offres d’emploi paraissent juste après la rencontre entre Modi et Musk aux États-Unis la semaine dernière. Entrevue durant laquelle ils ont discuté de sujets tels que l’espace, la mobilité, la technologie et l’innovation.

Musk a longtemps critiqué l’Inde pour ses droits de douane élevés, d’environ 100 %, sur les véhicules électriques (VE). Tesla a fréquemment fait pression pour les assouplir.

Une démarche qui a toutefois rencontré l’opposition des constructeurs automobiles locaux, qui estiment que l’entrée de Tesla pourrait nuire à leurs propres projets de véhicules électriques.

En 2024, l’Inde a réduit les taxes à l’importation pour les constructeurs s’engageant à investir 500 millions de dollars et à démarrer une production locale dans les trois ans.

New Delhi a récemment proposé des concessions tarifaires notamment une réduction des droits de douane sur les motos haut de gamme. Histoire de calmer l’ire de Trump face aux difficultés rencontrées en Inde par Harley-Davidson.

En novembre 2024, Elon Musk a obtenu dernier le feu vert de Delhi pour lancer Starlink, son service de connexion à internet par satellite. Sous réserve toutefois que les règles de sécurité soient respectées, avait tenu à préciser le ministre des Communications Jyotiraditya Scindia.

Notre avis, par leblogauto.com

L’Inde représente un marché automobile de toute importance pour Tesla. Et ce, d’autant plus que ces ventes en Europe régressent, impactées notamment par les propos de son patron, Elon Musk.

Le pays représente également une opportunité commerciale d’envergure alors que Tesla se trouve lui aussi chahuté par la concurrence chinoise.

Sources : Reuters, AFP

(5 commentaires)

  1. Elon Musk est rémunéré en fonction du cours des actions de ses entreprises, en particulier Tesla. Il n’a pas de salaire fixe mais dispose d’un plan de financement basé sur les performances financières et en bourse de ses entreprises. C’est durant l’administration Biden qu’il a le plus valorisé ses entreprises. Il ne peut pas récupérer les 56 milliards de son plan de rémunérations Tesla de 2018. Le tribunal du Delaware lui ayant refusé plusieurs fois.

    Musk qui soutient Trump tout en glorifiant Hitler a comme objectif de récupérer son magot. Comment? En asphyxiant les médias de polémiques. Pourquoi? En donnant l’illusion d’être en mouvement donc les marchés financiers continuent à croire en sa bulle spéculative.

    Comment y parvient-il? Alors Twitter ne lui permettant plus d’inonder les médias, il compte sur les relais dont le blog auto. Alors un trader parisien qui lira cet article sur l’Inde se dira que l’entreprise a encore des évolutions de développement donc l’action sera maintenue artificiellement haute. L’idée étant aussi de convaincre les racistes des USA qu’il est dans leur camp alors que Twitter tourne avec des immigrés indiens à Austin et que les Tesla sont produites en Chine. Il adore les étrangers mexicains, il les veut dans son usine … au Mexique à côté de sa logistique texane.

    1. En somme vous êtes en droits (LBA) de demander un pourcentage sur les milliards qu’il brasse car en étant son relais d’information vous maintenez son système économique.

  2. Ces préparatifs me semblent logiques géopolitiquement …. Avant de lire l’article d’Élisabeth Studer.
    La Chine, c’est 1/3 de la production de Tesla (voire plus ?) 1/2 pour les Batteries !??
    Le copain de Musk … Trump n’est pas copain des Chinois …
    Si Trump continue de prendre des méchantes mesures contre les Chinois… il aura riposte !
    Le plus « anti-chinois » des BRICS est l’INDE… il y a d’autres, mais ils sont faibles économiquement.
    L’Inde pourrait devenir l’alternative idéale à la Chine en cas de guerre froide façon post-89 ?
    Ce n’est que des menaces et des éventualités… Mais Tesla ne peut laisser 1/3 de sa production en Chine dans l’avenir.
    N’hésitez pas à nous donner des vrais chiffres précis, si vous les avez.
    PS : le Marché de l’Inde même à 20k$ la Tesla, je n’y crois pas autant que ça….

    1. Il est envisageable dans l’avenir… Scénario dur avec la Chine… Un boycott des deux côtés de leurs marchés internes… Un bras de fer des géants !
      Les Etats Unis ont déjà plus ou moins l’Inde comme allié stratégique… Les Indiens sont devenus des remarquables clients pour leurs avions militaires à coups de milliards de $… Au détriment de la Russie !
      … Le Su-57 pourrait faire encore les frais face au F-35 … Scénario impensable en 2018.
      L’Inde sera la planche de salut pour la petite fourniture des usines US… Et pourrait à terme remplacer 3/4 des produits chinois.
      Alors des Tesla + des batteries… LFP, pour coller aux futurs besoins du marché indien …. Pourquoi pas !?
      Cela me semble être une bonne stratégie.

      Notez que l’Inde pour le Rafale et les Scorpène est un allié immensément important pour la France, industriellement.
      Modi nous tient par les c..illes, pour ainsi dire !

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