Face aux problèmes d’airbags défectueux concernant l’équipementier japonais Takata, les autorités américaines ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Elles ont ainsi annoncé vendredi que la société serait désormais taxée d’une amende de 14.000 dollars par jour tant qu’elle refusera de coopérer comme il se doit dans le cadre des enquêtes en cours, dont une est ouverte au pénale.
Rappelons que Takata est touché par un important scandale d’airbags comportant des vices de fabrication. le problème ayant conduit au rappel de plus de 20 millions d’automobiles dans le monde, dont l’essentiel aux Etats-Unis. Honda est le constructeur automobile le plus impacté avec environ 13 millions des véhicules concernés. L’équipementier est avant tout pointé du doigt pour avoir masqué le problème pendant des années, sa gestion de crise étant par ailleurs critiquée. Cinq décès sont à déplorer dans le dossier lié à l’affaire, alors qu’une dizaine d’incidents sont à signaler. Les enquêteurs travaillent actuellement sur un sixième cas mortel. Trois décès en lien direct ont été confirmés par Honda et Takata.
L’affaire est on ne peut plus sérieuse puisque les airbags défaillants, produits dans les années 2000, sont susceptibles d’exploser, des fragments de métal et de plastique pouvant alors être projetés sur les occupants du véhicules. Le nitrate d’ammonium, utilisé pour gonfler le coussin d’air, peut être sujet à détérioration en cas d’exposition à une humidité excessive. Au delà de l’impact sur la sécurité des passagers, et de l’effet négatif sur l’image de marque de l’entreprise, les conséquences financières d’une telle affaire sont loin d’être négligeables : l’action Takata a perdu plus de la moitié de sa valeur en Bourse, les bénéfices chutant dangereusement. Pire encore : selon les rumeurs, Honda aurait d’ores et déjà pris la décision de changer d’équipementier.
« La sécurité est une responsabilité partagée et le refus de Takata de coopérer totalement avec nos enquêteurs est inacceptable et ne peut être toléré », argumente ainsi le secrétaire aux Transports Anthony Foxx dans un communiqué publié par l’agence de sécurité routière américaine, la NHTSA. En réaction, le groupe japonais s’est dit « surpris et déçu par la menace du département des Transports (DoT) » tout en affichant son désaccord avec la présentation des faits faite par les autorités américaines. Takata indique ainsi avoir fourni près de 2,5 millions de pages de documents à la NHTSA et être régulièrement en contact avec elle.
Elle précise également avoir rencontré des agents de la NHTSA, pas plus tard que la semaine dernière, tout en affirmant avoir eu de nombreuses rencontres avec des ingénieurs de l’agence fédérale en vue d’identifier les causes de dysfonctionnement de ses airbags. « Nous restons entièrement déterminés à coopérer avec la NHTSA dans le but de faire avancer l’impératif de sécurité pour le grand public », déclare au final l’équipementier japonais.
Sources : AFP, Reuters
Crédit Photo : Takata