Ott Tänak devient un redoutable concurrent avec la Toyota Yaris désormais à sa main. Dans la bataille à trois avec Neuville sur Hyundai i20 et Ogier sur Ford Fiesta, Tänak semble prendre l’ascendant.
En Allemagne, tout à bien débuté pour lui avec de suite des scratchs et un écart creusé sur Ogier et sur Neuville. A la fin de la journée de vendredi, Tänak compte 12 secondes sur Ogier et 27 sur Neuville. Cela continue la deuxième journée avec Ogier qui résiste bien. Neuville de son côté peine à trouver le bon rythme et recule au classement.
Pour Ogier, la tuile viendra à l’ES13. Crevaison et obligation de changer la roue. Au final c’est 1 minute et 43 secondes de perdues et certainement le rallye. Evans sort de la route dans l’ES11 et doit réparer. Mais, il ne peut repartir et c’est l’abandon.
Rebondissements jusqu’au dernier jour
Devant, Ott Tänak continue son bonhomme de chemin. A la fin de la seconde journée, il compte 42 secondes d’avance sur Sordo désormais 2nd et 48 sur Latvala. A monture égale (la Toyota), on peut comparer la différence de rythme. Breen perd aussi près de 1 minute 30 dans la dernière spéciale mais rallye l’arrivée.
Ce dimanche, il y avait encore 3 spéciales à courir, et pour Tänak, une gestion qu’il commence à connaître. Mais rien n’est fini sur ce rallye. La preuve, l’ES16 (sur 19) voit Ostberg sortir de la route et abandonner. La Citroën n’a pas semblé en rythme de tout le rallye. Ostberg avouait d’ailleurs tester des réglages sans trouver le bon.
? @DaniSordo after SS16! 2 Stages to run…#WRClive #WRC @ADACRallye pic.twitter.com/vk2m2XrhDb
— WRC (@OfficialWRC) August 19, 2018
Cette 16ème spéciale signera aussi la fin du rallye pour Latvala et Sordo. Les deux pilotes avaient un podium à portée de main. C’est Neuville qui en profite pour prendre une seconde place un peu chanceuse. Dans la power stage, Ogier sort l’attaque et prend les 5 points de bonus. A peine 1 dixième devant Tänak mais cela suffit. Suivent Lappi, Breen et Neuville qui prend le dernier point de bonus.
Résultat
Au final, Tänak remporte donc ce rallye devant Neuville et Lappi. Suivent, Ogier, Sunninen, Mikkelsen, Breen et Griebel pour le WRC. Puis, Kopecky et Rovanperä en WRC2.
POS | # | PILOTE | TEMPS | DIFF PRÉC. | DIFF 1ER |
1. | 8 | O. TÄNAK | 3:03:36.9 | ||
2. | 5 | T. NEUVILLE | 3:04:16.1 | +39.2 | +39.2 |
3. | 9 | E. LAPPI | 3:04:37.8 | +21.7 | +1:00.9 |
4. | 1 | S. OGIER | 3:05:11.4 | +33.6 | +1:34.5 |
5. | 3 | T. SUNINEN | 3:05:39.8 | +28.4 | +2:02.9 |
6. | 4 | A. MIKKELSEN | 3:05:50.7 | +10.9 | +2:13.8 |
7. | 11 | C. BREEN | 3:06:16.0 | +25.3 | +2:39.1 |
8. | 22 | M. GRIEBEL | 3:14:18.1 | +8:02.1 | +10:41.2 |
9. | 31 | J. KOPECKY | 3:16:49.7 | +2:31.6 | +13:12.8 |
10. | 44 | K. ROVANPERÄ | 3:16:53.5 | +3.8 | +13:16.6 |
Classements généraux
Au classement mondial pilote, Tänak se rapproche d’Ogier. Il ne compte plus que 13 points de retard sur le quintuple champion du monde des rallyes. Devant, Neuville grappille 2 petits points sur Ogier. Surtout, c’est un rallye de moins à courir et l’écart reste important. 23 points en faveur du Belge. A quatre rallyes de la fin du championnat, Neuville pourrait mettre fin à 14 années de domination française en WRC.
POS | PILOTE | Points |
1. | T. NEUVILLE | 172 |
2. | S. OGIER | 149 |
3. | O. TÄNAK | 136 |
4. | E. LAPPI | 88 |
5. | A. MIKKELSEN | 65 |
6. | D. SORDO | 60 |
7. | J-M. LATVALA | 55 |
8. | E. EVANS | 52 |
9. | M. OSTBERG | 48 |
10. | C. BREEN | 47 |
Au classement par équipe, Toyota fait un rapproché vers Hyundai toujours en tête. Plus que 13 points d’avance pour l’équipe de Michel Nandan. M-Sport limite la casse mais perd du terrain. Quand à Citroën, l’équipe ferme toujours la marche avec désormais 95 points de retard sur Hyundai.
Pos | Teams | Points |
1. | HYUNDAI SHELL MOBIS WRT Hyundai | 254 |
2. | TOYOTA GAZOO RACING WRT Toyota | 241 |
3. | M-SPORT FORD WORLD RALLY TEAM Ford | 224 |
4. | CITROEN TOTAL ABU DHABI WRT Citroen | 159 |
Prochain rendez-vous, dans un mois, en Turquie, pour le grand retour de ce rallye qui ne s’est plus couru en WRC depuis 8 ans.
La fusée estonienne est sur la rampe de lancement…
C’en est presque à se demander pourquoi elle n’est pas située plus haut dans le classement pilotes, tant la montée en puissance semble irrésistible, aussi bien du côté de Tänak qui assure régulièrement maintenant aux avant-postes, que de la Yaris qui semble être une voiture plus que mature, à l’aise et performante sur pratiquement tous les terrains, en plus de gagner en fiabilité.
Hyundai en revanche semble marquer le pas, et bizarrement, si je ne les vois pas forcément décliner, je décèle chez eux une sorte d’inertie qui fait que je mettrais plus une pièce sur Toyota pour les 2 championnats. Le fait que l’une équipe doive « gérer » et l’autre a pour ainsi dire le couteau entre les dents (et rien à perdre) y est sans doute pour beaucoup.
La fusée estonienne s’est un peu gaufrée au début de la saison. Notamment en Suède et au Mexique.
La Toyota a aussi progressé en terme de fiabilité et il a pu la mettre à sa main.
Pour jouer les madames Irma, autant je vois bien Tänak passer Ogier et pousser Neuville dans ses retranchements, autant je pense que le Belge sait jouer l’épicier.
4 rallyes, 36 points d’avance. Rien n’est joué c’est certain. Mais si Neuville n’en profite pas cette année, je pense qu’il peut s’asseoir sur ses rêves de titre 🙂
Pour l’équipe, en revanche, je mets aussi une pièce sur Toyota. Latvala est totalement débordé, mais Lappi a visiblement réussi à se calmer et à engranger les points.
A l’inverse, Mikkelsen qui semblait très bien dans la i20 en début de saison, semble peiner en ce moment. 11 points en 4 rallyes quand Paddon+Sordo (qui se partageaient la voiture sur ces 4 rallyes) marquent 38 points.
Du côté de M-Sport, le départ de Tänak fait mal ! Evans n’a pas le niveau même s’il signe un podium au Portugal.
La Turquie pourrait être le tournant de la saison.
Le problème de Neuville, c’est qu’autant il apprend plutôt bien son nouveau rôle de balayeur-gestionnaire de capital (en témoigne son avance importante), autant je le trouve toujours aussi sûr de lui et auto-satisfait. Ce WE, il dit qu’il a bien géré, alors que son « improbable » seconde place est surtout due à un certain nombre de faits de course, dont la conjonction est assez abracadabrante (ou bien on se contente de l’éternel poncif « c’est le rallye« ). A la régulière, on sait très bien qu’il était assez loin en terme de rythme, sur une surface où le balayage n’est pourtant rien comparé à ce qu’il va trouver en Turquie.
Contrairement à l’an dernier, il a quelque part la chance du champion, qu’il a bien su provoquer en levant judicieusement le pied au lieu de faire le chien fou qui avance tête baissée, mais il manque toujours de lucidité, comme cette fois où en 2017 il estimait/clamait avoir « 70% de chance d’être titré« .
Maintenant que nous rentrons désormais dans le money time, on va bien voir de quoi il en retourne, et ce qu’il va faire du joker d’avance qu’il a à ce stade. Parce que derrière, ça pousse, et ça c’est une situation nouvelle pour lui.
Des belges arrogants, on commence à avoir l’habitude ^^
Très belle analyse 🙂
A noter également que le promoteur s’est hasardé à déclarer que la crevaison qui coûte le podium à Ogier était une erreur de sa part (due à son contact à l’arrière-gauche contre un gros rocher en bordure), alors que Julien Ingrassia annonce une crevaison à l’avant-gauche quelques secondes avant cet impact (qui est sans doute dû à la crevaison).
Tänak et Neuville se sont engouffrés dans cette brèche « officielle » pour pointer « l’erreur » : la réalité des faits les en remercie, ainsi que la féroce (et détestable) rivalité franco-belge qui ne demandait pas tant d’huile sur le feu pour reprendre une belle louchée d’intox et d’insultes sur les zéros sociaux.
Ah les zéros sociaux…qui n’ont de sociaux que le nom 😉
Il faut dire qu’Ogier en Finlande avait souligné l’erreur de Neuville (qui le reconnait lui-même) mais qui avait eu peu de conséquence.
Ils en profitent pour lui renvoyer l’ascenseur…
Personnellement, je trouve que c’est l’une des saisons les plus sympathique à suivre depuis longtemps.
L’an dernier déjà, avec le changement d’équipe d’Ogier, on a eu qq combats sympathiques, mais à 2,5 bien souvent (Tänak finissant très bien la saison, mais surtout pour embêter Neuville.
On avait eu 7 vainqueurs.
Cette saison, on n’a que 3 vainqueurs différents et donc c’est plus intense.
Quel que soit le vainqueur, il aura du à la fois être rapide pour gagner, chanceux dans les coups durs, et gestionnaire à un moment.
ça fait une paille que je crois en Neuville. Je l’ai vu progresser. On sait tous ici présent comment fonctionne la technique en auto pour être devant. Depuis la Suède 2015, j’ai eu la confirmation qu’il avait le talent pour rivaliser avec les Loeb Ogier, tant ces 2 là dominaient à l’époque – Mais … Il faut les bonnes cartes. Yundai a progressé l’an passé, mais la Toy est bien née. On a vu que Latvala affichait d’emblée le meilleur- Neuville oui comme lu plus haut a intérêt cette année à assurer le titre qu’il mérite. Il doit profiter de l’instabilité Citroën 2018.