Pétrole : Chevron va baisser ses effectifs de 15% à 20% d’ici 2027

Chevron, groupe énergétique américain a l’intention de réduire de 15% à 20% ses effectifs d’ici fin 2026. Des mesures qui s’inscrivent dans le cadre d’un plan de réduction des coûts de deux à trois milliards de dollars annoncé en 2024. Une annonce inimaginable il y a encore quelques années !

Selon les représentants des entreprises, cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de réduction des coûts visant à améliorer la production de flux de trésorerie plutôt qu’un signe de difficultés financières.

Mark Nelson, vice-président du conseil d’administration de Chevron a ainsi expliqué cette décision par le fait que le groupe entendait simplifier son organisation structurelle. Avec pour objectifs  « d’être plus rapide et efficace » et pour que l’entreprise soit « plus forte sur le long terme » face à la concurrence.

« Ce travail nécessite une optimisation du portefeuille, l’exploitation des technologies pour améliorer la productivité et modifier la façon dont le travail est réalisé et où », a-t-il ajouté. Précisant parallèlement que l’utilisation des « centres mondiaux » serait accrue.

Selon lui, ces changements organisationnels « débloqueront de nouveaux potentiels de croissance » pour Chevron.

Réduction de 15 à 20 % des employés de Chevron

Reste que ces actions devraient entraîner une réduction de 15% à 20% du nombre d’employés, à partir de 2025. Ce qui représente environ 6 000 à 8 000 emplois. La grande majorité des mesures prendront effet d’ici fin 2026. Pour mémoire, fin 2024, le groupe employait 45.298 personnes.

Si on exclut le personnel des stations-service, ses effectifs étaient de près de 39.800 à la même date, dont un peu moins de la moitié se trouvaient employés aux Etats-Unis.

Cette annonce fait suite à la déclaration de Chevron en décembre dernier concernant des « réductions de coûts structurels ». La société indique désormais que ces réductions vont de pair avec son annonce précédente de « 2 à 3 milliards de dollars de réductions de coûts structurels ciblées d’ici fin 2026, avec un impact résiduel en 2027 et au-delà. »

Chevron n’a pas précisé quelles seraient les activités impactées par les licenciements, laissant de nombreuses questions en suspens alors que la tendance des réductions de personnel ne montre aucun signe d’essoufflement.

La baisse des marges pèse sur les groupes pétroliers

Le 31 janvier dernier, Chevron a publié des résultats inférieurs aux attentes pour le quatrième trimestre 2024. Ces derniers ont chuté de nouveau, impactés par la baisse des marges sur l’activité de raffinage. Sa production a toutefois augmenté grâce notamment à l’intégration de PDC Energy, entreprise US achetée en 2023.

Le chiffre d’affaires 2024 de Chevron a atteint 202,8 milliards de dollars (+0,9%) et son bénéfice net 17,75 milliards de dollars, contre 21,41 milliards en 2023.

Wall Street table sur une forte baisse des bénéfices des raffineurs de pétrole US. Raison invoquée : la baisse de la demande de carburant.

Les raffineurs américains ont vu leurs bénéfices baisser par rapport aux niveaux record de 2022. La reprise de la demande à la suite du COVID-19 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie avait fait alors grimper les prix des carburants.

Une menace de droits douane lourde de conséquences

Mais depuis, la demande a depuis ralentie. La menace de Donald Trump d’imposer des droits de douane de 25% sur les importations de pétrole en provenance du Canada et du Mexique pourrait encore réduire les bénéfices en augmentant le coût du pétrole brut.

Au cours du second semestre 2024, les prix ont été en moyenne 10% inférieurs à ceux du second semestre 2023, selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).

Le Canada est la première source d’importation de pétrole des États-Unis depuis plus de vingt ans. En 2023, il a fourni plus de la moitié des importations totales de brut des États-Unis en 2023, selon l’EIA.

Les nouveaux droits de douane pourraient faire grimper le coût du brut pour les raffineurs, en particulier dans le Midwest, qui traite environ 70% des 4 millions de barils par jour (bpj) de brut importés du Canada.

De nombreuses installations de raffinage américaines sont configurées pour utiliser des qualités de pétrole plus lourdes, comme celles provenant du Mexique et du Canada. Ce qui nécessitera des adaptations en cas de mise à exécution des menaces de Trump.

Des quantités considérables de pétrole brut canadien ont été achetés par les US à la fin de l’année. Objectif : se prémunir contre les effets potentiels des droits de douane.

Les importations américaines de pétrole brut en provenance du Canada ont ainsi augmenté de 689.000 barils par jour durant la 1ere semaine pour atteindre 4,42 millions de bpj. Soit le niveau le plus élevé jamais enregistré depuis juin 2010, selon les données de l’EIA.

Sources : AFP, Reuters

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