Jusqu’à présent, cela restait une volonté politique affichée au Japon. Pourtant réfuté par les groupes concernés, c’est désormais officialisé : Nissan et Honda rentrent bien en discussion en vue d’une possible fusion. Cela pourrait passer par une alliance, un peu à la manière de ce qu’est Renault-Nissan. D’ailleurs, quid de Renault dans cette histoire ?
Pour le moment, Honda Motor Co., Ltd et Nissan Motor Co., Ltd ont signé officiellement un « MOU » alias, « memorandum of understanding ». Le but est de démarrer des discussions pour voir les coopérations possibles. Cela pourrait se traduire par la création d’un holding capitalistique détenant les deux groupes.
L’intérêt est de pouvoir « détricoter » l’alliance si d’aventure il le fallait, contrairement à une fusion qui est plus difficile à défaire. On se rappelle d’ailleurs que c’était la volonté de Carlos Ghosn lorsqu’il dirigeait l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi pour empêcher Nissan de vouloir aller voir ailleurs.
Aller plus loin que la simple coopération technique
Nissan et Honda coopèrent déjà depuis mars dernier dans le véhicule électrique, et le véhicule « intelligent ». Mais, ils pourraient donc aller plus loin. Il faut dire qu’il y a des économies d’échelles possibles et des synergies entre les deux constructeurs nippons.
Selon le communiqué des deux constructeurs, si l’alliance se concrétise, le groupe qui en résulterait pourrait viser les 30 000 milliards de yen (soit 184 milliards d’euros) de chiffre d’affaires, et plus de 18,4 milliards d’euros de bénéfice opérationnel. En s’associant, Honda et Nissan combleraient les quelques trous dans leurs gammes respectives, mais pourraient également mutualiser les plateformes, les motorisations, etc. Le coût de développement par véhicule se trouve alors réduit.
Cela pourrait aussi permettre une plus grande réactivité et flexibilité. Là, cela demande vérification par les faits car souvent, ces méga-fusions donnent plutôt naissance à des géants plus compliqués à manœuvrer. Stellantis en est un exemple avec, désormais, une mauvaise adaptation à chaque marché.
Une fusion finalisée dans un an et demi ?
Les outils de production seront aussi potentiellement mutualisés. Ainsi, Honda pourrait produire des Nissan, et vice-versa. Bien évidemment, en se regroupant, cela permet de mieux négocier auprès des fournisseurs et équipementiers.
Financièrement, comme on l’évoquait en introduction, Honda et Nissan envisagent de transférer les actions dans un holding qui détiendra alors les deux groupes qui deviendront alors des filiales de ce holding. Pour ceux qui seraient inquiets des autres marques de Nissan ou de Honda, rassurez-vous, elles seront toujours là, dans un premier temps au moins.
Le planning est même dévoilé. Et il va plutôt vite. Au mois de juin 2025, l’accord final de fusion devrait être signé. Cela lancera une année complexe qui mènera à avril 2026 pour des assemblées générales extraordinaires des actionnaires de chaque groupe pour approuver formellement l’apport des actions à la société holding.
Les actions seront alors sorties de la bourse de Tokyo (JPX, du TSE exactement) puis transférées officiellement en août 2026.
A l’occasion de cette annonce, Makoto Uchida, directeur, président-directeur général et représentant exécutif de Nissan, a déclaré : « Aujourd’hui marque un moment crucial alors que nous entamons des discussions sur une intégration commerciale qui a le potentiel de façonner notre avenir. Si cela se concrétise, je pense qu’en unissant les forces des deux entreprises, nous pourrons offrir une valeur inégalée aux clients du monde entier qui apprécient nos marques respectives. Ensemble, nous pouvons créer une façon unique pour eux de profiter des voitures qu’aucune des deux entreprises ne pourrait réaliser seule. »
Toshihiro Mibe, directeur et représentant exécutif de Honda, a déclaré : « La création d’une nouvelle valeur de mobilité en réunissant les ressources, notamment les connaissances, les talents et les technologies que Honda et Nissan ont développées au fil des ans, est essentielle pour surmonter les changements environnementaux difficiles auxquels l’industrie automobile est confrontée. Honda et Nissan sont deux entreprises aux atouts distinctifs. Nous sommes toujours au stade de l’examen et nous n’avons pas encore décidé d’une intégration commerciale, mais afin de trouver une direction pour la possibilité d’une intégration commerciale d’ici fin janvier 2025, nous nous efforçons d’être la seule et unique entreprise leader qui crée une nouvelle valeur de mobilité grâce à une réaction chimique qui ne peut être générée que par la synthèse des deux équipes. «
Officiellement donc, tout reste à décider. Mais, vu le planning, on devrait rapidement avoir une « officialisation officielle ».
Notre avis, par leblogauto.com
Depuis la fin plus ou moins actée de l’Alliance Renault-Nissan, tout le monde se demande avec qui chacun va se marier. En effet, le monde actuel ne permet pas, ou plus, à un « petit » acteur de rester seul, sauf segment très particulier comme un Ferrari, par exemple. Renault se redresse et a noué des partenariats avec Geely entre autres.
Avec la fusion de Nissan et Honda, Renault se libère d’un partenaire devenu très encombrant car ne voulant plus être « filiale ». Les Japonais n’ont jamais digéré d’avoir été sauvé par un groupe français. Visiblement, Jean-Dominique Senard (Président du Conseil d’Administration de Renault) a acté cette séparation. On attend de voir comment cela va se traduire concrètement.
Pour Nissan, il est visiblement plus acceptable d’être avec Honda qu’avec Renault. Soit. Vu la volonté de Honda de ne plus trop chercher à performer commercialement en Europe, Nissan devrait suivre. Les deux marques vont-elles se recroqueviller sur le marché intérieur et les USA ? Sans doute.
Des nissan enfin fiables après l’ère Renault ?
Cool
Êtes-vous sûr que c’était à cause de Renault !?
C’est excellent pour Renault… Car dans les conditions actuelles… Les liens avec Nissan devenaient un boulet !
Mais Attention, je le redis, Renault seul deviens vulnérable dans l’avenir… Une alliance avec un autre grand groupe (indiens !?) Va devenir nécessaire !
C’est certain que les Chinois qui ont naturellement les dents longues regardent ça de près !
Renault + GM… Pourquoi pas !?
Nissan et Honda… C’est l’alliance de deux marques qui n’étaient pas très en forme.
Il va avoir de la synergie certes… Les ingénieurs japonais sont très bons… MAIS il va avoir des doublons… là, cela va faire mal… Je crois que le GvT japonais s’inquiète d’ailleurs ?
Le communiqué japonais parle plus d’une absorption de Nissan, d’ailleurs Honda décidera du président de la holding.
Les ingénieurs de Nissan n’ont pas voulu de la techno et de la fusion avec Renault (trop fieres), les voila maintenant obligé à le faire avec Honda 😂 . Maintenant, METI (Japonais) preferent que les sociétés japonais copulent entre elles…
Oui, très dans l’air du temps… Ou protectionniste et nationaliste ont le vent en poupe partout dans le monde !
Effectivement, Nissan est vraiment « l’homme malade »… Honda était vulnérable, parce que pas assez gros face aux autres groupes, ensembles, ils vont faire un géant !
Mais est-ce que l’industrie a besoin d’un autre géant et surtout doit-on etre un géant pour réussir ?
A la derniere, WW et/ou Stellantis nous montrer que non. Tesla y répond à ce jour.
Les coréens ont peut être la réponse
Plus on est gros, plus on fait de la merde ?
On a des beaux exemples en ce moment
😉