Mazda : baisse de 76 % du bénéfice au 4eme trimestre 2019

Chute spectaculaire du bénéfice de Mazda

Le bénéfice d’exploitation de Mazda a chuté à 6,5 milliards de yens (59,6 millions de dollars) au troisième trimestre fiscal clos le 31 décembre, a annoncé cette semaine la société dans son rapport sur les résultats trimestriels. Soit 76 % de moins qu’en 2018 ….

Le bénéfice net a chuté de 37% à 15,8 milliards de yens (144,9 millions de dollars) au cours des trois derniers mois de l’année 2019.

Baisse du chiffre d’affaires de Mazda

Le chiffre d’affaires a quant à lui baissé de 5% à 849,7 milliards de yens (7,79 milliards de dollars) au cours de la période, les ventes s’étant stabilisées à 376 000 unités au niveau mondial. Les livraisons chutant de 8% pour s’établir à 293 000 véhicules.

Au cours du trimestre d’octobre à décembre, les ventes en Amérique du Nord ont augmenté de 5% pour atteindre 102 000 véhicules, tandis que le volume européen a augmenté de 34% pour atteindre 82 000 unités.

Mais Mazda a modéré les livraisons pour contenir les stocks. Celles destinées à l’Amérique du Nord ont progressé de 3%, celles vers l’Europe augmentant de 4%.

Le constructeur a par ailleurs réduit son volume de livraisons de 19% sur le marché intérieur japonais.

Le programme d’austérité ne permet pas de compenser yen fort et ventes faibles

Les effets négatifs de la baisse des livraisons de véhicules et de  l’appréciation du yen japonais par rapport au dollar et à d’autres devises n’ont pu être compensés par les gains obtenus via une réduction des coûts et la diminution des dépenses de R&D.

La marge bénéficiaire d’exploitation a reculé à 0,8% au cours du trimestre 2019, contre 3% un an plus tôt.

Révisions à la baisse des perspectives de ventes

Le constructeur automobile a également revu à la baisse ses attentes en matière de ventes pour la deuxième fois au cours de cet exercice.

En novembre dernier, le constructeur a revu une première fois à la baisse ses perspectives commerciales, affirmant qu’il prévoyait une chute d’environ 1% à 1,55 million de véhicules au cours de l’exercice en cours se terminant le 31 mars.

Les nouvelles perspectives, annoncées mercredi, tablent sur une baisse de 4% à 1,5 million d’unités. Le constructeur s’attend à une régression de ses ventes tout particulièrement au Japon, en Chine et en Australie.

Estimations de bénéfices inchangées …. mais difficile de faire pire

Mazda a toutefois maintenu ses perspectives de bénéfices inchangées pour l’exercice en cours. Il n’en demeure pas moins qu’il table d’ores et déjà sur une chute de 27% à 60 milliards de yens (550,2 millions de dollars), le niveau le plus bas depuis 2013. Le bénéfice net devrait chuter quant à lui de 32% à 43 milliards de yens ( 394,3 millions de dollars).

Mazda tente de redresser la barre

Le PDG de Mazda, Akira Marumoto, a dévoilé un nouveau business plan à moyen terme en mai dernier, avec pour objectif de porter la marge bénéficiaire d’exploitation à un niveau de 5% d’ici l’exercice clos le 31 mars 2025.

Le nouveau plan a également fixé un objectif de vente long terme inférieur à celui présenté précédemment par Mazda, revoyant ses estimations à la baisse.

Le constructeur vise désormais des ventes mondiales de 1,8 million de véhicules au cours de l’exercice se terminant le 31 mars 2025. Un chiffre inférieur aux 2 millions de véhicules auparavant ciblés pour l’exercice se terminant le 31 mars 2024.

Marumoto a déclaré quant à lui que sa priorité la plus haute était de stimuler la croissance aux États-Unis, le plus grand marché du constructeur automobile. Pour ce faire, il souhaite se concentrer sur le renforcement du réseau de concessionnaires Mazda aux États-Unis et tirer le meilleur parti de son partenariat croissant avec Toyota.

Le constructeur va ouvrir une nouvelle usine en Alabama, construite conjointement avec Toyota. Le site, qui devrait ouvrir ses portes en 2021, permettra d’accroître de 150 000 unités la capacité de production de Mazda. Le constructeur s’attend à ce que les ventes aux États-Unis s’envolent en suivant, l’usine lui permettant de vendre 2 millions de véhicules dans le monde.

Notre avis, par leblogauto.com

Les chiffres publiés par Mazda  peuvent en inquiéter plus d’un. Ils montrent en effet une nette tendance à la baisse de ses revenus, dans un marché de plus en plus difficile pour ceux qui n’ont pas choisi de diversifier leur gamme de motorisation en raison des nouvelles normes d’émission.

Cela conduit de nombreux analystes à douter de l’avenir d’une marque qui doit affronter une redoutable tempête, alors que la nouvelle réglementation va contraindre le constructeur à s’acquitter d’amendes qui vont encore plus grever ses résultats.

Certains estiment que le MX-30, le  SUV électrique qui arrivera dans les prochains mois ne semble pas avoir les ingrédients nécessaires pour offrir une réponse pertinente dans un marché de plus en plus concurrentiel.

La planche de salut de Mazda pour éviter les amendes mises en place dans le cadre d’un programme dont les contraintes seront de plus en plus fortes dans les années futures, est un SUV compact affichant seulement 35,5 kWh et 200 km d’autonomie, qui devrait avoisiner 180 km réel en cycle mixte, et seulement 140 km sur l’autoroute …

Un modèle certes doté d’un design très attractif, mais vendu à un prix le plaçant en concurrence directe avec le Hyundai Kona doté de 39 kWh et de près de 100 km de plus d’autonomie homologuée. Sans compter sur la version 64 kWh qui double l’autonomie de la Mazda.

(12 commentaires)

  1. En fait pour ce début d’année … ce sont plus les constructeurs qui annonceront des bénéfices (exceptés VW/Toyota/Honda) qui pour moi seront suspects tant que tout indique que 2019 n’a pas été une année extraordinaire.

    1. Tous ces problèmes viennent de normes très influencées par une idéologie folle, pas de problèmes évalués rationnellement dans le monde réel.

      Certes, ça n’empêche que Mazda est dans la merde.

      1. idéologie folle ? En quoi est-ce fou de demander aux constructeurs de réduire les émissions de leurs modèles ?

        Mais je suis sur qu’il y a eu des gens pour s’offusquer de l’interdiction du thalidomide dans les années 60, malgré les preuves que ça causait de grave déformations aux nourrissons.

        1. Notre société devient de plus en plus irrationnelle. Vous commentaire en est une preuve.

          Il n’y a pas de problème de pollution automobile en Occident avec les normes actuelles. Et même s’il y en avait un, les batteries, hyper-polluantes, ne seraient pas la bonne réponse.

        2. Le fond de l’idéologie n’est pas folle, la forme l’est davantage.
          Avec une concentration absolue sur l’automobile sans s’attaquer aux plus mauvais élèves, avec un focus total sur le CO2, comme si c’était la seule chose qui comptait, en omettant que cela favorise le diesel, pourtant considéré lui aussi comme le vilain petit canard.
          C’est aussi des maires de certaines grandes villes qui n’ont aucune idée de ce dont ils parlent, avec des mesures absurdes à double tranchant voire provoquant l’effet contraire que ce qui est voulu.
          C’est aussi une législation devenue folle, qui se tire une balle dans le pied, cherchant à aller plus vite que la musique, tout en ne respectant pas ses obligations (on parle des nouvelles grilles WLTP, repoussées X fois car l’Etat, lui seul, n’était pas près, alors qu’il avait mis une pression folle sur les constructeurs pour qu’ils se grouillent d’émettre moins; ou cette décision faite mi Décembre pour changer le plafond du malus, et finalement mettre en place 2 grilles en une année, dont une valable… 2 mois seulement!). C’est une cacophonie folle, que nos petits enfants ne croiront même pas quand on leur racontera, tellement elle est risible.
          Il n’est pas raisonnable de demander à une industrie ci grande/lourde de changer du tout au tout ses normes et motorisations tous les 2 ans (et je suis gentil. Dernièrement c’était pire encore). Ou alors on accepte un ralentissement de l’économie et une fermeture d’usines, car des rationalisations seront nécessaires pour rester à flot. Mais alors on hurlera aux grands méchants industriels capitalistes qui méprisent les pauvres ouvriers et virent à tout bout de champs pour satisfaire ces vilains patrons aux dents qui rayent le parquet. En oubliant que tout ça part d’une belle connerie purement politique (car si elle était écologique, des mesures seraient prises aussi contre les autres vrais gros émetteurs de CO2).

          1. « l’enfer est pavé de bonnes intentions »!
            le problème c’est que tout est dans l’excès, toujours….
            mais critiquer QUE la vilaine voiture permet surtout aux gens de se déresponsabiliser. Et oui comme ça on a rien a faire juste dire « c’est pas moi c’est les autres »

          2. @lolman77 Merci pour votre commentaire, cela faisait longtemps que je n’avais lu un compte-rendu aussi lucide sur l’avalanche de normes qui fait crever des pans entiers d’activité.

  2. Mazda étant désormais allié et sous la « protection » de Toyota (au même titre que Subaru ou Suzuki), il n’y a sans doute pas péril en la demeure, le géant Toyota veille… Même si les temps deviennent très compliqués, les constructeurs japonnais travaillant toujours sur le long terme, il y a surement de nombreuses solutions en attentes dans les tuyaux…

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