Un accord entre Chery et la Catalogne serait formalisée dans les prochains jours
Le constructeur automobile chinois Chery est sur le point de conclure un accord pour débuter la fabriquer de véhicules en Espagne ont déclaré mardi le gouvernement espagnol et le négociateur principal EV Motors. Il s’agirait alors de son premier site de production en Europe. A moins que l’Italie ne coiffe l’Espagne au poteau …
S’exprimant dans un communiqué, le ministère de l’Industrie a déclaré qu’il était confiant qu’un accord pour démarrer la production à Barcelone, la capitale de la région de Catalogne dans le nord-est, serait formalisé dans les prochains jours.
L’accord est survenu après « des discussions positives » entre une délégation espagnole et Chery cette semaine en Chine, a déclaré quant à lui un porte-parole d’EV Motors, basé à Barcelone.
Le gouvernement régional de Catalogne a déclaré mardi que son haut responsable des affaires se rendrait en Chine mercredi pour rencontrer les dirigeants de Chery.
La récupération du site et du personnel de Nissan au cœur du dossier
Chery a débuté la commercialisation de ses voitures en Espagne au début de cette année. Les discussions portent sur la possibilité pour le constructeur de produire des véhicules dans l’usine que le constructeur automobile japonais Nissan a fermée en 2021. L’opération permettrait ainsi de récupérer une partie des 1 600 emplois directs perdus.
La principale usine de Nissan à Barcelone a été partiellement cédée au fabricant espagnol de motos électriques Silence et aux groupes d’ingénierie locaux QEV et EV Motors, qui prévoyaient d’en faire un centre pour les véhicules électriques.
En mars dernier, EV Motors a acquis le contrôle total de l’entreprise. La société a joué un rôle clé dans les discussions avec Chery car elle opérerait sous l’égide du centre. EV Motors prévoit également de produire ses voitures utilitaires et fourgonnettes électriques sous sa marque Ebro, ce qui pourrait impliquer des accords potentiels de production et commerciaux avec Chery, a déclaré une source au fait du dossier, sans plus de détails.
L’Italie fait également les yeux doux à Chery
Reste qu’en mars dernier, Reuters avait rapporté que le gouvernement italien était en pourparlers avec Chery dans le cadre de ses efforts pour attirer un deuxième grand constructeur automobile dans le pays, l’Italie tentant notamment de mettre un frein au quasi-monopole industriel de Stellantis sur son territoire.
Le ministère italien de l’Industrie n’a aucune information sur la façon dont Chery a choisi Barcelone pour sa nouvelle usine, a déclaré à ce sujet un responsable gouvernemental italien mardi. Selon une source industrielle, Chery demeure en contact avec les autorités italiennes mais a reçu peu de retours, confirmant parallèlement que les discussions progressent avec l’Espagne.
Aide publique de l’Espagne ?
Une aide publique de l’Etat espagnol aurait pu aider la balance à pencher en faveur de la Catalogne. Madrid se veut « discret » sur le sujet, le ministère de l’Industrie a ainsi refusé de dire si l’Espagne avait offert une aide publique à Chery.
L’Espagne ouvrira deux appels d’offres cette année en vue de proposer aux entreprises un total de 1,7 milliard d’euros de prêts et de subventions pour doper la production de véhicules électriques. La procédure sera réalisée dans le cadre du régime d’incitations dit PERTE qui utilise les fonds de secours de l’UE pour le Covid.
Notre avis, par leblogauto.com
Ces discussions interviennent en pleines tensions commerciales entre la Chine et l’Union européenne. Cette dernière mène actuellement une enquête en vue de déterminer si les constructeurs chinois de véhicules électriques bénéficient de subventions gouvernementales contraires aux règles de la concurrence.
La mise en place d’une capacité de production en Italie ou en Espagne, où les ventes de voitures électriques sont relativement faibles, s’inscrirait dans la stratégie de Chery de vendre des véhicules hybrides et entièrement électriques mais égalent des voitures à moteur thermique.
Sources : Reuters
C’est bien beau de monter des usines encore faut-il vendre des voitures !
De toute façon, le vent tourne sur les imports chinois.