La Hongrie : une « exception » dans l’embargo des Occidentaux
Rappelons que depuis le lundi 5 décembre, le pétrole en provenance de Russie par voie maritime est interdit en Europe et dans les pays du G7. Cet embargo a pu voir le jour après moult débats entre les 27 pays membres de l’UE. Au final, un compromis a dû être trouvé avec la Hongrie de Viktor Orban, qui continuera de recevoir du brut russe par l’oléoduc Droujba (“Amitié”).
La Bulgarie : une autre « faille » dans le système
Un autre pays de l’Union européenne – certes beaucoup plus discret – bénéficie également d’allégements : la Bulgarie. Sofia avait en effet plaidé auprès de la Commission européenne – et obtenu – une dérogation de deux ans.
Non seulement le pétrole russe pourra y être exporté par voie maritime, mais le géant pétrolier russe Lukoil – propriétaire de la raffinerie de Bourgas – pourra y acheminer sa production pendant au moins trois mois supplémentaires, jusqu’au 5 mars 2023. Sans que personne ne contrôle le respect de l’embargo.
Or, la société russe ne compte pas se limiter au marché de la Bulgarie et a demandé au gouvernement bulgare de lui permettre de contourner les sanctions. Début décembre, le Conseil des ministres a donné à Lukoil le droit d’exporter du pétrole russe raffiné pendant encore 3 mois. Si la Commission européenne a déjà indiqué à plusieurs reprises que l’exception faite pour la Bulgarie visait à satisfaire le marché intérieur. Mais le gouvernement intérimaire nommé par le président Rumen Radev estime qu’il n’y a aucun problème pour que l’entreprise russe continue d’exporter ses produits.
Aucune institution capable de contrôler
Même si le cabinet du Premier ministre Gulab Donev n’avait pas pris une telle décision, la Bulgarie constituerait une porte grande ouverte du pétrole russe vers l’Europe. En effet, un audit réalisé par Free Europe a révélé qu’aucune institution n’est responsable du contrôle de la mise en œuvre des sanctions. Le constat est là : quiconque a exporté des produits pétroliers jusqu’à présent n’éprouve aucune difficulté à poursuivre de telles transactions … Les responsables de la CE ont toutefois déclaré que l’exportation de carburants fabriqués à partir de pétrole russe constituait une violation de l’embargo.
De juteuses transactions
L’État bulgare a obtenu des promesses de l’entreprise russe de changer son mode de travail et de payer plus d’impôts sur les bénéfices en Bulgarie. Pendant des années, Lukoil n’a signalé que des pertes en Bulgarie et l’argent gagné dans le pays est allé en Russie. Depuis le début de l’année, la raffinerie de Burgas a traité une quantité record de pétrole, principalement russe. Environ 55% du produit fini est exporté et le bénéfice attendu pour l’année sera d’environ 3 milliards de dollars, ont déclaré des experts à Free Europe.
Sources : Presse internationale
Le fait qu’aucune entité n’effectue de controle n’est pas un problème en soi, les entreprises européennes sont censées anticiper les poursuites éventuelles en évitant les activités sous le coup des sanctions.
Les entreprises Bulgares qui ne se conforment pas aux sanctions (ex lorsqu’elles exportent le pétrole rafiné) elles vont recevoir une amende assez violente donc je ne comprends pas bien la logique.