Signes d’essoufflement du secteur automobile selon la Coface

Lors du colloque annuel de la Coface sur les « risques pays », son chef économiste, Julien Marcilly n’y est pas allé par quatre chemins. Il avertit d’ores et déjà que pour la première fois depuis la crise des dettes souveraines en 2011-2012, les entreprises devront cette année faire face en même temps à deux écueils de taille : « le ralentissement cyclique et les risques politiques ».

Le secteur automobile particulièrement affecté

Selon la Coface, le secteur automobile est « particulièrement affecté ». Il observe en effet qu’après un cycle de croissance de près de huit années, il montre désormais des signes d’essoufflement.

L’industrie automobile est en effet soumise à de multiples pressions au niveau mondial. Déjà confrontés à une concurrence accrue, les constructeurs se voient également contraints d’investir massivement pour aborder du mieux possible les tournants technologiques que représentent l’évolution vers des motorisations hybrides ou électriques et des fonctionnalités de conduite de plus en plus autonome.

L’adaptation aux nouvelles normes environnementales constitue un autre défi. Le changement des modes de consommation et l’émergence de nouveaux services de partage changeant également la donne.

Or, pointe la Coface, ces investissements « doivent se réaliser dans un contexte d’arrivée à maturité du marché chinois et de montée du protectionnisme », des éléments de nature à fragiliser le secteur.

L’effet Brexit risque également de faire du grabuge, et ses conséquences sont déjà palpables.

Un secteur à risques

De ce fait, l’assureur-crédit a dégradé ses évaluations du risque du secteur automobile à « risque moyen » dans la quasi-totalité des pays d’Europe de l’Ouest ainsi que d’Europe centrale et de l’Est. Le positionnant même à « risque élevé » en Amérique latine et en Amérique du Nord.

Concernant plus particulièrement l’Europe, la Coface estime que le risque politique restera plus que jamais d’actualité en 2019. Positionnant son indicateur de risque social « à son plus haut niveau depuis 2010 ».

Sources : AFP, Coface

(11 commentaires)

  1. Vu les décisions en matière de pollution ..Le faite d’interdire le diesel , le co2 va augmenter dans les grandes villes ..Ensuite s’attendre aux licenciements dû au diesel !!
    c’est inévitable…Et puis , il faut s’attendre ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera pas demain .. un pas en avant , du sur place , 2 pas en arrière , l’échéance électoraux ( être réélu )..comme d’hab !!

    1. Sauf erreur de ma part…
      Le CO2 est un problème planétaire …. dans les grandes villes, le problème est les Nox et particules.
      Si l’on veut être plus  » propre » il faut l’association d’un parc de VE avec bornes de recharge plus EnR pour alimenter le tout … ce qui est actuellement un vaste programme et qui nécessite un investissement énorme et donc un vivier d’emplois considérable …. Et beaucoup plus que les licenciements probables sur le diesel.
      Les ouvriers qui fabriquaient les cassettes VHS, ont-ils conservé leurs postes !?
      😉

      1. Implanter massivement des bornes de recharge prends déjà une place qui n’est pas souvent disponible là ou on en aurait le plus besoin (cad en ville, là ou l’électrique se justifie le mieux et ou les gens on le moins de garages privatifs, plus encore avec la possibilité d’y tirer une ligne électrique)… mais alors en énergie dite renouvelable (ce que la filière photovoltaïque actuelle, basée semi-conducteurs, n’est absolument pas) avec la place nécessaire, c’est carrément irréaliste!

        Donc non seulement il n’y aura jamais le compte (et les emplois allant avec) mais en prime il s’agira surtout d’un pic à l’installation et presque rien ensuite.

        Puis le seul entretient significatif qui reste sur une électrique c’est les trains roulants (marché pris par le service rapide => les concessions et autres réseaux généralistes de l’entretien type AD ne résisteront pas) et la carrosserie en cas de pet. Pour le reste, ce sera changer des éléments avec un diagnostic totalement automatisable.

        La seule lueur d’espoir pour le secteur, c’est que l’électrique sera limité en pratique aux gens ayant les moyens (et, de plus en plus, la possibilité de garer) pour plusieurs véhicules, car niveau autonomie l’électrique n’est pas un progrès mais une complète régression (d’un facteur moyen de l’ordre de 3!), surtout si on y ajoute le temps du « plein ». Ceux qui ont aussi besoin de faire de la distance resteront donc au thermique. Il y aurait bien, pour l’électrique, également ceux qui n’ont qu’un usage de proximité/citadin (et prennent train/avion pour les vacances), mais dans les villes ou les transports sont corrects cela ne s’impose guère.

        Au final, je pense qu’il vaudrait mieux et de très loin voir sortir des citadines avec des moteurs actuels efficace, version flex-fuel (surcoût=peanuts en grande série) pour l’économie à la pompe, pesant une demi Zoé avec un effort très réaliste sur le poids. Elles consommeraient sans se fouler 4l/100 en mode flex en pratique avec un prix à l’achat de l’ordre du tiers de la fumeuse Zoé. Au kilo, ça ferait de l’ordre de 6 fois moins cher que cette hérésie « moderne » qui ne tiendrait d’ailleurs pas sans subvention… et dont on n’est même pas vraiment propriétaire, la batterie étant louée!!!

        On voyait récemment un « débat » sur la cible marketing masculine de la Fiat 500 et autres, mais je dirais objectivement que c’est encore les possesseurs de Zoé qui aiment le plus se faire enc….!

  2. sans blague 🙂 avec les malus, les interdictions, le racket sur les routes, le stationnement payant n’importe ou, même dans des villes de merde, le désintérêt des futures génération pour l’automobile, prévoyez des fermetures d’usine 🙂
    ou alors faudrait que les constructeurs développent les trottinettes électriques !

    1. Le malus, ou il en est rendu, commence sans doute à avoir un impact majeur sur le renouvellement. Il devient en effet impossible, dès les gammes compactes de base, de toucher un véhicule neuf non malussé qui aient un moteur équivalent à l’ancien.
      Le phénomène a au départ surtout touché (et presque achevé commercialement) les grosses berlines, mais les durcissements progressifs sont passés par là.
      Les ZCR peuvent dans ce cadre être vu comme un moyen de forcer la main à un nombre croissant (via leur rapide généralisation) de gens.
      Après, la limite, c’est le risque de révolution jaune à force de la jouer transition escrologique… Dans la vie, on finit en effet toujours par récolter ce que l’on sème.

      1. entièrement d’accord !!! Nombreux sont ceux qui ont les moyens de se faire plaisir, (c’est à dire vraiment acheter une voiture avec leur propre argent) mais bcp préfèrent investir dans autre chose qu’une voiture au final !
        La vrai différence sur les ventes se fera quand les babyboomers ne seront plus en age de s’acheter une nouvel auto, préférant mettre cette somme dans leur maison de retraite 🙂
        En ville, enfin je prends paris et la petite couronne comme ex, de plus en plus de gens n’achètent plus de voiture, n’utilisent meme pas les offres d’autopartage(zipcar a supprimé son service à paris) et ne se déplacent qu’en vtc et louent pour partir en vacances.
        c’était marginal en 2010 par ex, mais c’est de plus en plus important !
        et, pire, cela prends même dans les grandes villes de province !

    2. Ça fait déjà un moment que le smartphone est considéré par les jeunes comme beaucoup plus important que la voiture… Qui n’est plus considéré comme un moyen de transport comme un autre, bien loin de l’image pompidolienne de nos parents.

    3. Et oui, ça saque à mort la vache à lait automobiliste, sans se dire qu’il y aura des conséquences à moyen terme ! Les politiques ne voient pas plus haut que le bout de leur nez

    4. Raisonnement de vieux 🙂
      Produisons toujours plus de bagnoles, engorgeons nos villes et nos routes. Nos villes sont tellement belles avec les embouteillages et les voitures garées sur les trottoirs.

  3. C’est vrai que le dumb-phone, c’est l’avenir, tout comme la liberté c’est l’esclavage chez Orwell…
    Maintenant, certains pensent peut-être pouvoir tenir sans moyen de transport autonome. On en recause quand ils ont des gamins, les kilos de valoches à traîner dans le train/avion que leur progéniture ne pourra porter elle-mêmes les 6 ou 7 premières années… puis les compètes sportives le dimanche à courir en transport. Elle fera moins la maline la génération Z: Faudra avoir développé les bras et les jambes, pas seulement les pouces à se les rouler sur l’écran tactile à faire le paumé sur les réseaux dits « sociaux »!

  4. @ Verslefutur , les vieux , nous en campagne nous n’avons pas de transport en commun !!! Et jusqu’à preuve du contraire jeune homme je paye pour un transport que je n’ai pas !!! Ensuite payer le vrai prix du transport .. pas 30% et subventionné à 70 % , après vous êtes autorise de critiquer les vieux !!!

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