Honda demanderait le départ d’Uchida avant toute fusion avec Nissan

Du nouveau dans le projet de fusion Honda /Nissan ! Selon le Financial Times, Honda serait prêt à relancer les négociations … Mais avec une réserve toutefois : que le PDG de Nissan, Uchida, quitte le constructeur automobile japonais.

Honda pose comme préalable le départ de Uchida

Citant une personne proche des discussions, le journal indique que Honda reprendra les négociations avec Nissan en vue de former le quatrième plus grand constructeur automobile mondial, à condition que le PDG de Nissan, Makoto Uchida, démissionne. Et ce, au profit d’un nouveau dirigeant susceptible «de mieux gérer les oppositions (au plan de fusion) en interne».

Pour rappel, les deuxième et troisième plus grands constructeurs automobiles japonais en termes de ventes, après Toyota , étaient en pourparlers pour créer une entreprise de 60 milliards de dollars.

Un projet intervenant alors que Nissan est pris dans une tourmente financière.

Honda ne veut pas secourir un Nissan affaibli

En novembre dernier, Nissan avait annoncé la suppression de 9 000 postes au niveau mondial et réduction de 20% ses capacités de production.

Honda avait alors fermement précisé qu’il ne voulait pas secourir son éventuel partenaire. L’exhortant à se transformer structurellement de manière efficace.

«Les relations entre Makoto Uchida et son homologue à la tête de Honda, Toshihiro Mibe, se sont détériorées, Honda étant frustré par la lenteur de la restructuration de Nissan et la profondeur de ses problèmes financiers», indique le FT.

Nissan doit faire face à de très sérieuses difficultés. Son PDG, Uchida est sous pression pour redresser le constructeur après des années de ventes en déclin et des conflits et turbulences managériales dont l’entreprise ne sort pas indemne.

Toujours selon le journal, Makoto Uchida «fait face à la pression du conseil d’administration de Nissan et de son partenaire Renault pour partir au cours des prochains mois, après la débâcle des pourparlers avec Honda».

Les administrateurs de Nissan auraient même «entamé des discussions informelles sur le calendrier du départ».

Projet de fusion officiellement abandonné la semaine dernière

Ces « révélations » du FT interviennent alors que la semaine dernière, les négociations entre Nissan et Honda sur une projet de fusion avaient officiellement pris fin.

La fin d’une idylle naissante liée notamment à la proposition de Honda de faire de Nissan une filiale et non de fusionner.

Honda n’a pas envisagé et n’envisagera pas une prise de contrôle hostile de Nissan, avait tenu à préciser le PDG de Honda, Toshihiro Mibe.

En tant qu’actionnaire, Renault estimait alors que les conditions de l’opération étaient « inacceptables ». Et tout particulièrement le fait que la transaction n’incluait aucune prime de contrôle. Le groupe automobile français avait alors salué l’intention de Nissan de se concentrer avant tout sur l’exécution de son plan de redressement.

Si Nissan a refusé de commenter l’article du Financial Times, Honda a indiqué qu’il ne constituait pas une annonce officielle de sa part. Qui ne dit mot consent ?

Notre avis, par leblogauto.com

En janvier 2020, lorsque le conseil d’administration de Nissan s’était réuni suite à la rocambolesque « évasion » de son ancien patron Carlos Ghosn, il devenait urgent que le nouveau directeur général  Makoto Uchida  occupe le devant de la scène.

Au lieu de cela, c’était le numéro deux du groupe d’alors, Ashwani Gupta qui semblait avoir pris les rênes pour l’occasion. Il aura au final quitté Nissan en 2023.

Makoto Uchida, déjà surnommé «l’invisible» par certains de ses collègues, avait écouté tranquillement aux côtés des autres dirigeants, indiquait alors le Financial Times. Une attitude pour le moins « discrète » qui suscitait d’ores déjà les critiques de certains en interne. Lesquels ne faisaient pas la dans la dentelle, affirmant qu’une telle « discrétion » pourrait certes  avoir sa place dans d’autres groupes, mais pas chez Nissan. Le constructeur japonais ayant au contraire besoin d’un leader fort et sachant prendre des décisions pour empêcher « les factions belligérantes » de diviser l’entreprise en deux, selon les termes du journal.

Quelques mois après le début de son mandat, certains dirigeants externes à l’entreprise doutaient également que Makoto Uchida soit l’homme de la situation, capable de résoudre la crise au sein du groupe, alors que de vives tensions avaient terni son partenariat avec Renault.

De sources internes, on laissait entendre qu’il était grand temps que Uchida assume pleinement sa charge. Ils estimaient en effet que l’avenir du constructeur était tributaire de sa capacité à endiguer le déclin des ventes au niveau planétaire et raviver le moral des troupes, à son plus bas.

Sources : Financial Times, Reuters

(6 commentaires)

  1. Je ne comprends pas la démarche, s’ils fusionnent il est bien évident qu’il ne restera qu’un PDG et que celui du plus faible partira … donc pourquoi lui demander de partir avant? Visiblement c’était Masakazu Toyoda le problème chez Nissan pour Renault il n’y a pas si longtemps.

    1. Et bien non. Un pdg honda et un pdg nissan.
      C’est pas une absorption et tant bien que ça en serait une il faut bien un chef à la tête de nissan

      1. Quand on négocie un rapprochement, on se rapproche et après on remercie en invitant à partir. Il n’est peut être pas bon dans la gestion de Nissan mais il peut œuvrer au rapprochement maintenant. Nommer un nouveau dirigeant cela prend du temps … la logique d’Honda me dépasse. Ils veulent en faire une filiale puis ils reviennent en disant ils vous faut un nouveau PDG avant de discuter. Qu’ils rachètent à Renault directement s’ils veulent Nissan.

        1. Racheter directement à Renault c’est une OPA du coup. Je connais pas l’actionnariat exact de Nissan mais Renault n’en possède que 15% directement.
          Après, je suis d’accord !une OPA c’est compliquée et chère mais c’est bien plus simple après pour diriger

  2. Il se murmure que Toshihiro Mibe aurait conditionné l’opération au retour de Carlos Goshn, le considérant comme le seul capable de mener à bien la fusion entre les deux groupes. Son expérience de l’Alliance étant considérée comme un atout majeur.
    L’intéressé ne dément pas, ses proches évoquant deux conditions pour le faire sortir de sa pré-retraite forcée : 5 jours de télétravail garantis et la production à vie de la Nissan GT-R. Des conditions jugées pas si irréalistes que ça par les marchés financiers. A suivre …

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