Chrysler (Stellantis) licencie près de 400 salariés aux USA

Réduction d’effectifs dans l’ingénierie/technologie et logiciels

Stellantis a déclaré qu’il réduisait ses effectifs dans les secteurs de l’ingénierie/technologie et des logiciels d’environ 400 postes aux États-Unis à compter du 31 mars, ce qui représente 2 % de ces emplois dans le monde.

Une porte-parole du constructeur automobile a refusé de discuter du nombre exact d’employés licenciés. Une source proche du dossier a confirmé qu’il s’agissait d’environ 400 salariés un chiffre rapporté pour la première fois vendredi par le Wall Street Journal.

Incitations au départ

L’année dernière, par deux fois, Stellantis a proposé des rachats à des groupes de travailleurs américains, notamment en offrant une incitation financière à 6 400 salariés américains pour quitter l’entreprise en novembre.

La société n’a pas divulgué le nombre d’employés ayant accepté les rachats, mais a déclaré en février que son effectif nord-américain était tombé à 81 341 à la fin de 2023, contre 88 835 un an plus tôt. Conformément au contrat de l’UAW, l’entreprise a convenu d’offrir des rachats de 50 000 dollars aux membres vétérans de la production et des métiers qualifiés en 2024 et 2026.

Incertitudes sans précédent

Le constructeur a par ailleurs déclaré : « Alors que l’industrie automobile continue de faire face à des incertitudes sans précédent et à des pressions concurrentielles accrues dans le monde entier, Stellantis continue de prendre les décisions structurelles appropriées dans l’ensemble de l’entreprise pour améliorer l’efficacité et optimiser » sa « structure de coûts. »

En décembre, Stellantis a annoncé qu’elle supprimerait temporairement un quart de travail dans son usine d’assemblage de Detroit, qui construit des SUV Jeep, et réduirait la production dans son usine d’assemblage de Toledo, Ohio, qui fabrique la Jeep Wrangler.

Stellantis a évoqué l’année dernière des préparatifs « pour la transition vers les véhicules électriques » en proposant des rachats après avoir préalablement déclaré aux employés qu’un examen des secteurs opérationnels de l’entreprise avait clairement montré que les salariés devaient « devenir plus efficaces ». Le groupe prévoit d’offrir au moins 25 modèles entièrement électriques aux États-Unis d’ici 2030.

Plan stratégique « Dare Forward 2030 » 

L’action est la dernière en date du PDG de Stellantis, Carlos Tavares, visant à réduire les coûts par le biais de licenciements, de rachats et d’autres méthodes depuis la création de l’entreprise par la fusion de Fiat Chrysler et du groupe automobile français PSA en 2021.

Les coupes font partie d’un «push » visant à réaliser le plan stratégique « Dare Forward 2030 » de Stellantis, lequel a pour objectif d’augmenter les bénéfices et de doubler le chiffre d’affaires du constructeur automobile pour atteindre 300 milliards d’euros.

« Alors que nous comprenons que cette annonce est difficile, ces mesures permettront d’aligner mieux les ressources tout en préservant les compétences critiques nécessaires pour protéger notre avantage concurrentiel alors que nous restons extrêmement concentrés sur la mise en œuvre de notre offensive produits électriques et de notre plan stratégique Dare Forward 2030 », a déclaré la société.

Notre avis, par leblogauto.com

Tant Ford que General Motors ont prévu de réduire davantage les coûts et de supprimer certains emplois.

En début de mois, le président de l’United Auto Workers, Shawn Fain, a déclaré que Stellantis avait licencié 2 000 travailleurs temporaires, critiquant la décision comme étant « motivée par la cupidité de l’entreprise ». Il a noté qu’en vertu du contrat de l’UAW conclu avec Stellantis l’année dernière, environ 3 000 travailleurs temporaires ont été convertis en emplois permanents. Sources : Reuters, Stellantis, CNBC

(12 commentaires)

  1. La gestion de Tavares c’est le rabougrissement. D’ici quelques années, ils ne restera plus grand chose de Stellantis, si ce n’est un amas de bénéfices….

  2. Le terme « rachat » est-il vraiment approprié dans cet article ? Ne s’agit-il pas plutôt de « prime au départ » ?

    1. @Carbu : en fait ce sont des « rachats » (ou buyout en anglais). Terme officiel employé.

      On parle de « buyout package ». C’est techniquement plus parlant (et plus juste) qu’une prime de départ. L’entreprise « rachète » littéralement le contrat du salarié.

      Terme sans doute très anglo-saxon et moins usité en France (mais que l’on trouve dans bcp de communiqués financiers).

  3. Stellantis et son patron… une blagounette par jour ou presque.
    j’ai lu ce weekend que Stellantis allait importer les Leap Motors chinoises et finir l’assemblage en Pologne. du coup, y aurait moyen de bénéficier du bonus français?
    Tavarès, celui qui nous fait peur avec le méchant Chinois qui va détruire notre industrie auto, va importer des autos chinoises en leurs mettant un voile de peinture pour les maquiller en polonaises…

  4. merci des précisions sur les soutiens de PSA à l’industrie auto Française des années 60-80.
    mais Aujourd’hui Stellantis n’est qu’une entreprise mondiale, avec des marques commerciales locales comme Peugeot, Citroen.
    sous ces marques, se vendent des véhicules qui n’ont pas grand chose de français, la valeur ajoutée française dans une Toyota de Valenciennes est bien supérieure à celles d’une 208 assemblée en dehors de l’Europe.

    la corde de l’achat patriotique ne vibre plus vraiment, d’ou la perte de part de marché…

    1. Heu….
      Toyota c’est un peu moins de 280 000 véhicules produits à Onnaing, et pas les plus chers.

      La production automobile en France en 2023 c’est plus de 1,5 million d’unité, dont certains à très forte valeur ajoutée.

      Je veux bien qu’on fasse du french bashing mais il faut regarder les chiffres.

      La France est derrière l’Allemagne avec ses 4 millions de véhicules et l’Espagne qui a décidé d’attirer les constructeurs à grand coup d’aides (2,4 millions).
      Troisième en Europe élargie (en comptant le Royaume Uni qui est passé sous le million produit depuis le Brexit).

      Les véhicules produits en France ont une grande majorité de leurs pièces produites en France.
      1,2 million de véhicules produits par les constructeurs nationaux auraient donc moins de valeur ajoutée française ? Allons…

      Si vous voulez que Stellantis et Renault relocalisent les petits véhicules, il faudra drastiquement baisser le coût total de la production (je n’ai pas parlé de main d’oeuvre hein).

      Cela peut se faire par exemple en baissant les impôts sur les outils de production. Cela a été initié et cela a permis d’arrêter la fuite de la production.

      Mais en FR c’est caca boudin de parler de baisser les impôts pour les entreprises.

  5. enfin, Thibault, sur le volume vendu par Peugeot et Citroen, combien sont produits en France?
    citroen: C5 aircross et… c’est tout?
    Peugeot un peu mieux: 308, 3008, 5008 …

    Si on regarde les volumes de ventes, on a d’un côté la C3 et la 208 dont aucune n’est produite en France. vient ensuite la 308, la seule fabriquée en France parmi les 10 véhicules les plus vendus .
    viennent juste ensuite la Yaris Cross et la Yaris.

    les impôts de production, les charges sociales, les impôts sur le bénéfice; oui je pense que les entreprises sont déjà très bien taxées, donc pas nécessaire de les augmenter encore et même si on pouvait les baisser… mais vu les finances publiques actuelles

    je soulève juste la notion de partage de la VA entre actionnaires et salariés. S’il est normal que les actionnaires soient rémunérés, peut être que moins de pression sur l’emploi (en nombre et salaire) permettrait à Stellantis d’avoir une meilleure image. Mais les seules nouvelles de Stellantis c’est: fermeture en Italie, production en Espagne des Peugeot et Citroen, Slovaquie, chomage partiel en France Italie, licenciement aux USA.
    en Parallèle, M Tavarès engrange les millions (en accord avec son contrat) et les actionnaires ont le sourire. on a fait tout un foin de la prime d’interessement/participation pour les salariés, mais cette prime est obligatoire donc rien d’exceptionnel.
    bref c’est juste un soupir de lassitude sur le fonctionnement des entreprises mondialisées, qui n’ont plus aucune attache territoriale.

    1. « enfin, Thibault, sur le volume vendu par Peugeot et Citroen, combien sont produits en France? »

      Ca on s’en fout un peu. On importe des 208 de Slovénie (20/25 k€) pour exporter des véhicules à 40/45 k€ (utilitaires, PHEV, etc.).

      Renault et PSA produisent 1,2 million de voitures en France et n’en vendent pas autant.

      PSA+Renault en VP+VUL = 1 061 141 en 2023.

      « je soulève juste la notion de partage de la VA entre actionnaires et salariés. » >> On peut trouver dommage de donner aux actionnaires trois fois plus de primes qu’aux salariés (en gros 6 milliards reversés aux actionnaires versus 2 milliards aux salariés en prime).

      On peut le regretter mais l’Etat a décidé depuis longtemps de ne plus être à la barre des grandes industries. Cela pourrait permettre de redistribuer plus aux salariés ou d’embaucher des gens « à rien faire ».
      Mais de la même manière que l’Etat a vendu les concession d’autoroute au lieu d’engranger des milliards lui-même.
      Pourquoi ? Car quand l’état tient la barre, de milliards de bénef on passe à milliards de dette…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *