WRC Estonie 2020 : Tänak repart pied au plancher

Lors de la première super spéciale vendredi (sur 17 spéciales au total), c’est Esapekka Lappi sur Fiesta qui signe le meilleur temps à égalité avec Ogier sur Toyota. Vu la distance de 1,28 km, les écarts sont insignifiants. On soulignera les débuts prudents de Pierre-Louis Loubet sur la Hyundai i20. L’espoir Français est là pour apprendre et voir l’arrivée.

Ott Tänak prend le pouvoir à la 3e spéciale et ne le lâchera plus de tout le rallye. Craig Breen s’installe à la 2de place et lui-non plus ne la lâchera pas. Impressionnantes Hyundai i20. D’ailleurs, la marque coréenne signait un triplé avec Neuville à la 3e place jusqu’à la 7e spéciale. Neuville a tapé et arraché la roue arrière droite. C’est l’abandon.

Le rallye a fait quelques dégâts sur les voitures. Même Tänak a connu quelques chaleurs et a roulé sans le pare-choc arrière après une touchette. Le WRC est toujours sur la corde et il faut un soupçon de chance pour aller au bout. Ici, certains ont connu des crevaisons qui font perdre du temps et peuvent endommager la mécanique.

Pour le protégé de Toyota, Katsuta, la sortie de route intervient dans l’ES13. Il se comportait bien jusque là avec une 5e place derrière les deux Hyundai, Ogier et Evans sur Toyota aussi. Il venait de profiter d’une pénalité de 1 minute donnée à Rovanperä pour une erreur de son copilote (il a enlevé la plaque d’obturation du radiateur à l’intérieur de la zone de contrôle ce qui est interdit). La 13e spéciale a été la fin du rallye pour Loubet qui était 9e jusque là. Souci mécanique sur sa Hyundai.

Sur la Power Stage (qui rapporte des points bonus aux 5 premiers), Rovanperä l’emporte devant Evans, Tänak, Ogier et Breen. Ott Tänak (Hyundai) remporte ce rallye d’Estonie devant Breen (Hyundai) et Ogier (Toyota). Suivent Evans (Toyota), Rovanperä (Toyota), Suninen (Ford), Lappi (Ford) et Greensmith (Ford). Oliver Solberg (Polo) remporte le WRC3 (voiture RC2) et devance même Ostberg (WRC2 mais aussi RC2) sur Citroën C3.

Classement à l’arrivée du WRC Estonie

Tänak et Järveoja s’imposent sur leurs terres en Estonie. Le champion du monde en titre rattrape un début de saison problématique (sortie impressionnante au Monte Carlo, etc.).

Ogier était tout prêt de passer Breen dans la dernière spéciale mais l’Irlandais reste devant pour 4 secondes. Cela fait les affaires de son coéquipier Tänak. Pour ce 4e rallye, on a un 4e

POS CAR NO DRIVER CO-DRIVER TEAM DIFF 1ST
1 8 EST O. TÄNAK EST M. JÄRVEOJA  i20 Coupe WRC
2 42 IRL C. BREEN IRL P. NAGLE  i20 Coupe WRC +22.2
3 17 FRA S. OGIER FRA J. INGRASSIA  Yaris WRC +26.9
4 33 GBR E. EVANS GBR S. MARTIN  Yaris WRC +41.9
5 69 FIN K. ROVANPERÄ FIN J. HALTTUNEN  Yaris WRC +1:18.7
6 3 FIN T. SUNINEN FIN J. LEHTINEN  Fiesta WRC +2:39.6
7 4 FIN E. LAPPI FIN J. FERM  Fiesta WRC +2:52.0
8 44 GBR G. GREENSMITH GBR E. EDMONDSON  Fiesta WRC +4:53.8
9 35 SWE O. SOLBERG IRL A. JOHNSTON  Polo GTI +7:38.6
10 21 NOR M. OSTBERG NOR T. ERIKSEN  C3 +8:17.3

Classement pilotes

Ogier conserve la tête du championnat, mais cela se resserre pour la 1e place.

POS DRIVER TOTAL
1 S. OGIER 79
2 E. EVANS 70
3 O. TÄNAK 66
4 K. ROVANPERÄ 55
5 T. NEUVILLE 42
6 T. SUNINEN 34
7 E. LAPPI 30
8 C. BREEN 25

Classement constructeurs

Avec le doublé, Hyundai revient à 5 petits points de Toyota. Ford est décroché et ne peut honnêtement viser mieux que sa 3e et dernière place.

Pos Equipe Points
1 TOYOTA GAZOO RACING WRT 137
2 HYUNDAI SHELL MOBIS WORLD RALLY TEAM 132
3 M-SPORT FORD WORLD RALLY TEAM 83

(4 commentaires)

  1. Tänak pied au plancher, mais – triste constat – pas le WRC, qui a vu son nombre d’épreuves déjà pas bien folichon être covidé… de moitié :

    – couverture médiatique fort appauvrie, qui n’était déjà pas brillante avant le confinement
    – un trou de 6 mois largement préjudiciable au suivi et à l’intérêt du championnat, tandis qu’en F1 on maintient quasiment le même nombre d’épreuves dans un flux constant et régulier
    – désistements massif des organisateurs cette année, dont certains ont beaucoup tergiversé par rapport aux règles indécises de leurs gouvernements
    – indifférence ou méconnaissance totale du public quant à la reprise, voire même jusque dans les rangs des initiés de la discipline. Et cerise sur le McDo : 0 commentaires sur LBA.

    Tandis que des jours sombres s’annoncent sur le rallye (hybridation bancale voire passage au tout électrique; menace théoriste des écolos; exclusion progressive du public des bords de route; volonté d’un format d’épreuve dramatiquement compact et réduit; désintérêt des constructeurs; gentrification par le règlement; fédération incompétente voire dédaigneuse), il n’y a vraiment pas de quoi être optimiste pour le rallye à l’échelle internationale 🙁

    1. « il n’y a vraiment pas de quoi être optimiste pour le rallye à l’échelle internationale » >> Au contraire, je dirais (ah optimisme quand tu nous tiens) que c’est peut-être ce qui peut sauver le rallye mondial…

      Plus le WRC ira dans le mur et plus un rallye mondial « autre » pourra voir le jour.
      Un peu comme le WTCC s’est planté et a donné naissance au WTCR (médiatiquement c’est kif-kif mais au moins le plateau s’est reformé).
      Ou le WRX qui se relève à peine du départ des 3 constructeurs.

      Actuellement il n’y a plus que 2,5 constructeurs (Ford étant là à la petite semaine via les talentueux M-Sport). Il suffit que Hyundai mette le holà ou Toyota à son programme rallye et le WRC se trouve nu.
      Mais cela risque de piquer en attendant…

      1. Ma foi, si c’est pour se faire racheter par un fonds d’investissement américain ou qatari, et bourrer la discipline d’artifices en tout genre pour ajouter au « spectacle » qui au demeurant existe déjà (les 4 prétendants ont gagné chacun une course, mais comme tout ce qui n’est pas F1, c’est terriblement mal vendu), sans jamais revenir aux fondamentaux (soit parcourir le plus vite possible toutes les routes du monde avec des voitures « quasi » normales, sans que ça ressemble une promenade dominicale), ma foi, j’aime autant que le championnat meurt de sa belle mort.

        Et ça en prend clairement la voie, puisque Mäkinen et Adamo ont affiché leur immense scepticisme quant à la nouvelle réglementation qui patine, et M-Sport – qui a du licencier pendant le confinement suite à l’abandon de Bentley – voit ses finances le lâcher à brève échéance s’il ne peut plus vendre de voitures, ce que l’actuel règlement ne lui permet pas.

        Mais il ne faut pas croire qu’un championnat qui manifestement indiffère tout le monde a la moindre chance de revenir. Le WTCR et le WRX sont exactement les exemples moribonds qui m’effraient.

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