Un robotaxi autonome Cruise de chez General Motors

General Motors : les robotaxis de Cruise, c’est fini !

General Motors a annoncé mardi abandonner l’activité de robotaxis de sa filiale Cruise. Le géant automobile souhaite désormais se concentrer sur le développement de systèmes avancés d’aide à la conduite pour les voitures vendues aux particuliers.

GM a fait part mardi de sa décision d’intégrer les ingénieurs de sa filiale Cruise au sein de ses équipes pour travailler sur sa technologie de conduite assistée et autonome. « Conformément à ses priorités en matière d’allocation des capitaux, GM ne financera plus le travail de développement des robotaxis de Cruise, étant donné le temps et les ressources considérables qui seraient nécessaires pour faire évoluer l’entreprise, surtout dans un marché de plus en plus concurrentiel », indique le constructeur.

La décision de se concentrer plutôt sur la fourniture de technologies autonomes dans les véhicules personnels fait suite à une année durant laquelle GM a essayé de recentrer et de relancer Cruise après qu’un accident de piéton en octobre 2023 a ouvert la voie à l’examen de l’entreprise par les responsables publics et les consommateurs. Après avoir investi 10 milliards de dollars dans Cruise depuis 2017 et projeté qu’en 2021, l’entreprise pourrait générer un chiffre d’affaires de 50 milliards de dollars par an d’ici la fin de la décennie, les dirigeants ont reconnu qu’il aurait été difficile de dépenser les ressources nécessaires pour développer l’entreprise dans un marché de plus en plus concurrentiel, en particulier après l’accident.

Incident majeur en 2023

Cruise faisait certes partie des pionniers de la technologie de conduite autonome et disposait d’une flotte de robotaxis (taxis sans chauffeur), dans plusieurs centres-villes américains. Mais un grave accident survenu fin 2023 à San Francisco a changé la donne.

Un des véhicules de l’entreprise avait roulé sur une piétonne qui venait d’être percutée par un autre véhicule, avec conducteur.

A la suite, les autorités avaient retiré l’autorisation accordée à l’entreprise, arguant notamment d’une mauvaise gestion de l’incident par le véhicule de Cruise : les employés avaient mis plusieurs jours à révéler que le robotaxi n’était pas resté immobile. Sa manœuvre pour se ranger avait eu pour effet de traîner la victime sur plusieurs mètres.

Forts remous après l’accident

Suite à cet évènement, General Motors avait renforcé le contrôle sur la filiale. Le cofondateur de Cruise, Kyle Vogt, avait dû démissionner alors que l’entreprise avait licencié 900 employés, soit un quart de son personnel.

Cruise avait toutefois progressivement repris ses activités de développement, sous supervision, et devait être disponible sur la plateforme de Uber, dans le courant du premier semestre 2025.

GM affirme rester engagé dans la conduite autonome

General Motors a précisé mardi rester « pleinement engagé » dans la quête de la conduite autonome pour les voitures destinées aux consommateurs.

« Notre engagement en faveur de l’assistance à la conduite et de la technologie autonome pour rendre la conduite plus sûre, plus accessible et moins stressante, est inébranlable », a assuré Mary Barra, la patronne du groupe, lors d’une conférence pour les analystes.

GM a ainsi déclaré qu’il priorisait le développement de son système avancé d’assistance à la conduite Super Cruise dans le but d’avoir des véhicules personnels entièrement autonomes.

La fonction Super Cruise, qui permet de conduire sans les mains et en gardant les yeux sur le volant, est actuellement proposée sur plus de 20 modèles GM. Super Cruise est gratuit pendant les trois premières années, puis les clients peuvent souscrire à un abonnement à 25 $ par mois, selon le site Web d’OnStar.

GM veut réduire ses coûts

La décision de Cruise est la dernière d’une série de mesures qui démontrent la volonté de GM de réduire ses coûts et de générer de meilleurs rendements sur son capital investi. La nouvelle concernant Cruise est survenue après que GM a annoncé la semaine dernière qu’il vendait sa participation dans l’ usine de batteries de Lansing Ultium Cells LLC à un partenaire LG Energy Solution et qu’il restructurait ses activités – en difficulté – en Chine. À la mi-novembre, GM a licencié 1 000 salariés.

« Dans cet environnement dynamique, l’agilité et l’efficacité du capital sont des facteurs clés de succès », a déclaré Paul Jacobson, directeur financier de GM, aux analystes et investisseurs après l’annonce de Cruise. « Notre objectif est de mettre en œuvre cette technologie de manière pragmatique et efficace en termes de capital » a-t-il ajouté.

Notre avis, par leblogauto.com

La décision prise mardi par General Motors de suspendre le financement de son programme de robotaxi Cruise LLC permet à ses rivaux de la Silicon Valley de prendre le contrôle de cette entreprise potentiellement d’une valeur de plusieurs milliards de dollars. Mais les experts estiment que se retirer est la bonne décision pour Cruise, qui est en difficulté.

Honda, un investisseur de Cruise, avait prévu de lancer un service de robotaxis au Japon en 2026. Mais le groupe japonais indique désormais qu’il « va réévaluer l’avenir du projet et effectuer les ajustements nécessaires, y compris une éventuelle annulation, une fois que Cruise aura achevé sa restructuration ».

Waymo, filiale d’Alphabet (maison mère de Google), a quant à elle pris une longueur d’avance sur ce marché avec ses Jaguar sans chauffeur, utilisées dans plusieurs grandes villes américaines, comme Phoenix (Arizona) et San Francisco.

Début octobre, Tesla a dévoilé son robotaxi, baptisé Cybercab, mais a révélé que sa production ne devrait pas commencer avant 2026.

Les véhicules autonomes de Zoox, filiale d’Amazon, sont en cours de test et de déploiement dans des quartiers restreints de Las Vegas et de San Francisco.

Sources : GM, AFP, Reuters

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *