Les raffineurs US ont exporté en masse durant le mois d’août
Les raffineurs américains ont intensifié leurs exportations de produits pétroliers ce mois-ci alors que la production intérieure de pétrole brut a augmenté et que la demande mondiale de carburant a continué de se redresser.
Le phénomène a largement préoccupé l’administration Biden cet été, alors que les prix de l’essence ont brièvement atteint un record de 5 dollars le gallon, contribuant à faire grimper l’inflation à des sommets inégalés depuis 40 ans. Les prix de l’essence ont depuis chuté à environ 3,86 $ le gallon.
Les prix de l’essence toujours élevés restent une menace pour les collègues démocrates de Biden avant les élections de mi-mandat du 8 novembre, alors qu’ils espèrent conserver le contrôle des deux chambres du Congrès.
La secrétaire à l’Énergie exhorte les majors US à constituer des stocks
Dans une lettre envoyée le 18 août dernier, la secrétaire à l’Énergie US, Jennifer Granholm, a exhorté sept raffineurs, dont Valero, ExxonMobil, Chevron, à constituer des réserves de carburants alors que les États-Unis entrent dans le pic de la saison des ouragans.
« Compte tenu du niveau historique des exportations américaines de produits raffinés, je vous exhorte à nouveau à vous concentrer à court terme sur la constitution de stocks aux États-Unis, plutôt que de vendre les stocks actuels et d’augmenter encore les exportations », a déclaré Jennifer Granholm.
Une saison d’ouragans dangereuse pour les raffineries
Histoire de mettre de l’ambiance dans le contexte actuel, liant à la fois conséquences du réchauffement climatiques et de la guerre en Ukraine, les météorologues fédéraux ont prévu une saison des ouragans de l’Atlantique supérieure à la moyenne. Ce qui, le cas échéant, pourrait s’avérer être une période périlleuse pour les raffineries.
Les niveaux d’essence à leur plus bas depuis près d’une décennie dans la côte Est
Jennifer Granholm a également mis en avant la disponibilité réduite des stocks de diesel le long de la côte Est, ces derniers étant près de 50 % inférieurs à la moyenne quinquennale. Or, une saison des ouragans probablement supérieure à la moyenne, suivie de peu par la saison de chauffage hivernale, devrait aggraver la demande dans cette région.
La secrétaire à l’Énergie a ajouté que l’administration discutait avec des responsables des Etats du long de la côte Est, où les niveaux d’essence sont à leur plus bas depuis près d’une décennie. Ajoutant qu’elle plaçait en « veille active » les réserves d’essence et de mazout dans le nord-est des États-Unis – qui contiennent 2 millions de barils de carburant – pour une libération potentielle, et préparait d’autres actions d’urgence.
L’administration Biden pourrait se montrer plus ferme
L’administration espère que les entreprises « répondront de manière proactive à ce besoin » de constituer des stocks, a-t-elle déclaré. Si cela ne se produit pas, l’administration « devra envisager des exigences fédérales supplémentaires ou d’autres mesures d’urgence », a ajouté Jennifer Granholm, sans fournir de détails.
Vers une interdiction faite aux raffineurs d’exporter du carburant ?
En juin dernier, lors d’une réunion de grande envergure avec ces mêmes raffineurs, Jennifer Granholm a renoncé à un plan visant à interdire les exportations américaines de carburant, mais l’idée n’a jamais complètement quitté la table.
Les raffineurs ont déclaré qu’une interdiction pourrait submerger les marchés nationaux de carburant et amener certaines usines à réduire leur production, ce qui pourrait réduire l’offre et exercer une pression à la hausse sur les prix.
En outre, les raffineurs du Nord-Est importent du brut et des carburants, commerce qui pourrait être affecté par une interdiction d’exportation. « Les discussions sur l’exportation sont au mieux une distraction ; au pire, contre-productives pour le prix et l’offre », a déclaré une source proche des discussions de Granholm avec les raffineurs.
Notre avis, par leblogauto.com
Quand les Etats-Unis sont eux-mêmes impactés par la loi du marché dans une économie ultra-libérale … Rappelons qu’en juin dernier, les données de Refinitiv indiquaient que les raffineries de pétrole gagnaient près de cinq fois plus d’argent grâce au raffinage du pétrole qu’il y a un an.
Le manque de capacité à raffiner l’essence et le diesel à partir du pétrole brut a contribué en effet à pousser les prix du carburant à des niveaux records et à augmenter les bénéfices des propriétaires de raffineries.
Pour un peu, la situation pourrait faire sourire … reste que cela pourrait avoir un impact sur le prix des carburants pratiqués dans l’Hexagone ….
Sources : Reuters
La saison des ouragans ça sent l’excuse bidon, on est fin Aout et il n’y en a eu aucun qui a touché les USA et c’est même plutôt calme cette année sachant qu’il ne reste plus qu’un mois (la saison des ouragans c’est mi-Juillet-Aout-Septembre) et que au moins pour une semaine il n’y en a aucun d’envisagé.
L’administration Biden fait ce que les USA savent faire de mieux : du protectionnisme
3milliards d’aides militaire à l’Ukraine la semaine dernière. Un conflit en Europe qui va perdurer et s’enliser, le gouvernement Américain qui ferme le robinet des exportation pour continuer à biberonner son économie avec du Pétrole pas trop cher… Pas très fair play l’oncle Sam, l’offre et la demande oui… mais en fait non.
C’est énorme, le chantage à la hausse des prix si l’exportation est bridée, ils prennent vraiment les gens pour des buses.
Vu la hausse du dollar, maintenant plus cher que l’euro, les exportations vers l’Europe, entre autres, ont fait gagner beaucoup de fric aux pétroliers.
Alors si le gouvernement veut les empêcher de se gaver, ils vont se défendre, défendre les intérêts de leurs dirigeants et défendre les dividendes de leurs actionnaires.
Ah ! Les joies de l’ultra-libéralisme !
On notera tout de même que la défiance envers les grosses multinationales de l’énergie devient mondiale. Sauf en Russie, bien sûr, tant que Poutine est en vie et au pouvoir.
en gros biden dit aux européens de ne pas acheter du petrol russe car partenaires peu fiables et ensuite Biden dit que finalement il ne veut pas vendre son pétrole