Embargo occidental sur le brut russe acheminé par voie maritime
En raison de la guerre russo-ukrainienne qui a débuté le 24 février, les États-Unis et le Royaume-Uni se sont engagés à mettre fin aux importations de brut en provenance de Russie. L’Union européenne (UE) a accepté d’imposer un embargo sur les importations maritimes de pétrole brut russe à partir du 5 décembre, le jour même où l’UE et le G7 ont convenu de placer un plafond du prix du pétrole à 60 dollars le baril de brut russe.
Les termes sont importants : il s’agit du pétrole brut et non raffiné … et acheminé par voie maritime et non par pipes.
L’interdiction des produits pétroliers entrera en vigueur à partir du 5 février de l’année prochaine, correspondant à 90 % des importations actuelles de pétrole de la Russie. La Bulgarie a cependant été exclue des sanctions jusqu’à fin 2024. Une brèche permettant des contournements dont nous vous avons déjà parlé sur leblogauto.com.
L’Inde devient le super client de la Russie
Avec la décision de l’UE de réduire les exportations de pétrole russe, la Russie a cherché des clients ailleurs, offrant des prix plus bas dans le but de vendre son brut.
L’Inde est devenue ainsi l’un des bénéficiaires du brut bon marché du Kremlin. Les importations indiennes de brut en provenance de Russie ont atteint leur volume le plus élevé de 35 000 barils par jour en moyenne en 2021. Malgré des importations presque nulles en provenance de Russie en janvier et février 2022, les importations de brut russe de l’Inde se sont élevées à 68 000 barils par jour en moyenne en mars 2022.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les exportations de brut de l’Inde depuis la Russie par voie maritime ont augmenté régulièrement, atteignant 959 000 barils par jour en novembre 2022, soit une multiplication par 14. « Même sans rejoindre le plafond des prix du G7, le secteur du raffinage indien bénéficie grandement du pétrole brut russe de l’Oural fortement réduit, car il reste désormais moins d’acheteurs », a ainsi indiqué TankerTrackers.com dans un message sur Twitter. Le prix de l’Oural s’échangeait à près d’un tiers de moins que l’indice de référence du Brent après le plafonnement des prix.
La Chine, la Turquie, les Émirats arabes unis et Cuba augmentent leurs importations de brut russe
L’importance du commerce maritime de brut dans les relations énergétiques entre le Kremlin et Pékin s’est quant à lui accru.
Les importations chinoises de pétrole brut maritime en provenance de Russie sont passées de 670 000 barils par jour en février 2022 à presque le double pour atteindre environ 1,1 million de barils par jour en novembre 2022.
Les importations de brut de la Turquie en provenance de Russie ont également presque triplé au cours de la même période, passant de 110 000 barils par jour à 327 000 barils par jour en moyenne.
Cuba, l’un des pays dont les importations de brut russe étaient très limitées avant la guerre, importait respectivement 48 000 et 23 000 barils par jour en octobre et novembre. Les Émirats arabes unis ont rejoint le club des acheteurs de brut russe à prix réduit en important environ 35 000 barils par jour en mai 2022, après près de deux ans sans aucune importation de brut russe. Les importations de brut maritime du pays en provenance de Russie se sont élevées à environ 28 000 barils par jour en novembre.
L’Italie double ses importations de brut russe alors que les Pays-Bas accusent une baisse
Avant même que le paquet de sanctions de l’UE n’entre en vigueur, un certain nombre de pays européens ont presque remis à zéro leurs importations de brut russe.
L’exception a été l’Italie, qui a augmenté ses importations de pétrole brut en provenance de Russie de 163 000 barils par jour en février 2022 à 322 000 barils par jour en novembre 2022. Le niveau le plus élevé était de 443 000 barils par jour en juin 2022. L’augmentation des importations a été la raffinerie ISAB de la société russe Lukoil à Syracuse, en Italie.
Les Pays-Bas, l’un des plus gros acheteurs de brut russe dans l’UE avant la guerre, se sont également écartés de leurs voisins européens en continuant à commercer, bien qu’en volumes plus faibles.
Les exportations de brut russe vers les Pays-Bas sont tombées à 152 000 barils par jour en novembre 2022, contre 595 000 barils par jour en février 2022.
Des importations de l’Allemagne et de la Pologne via l’oléoduc Druzhba
Selon des informations de Vortexa, reprises par l’agence Anadolu, environ 500 000 barils de pétrole russe sont actuellement exportés via la branche nord de l’oléoduc Druzhba vers l’Allemagne et la Pologne. Les deux pays se sont engagés à l’origine à arrêter ces importations ainsi que les importations maritimes, bien que la Pologne ait récemment semé le doute à ce sujet.
« Si ces exportations par pipeline sont vraiment arrêtées, cela signifie que la Russie devra exporter ce brut via les ports maritimes, ce qui augmentera son besoin de trouver de nouveaux acheteurs », ajoute Vortexa.
L’oléoduc Druzhba, également connu sous le nom d’oléoduc de l’amitié, est la principale ligne transportant du pétrole de la Russie d’Europe orientale vers l’Ukraine, la Biélorussie, la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie, la Tchéquie, l’Autriche et l’Allemagne. Au total, 2,5 millions de barils de pétrole brut et 700 000 barils de produits pétroliers ont été transportés via l’oléoduc en octobre à destination des pays de l’UE.
Les sanctions seront temporairement suspendues pour certains pays enclavés, dont la Hongrie, la Slovaquie et la Tchéquie. Ces pays seront autorisés à importer du pétrole brut russe via l’oléoduc Druzhba, bien qu’ils ne puissent pas vendre le pétrole qu’ils achètent à d’autres pays membres ou à des tiers.
Notre avis, par leblogauto.com
« L’ embargo européen sur le pétrole russe, convenu le 30 mai , a pris un départ peu prometteur » indiquait en juin dernier le très sérieux media « The Economist ». Ses arguments alors invoqués : depuis que la Russie a envahi l’Ukraine en février 2022, la quantité de son pétrole injecté dans le bloc européen a augmenté. Une hausse de 14 % a été constatée entre janvier et avril 2022, passant de 750 000 à 857 000 barils par jour, selon Argus Media.
L’embargo ne s’applique qu’au brut et aux produits pétroliers transportés par voie maritime, ne couvrant alors que 75 % des importations en provenance de Russie. Le pétrole fourni par pipeline à une poignée de pays d’Europe centrale et orientale est temporairement exempté – une concession à la Hongrie, qui avait bloqué l’accord. Les raffineurs de ces pays s’arrachant du brut russe bon marché que la plupart des acheteurs occidentaux évitent .
Nous prendrait-on pour des neuneus ? le pétrole pouvant ainsi faire le tour du monde – physiquement voire virtuellement par le biais de transactions financières – pour cacher au final une provenance – russe – que nous ne saurions voir ?
Avec au final un grand dindon : le consommateur européen ?
Sources : Presse turque (Anadolu Agency)
Je serais curieux de connaitre le prix du baril vendu à l’Inde.
La Russie doit y perdre gros, et de plus avec la Chine.
Tout ceci était clairement voué à l’échec et s’il aurait fallu réduire autant que possible les importations russes, c’est avant tout pour limiter un moyen de pression sur nous. Mais sans aller à l’embargo, surtout pour ce qui concerne les pipelines ou tout le monde est captif des infrastructures, producteur comme consommateur.
Au final, ces sanctions nous plombent plus que la Russie qui vend toujours et est de fait obligée de le faire, car un puits qu’on n’exploite plus se bouche: Ce serait tuer son infrastructure d’exploitation pétrolière que de le faire.
Les sanctions efficaces contre son effort de guerre sont celles touchant son industrie de défense et ses exportations. Avec l’avantage d’être indolores pour nous, voir positives: La maintenance du matériel de défense russe à ses clients posant de gros problèmes, il y a des clients à prendre. Mais pour cela il faut pouvoir produire à un coût compétitif ce qui requiert d’avoir des coûts énergétiques qui n’explosent pas: On vient déjà de se faire rembarrer pour des Caesar au Mexique car leur prix prenait 12%…
Après le COVID, on entrevoyait un mouvement de relocalisation. Mais c’est l’inverse qui arrive car on est gouvernés par un troupeau d’ânes, ici et en Europe. Avec une pluie d’€ en prime sur les 2 géants démographiques de la planète histoire de fumer la mèche par les 2 bouts.
800€ d’appel de provision de charges, lié à la chaufferie au gaz lol…..dans la boite aux lettres au retour…les sanctions à l’encontre des russes à la françouse, la baise comme d’hab dans ce pays de merde médiocre qui ne sert que de l’aliénation mentale anxiogène….
Si je comprends bien, l’embargo décidé par Bruxelles, c’est juste de la com’ pour dire que l’Europe a la volonté de punir la Russie ?
Les vendeurs de pétrole sont devenus comme les marchands d’armes, bizness is bizness.
L’inde ne consomme pas toute l’énérgie qu’il achète. Il la revend sur les marchés. Les x14, c’est pour marger dessus et la revendre au reste du monde et à l’Europe sous badge indien avec une marge.
La Chine par contre, en redemandera plus, de part le poids de son économie.
L’UE a réussi le tour de force de sanctionner les nations européennes
Nous n’avons plus aucune emprise démocratique sur cette entité, c’est effrayant