Allemagne : scandale de fraude climatique via de faux projets en Chine ?

De faux projets pour satisfaire aux exigences climatiques

Selon le journal ZDF, l’industrie pétrolière aurait satisfait aux exigences de protection du climat avec de faux projets en Chine. Le Bundestag demande désormais des éclaircissements sur la fraude climatique.

«La ministre de l’Environnement Lemke porte elle-même la responsabilité politique de ce scandale», déclare Anja Weisgerber (CSU), porte-parole du groupe parlementaire Union au Bundestag pour la politique climatique. Exigeant que Lemke fasse de la clarification une priorité absolue.

La ministre de l’environnement sous pression

La ministre allemande de l’Environnement, Steffi Lemke, exige quant à elle des éclaircissements de la part de l’Agence fédérale de l’Environnement (UBA) suite à des allégations de projets frauduleux de réduction des émissions en Chine utilisés par des géants des combustibles fossiles comme Shell et TotalEnergies pour satisfaire aux exigences de protection climatique en Allemagne.

« Il est possible que nous soyons confrontés à un cas de crime environnemental grave », a déclaré Lemke.

La commission de l’environnement du Bundestag discute de la fraude climatique

L’Agence fédérale de l’environnement (UBA), qui a approuvé des projets de protection du climat en Chine ces dernières années, dépend du ministère de l’Environnement. L’autorité a reçu des preuves concrètes de fraude il y a près d’un an, mais n’a ouvert une enquête sérieuse qu’en avril de cette année.

« Le véritable scandale est que l’Agence fédérale de l’environnement et le ministère de l’Environnement ont agi bien trop tard », affirment certains.

La commission de l’environnement du Bundestag s’est désormais penchée sur la fraude climatique. Les députés de tous les groupes parlementaires ont demandé des éclaircissements sur les graves soupçons de fraude de la part de l’Agence fédérale de l’environnement.

« Nous examinons 40 projets d’un œil critique et continuons de les examiner. Dans dix de ces cas, nous disposons de preuves particulièrement claires suggérant une fraude » a-t-elle indiqué.

Au total, 65 projets de protection du climat ont été construits en Chine depuis 2020, la plupart dans la province du Xinjiang, difficile d’accès pour les non-Chinois. Il s’agit de projets dits UER qui visent à réduire les émissions de CO2 lors de la production pétrolière.

ZDF a révélé que beaucoup de ces projets n’existent que sur papier. Au moins un quart des projets UER n’auraient donc pas dû être approuvés. Au total, les projets en Chine représentent au moins 1,7 milliard d’euros et 7,7 millions de tonnes de CO2 censées être économisées.

Appel à un moratoire immédiat

Lors de la réunion non publique du comité, les élus ont appelé à un moratoire immédiat, c’est-à-dire l’arrêt de tous les projets chinois. Tout en demandant un retrait rétroactif de ces certificats. Reste que d’un point de vue purement juridique, cela n’est pas possible dans l’immédiat, selon le secrétaire d’État parlementaire du ministère fédéral de l’Environnement, Jan-Niclas Gesenhues ( Verts ).

Il a imputé la responsabilité au gouvernement précédent, qui a rendu possibles de tels projets de protection du climat à la demande de l’industrie pétrolière. Ce système est « manifestement sensible à la fraude, nuit à la concurrence et à la protection du climat », a-t-il ajouté. Indiquant que le gouvernement fédéral souhaitait désormais mettre fin à la comptabilisation des réductions d’émissions.

L’UBA a mandaté un cabinet d’avocats international opérant également en Chine pour effectuer une inspection sur place. Elle a également déposé une plainte pénale auprès du procureur général de Berlin, qui a lancé une enquête préliminaire. Les compagnies pétrolières peuvent utiliser des certificats UER pour remplir les quotas de réduction des gaz à effet de serre en Allemagne en réduisant les émissions de CO2 lors de la production de pétrole.

Bien que le gouvernement ait arrêté le système UER en raison de contrôles inadéquats, le commerce des certificats UER continue et ne peut être stoppé, selon le ministère de l’Environnement. Les entreprises impliquées dans le commerce doivent prendre en compte que les certificats UER acquis pourraient s’avérer être faux. À la suite des allégations de fraude, l’UBA a également suspendu un cadre supérieur responsable de l’approbation des projets UER.

Sources : ZDF

(5 commentaires)

  1. Je ne crois pas que l’industrie pétrolière ferait ce genre de chose, alors que leur priorité est la protection de notre environnement. Il faut faire un peu confiance aux gens! /s

  2. pour paraphraser Malco:
    je ne crois pas que l’industrie Allemande, modèle de propreté et d’éthique puisse faire ça, alors que leur priorité est la protection de notre environnement.

  3. Ha mince, Total énergie, notre grande multinational, écologique de par nature, serait impliquée dans ce scandale ….. MAIS DIS MOI PAS QUE C’EST VRAI, …..une entreprise aussi éthique, fleuron de l’industrie française, au top de CAC40, payant des impôts colossaux en France, ne peut pas être impliquée dans un un scandale….. Ben oui, pas un scandale, mais dix…. en catimini …..

  4. Le gouvernement précédent il était de gauche non ? Centriste ? Putain ce qui nous attend chez nous quand ça va se savoir.

  5. Des faux projets en Chine, ça alors ! Dans une province reculée et hyper surveillée ? Les bras m’en tombent.

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