WRC 2022 : faisons les présentations ! [+sondages]

Le WRC entre dans l’ère hybride

10 ans après l’Endurance, 8 ans après la Formule 1 mais avant l’Indycar, le championnat du monde des rallyes bascule à son tour dans l’ère hybride avec la règlementation Rally 1  (ou R1)qui remplace la règlementation WRC « World Rally Car ». L’appellation a aussi pour but d’homogénéiser le nom des catégories dans la pyramide du rallye qui commence par les Rally 5 (ou R5).

Voici les principaux points à retenir sur cette nouvelle règlementation, placée sous le signe de la durabilité, de la maîtrise des coûts et de la sécurité :

– limitation pour chaque pilote à deux moteurs thermiques et à 9 unités hybrides par an, avec une unité hybride et une hybride de rechange autorisées dans chaque rallye. Si une défaillance survient sur cette pièce, ce sera l’abandon.

– sécurité renforcée de la structure des voitures, identification HY sur les véhicules (comme en LMP1) et gants avec isolation pour les pilotes. Comme en F1, la dangerosité est accrue avec l’hybride et des messages de vigilance sont diffusés envers les spectateurs, qui peuvent se trouver en situation de toucher les voitures en cas de sortie ou d’accident.

– le moteur thermique 1.6 turbo de 380 chevaux est désormais associé à une unité hybride de 100 KW. La puissance cumulée peut atteindre les 520 chevaux, mais sur un temps limité. La puissance combinée pourra être utilisée au départ pendant 10 secondes, puis ensuite sur des tronçons spécifiques des spéciales, en utilisant la récupération d’énergie générée au freinage. La gestion de la récupération sera donc primordiale dans la performance en ES.

– poids en augmentation de 70 kilos, réduction du débattement des suspensions et réduction conséquente des appuis aérodynamiques.

Autant dire que le pilotage en lui-même va être impacté par cette nouvelle règlementation, et il sera intéressant de voir qui s’est le mieux adapté à cette nouvelle donne. Toutefois, les accidents ont été nombreux pendant les essais hivernaux et certains pilotes sont même très remontés et inquiets, comme Thierry Neuville. Il faut dire aussi que les jours de reconnaissance ont été réduits de 3 à 2, ce qui est pour certains illogique étant donné le besoin de roulage et d’expérience que les pilotes doivent acquérir…

Du côté du calendrier, on espère retrouver en 2022 un nombre de rallyes plus habituel. Pas de Tour de Corse pour l’instant, mais il reste un créneau à définir.

Les forces en présence

TOYOTA GAZOO RACING / Yaris GR Rally 1

Titres pilotes : 7, Titres constructeurs : 5, Victoires : 69.

Championne du monde en titre, l’équipe Toyota présente une Yaris sans surprise, arborant la livrée classique rouge, blanche et noire. L’avant perd une partie de son extravagance aérodynamique, mais on remarque les nouvelles prises d’air latérales en amont des portières. Pas très gracieuses, mais ce n’est pas la priorité. On peut noter les rétros montés verticalement, avec un « pied » qui sert d’aileron.

Elfyn EVANS (33 ans/5 victoires/copilote : Scott Martin) : le double vice-champion du monde est logiquement favori, après le retrait de Sébastien Ogier. Polyvalent, il devra supporter la pression de son statut.

Kalle ROVANPERA (21 ans/2 victoires/cop: Jonne Halttunen) : plus jeune vainqueur en WRC l’an passé lors du rallye d’Estonie, le jeune prodige finlandais pourrait bien être la sensation de la saison.

La 3e voiture sera partagée entre Sebastien Ogier, octuple champion du monde en pré-retraite qui sera au départ du Monte-Carlo accompagné de son nouveau copilote Benjamin Vallas et Esapekka Lappi (1 victoire en Finlande en 2017/cop: Janne Ferm).

Une 4e voiture sera engagée aussi pour le pilote de développement et protégé de Toyota, Takamoto Katsuka.

HYUNDAI MOTORSPORT / i20 N Rally 1

Titres pilotes : 0, Titres constructeurs : 2, victoires : 20.

Hyundai a connu une restructuration cet hiver avec le départ d’Andréa Adamo, qui paye des résultats en-deçà des espérances. Malgré un line-up de rêve, le titre pilote manque toujours au constructeur coréen. Les essais hivernaux n’ont pas été de tout repos avec un gros crash pour Neuville. La i20 hybride est celle qui présente le design le plus épuré.

Thierry NEUVILLE (33 ans / 15 victoires/cop : Martijn Wydaeghe) Le belge est le « poulidor » du WRC (4 fois vice-champion et 3ème en 2021). 2022 sera-t-elle enfin son année ? Neuville s’est montré très critique et circonspect face à la nouvelle règlementation, surtout après son gros crash hivernal. Réponse la semaine prochaine pour voir s’il a surmonté ses craintes.

Ott TANAK (34 ans/14 victoires/cop : Martin Järveoja) Le placide estonien reste sur deux abandons au Monte-Carlo. Après sa fantastique saison 2019, et depuis son énorme crash du Monte-Carlo 2020, il n’a plus retrouvé avec Hyundai son mordant d’avant. Le renouveau a-t-il sonné pour celui en qui Hyundai avait misé gros pour ramener le titre ?

La 3ème voiture sera conduite en alternance par le vétéran Dani Sordo (38 ans /3 victoires/cop :Candido Carrera), toujours là pour ramener de bons points, et le jeune Oliver Solberg (20 ans, le fils de Petter/cop : Elliott Edmondson) qui poursuivra son apprentissage.

M-SPORT FORD / Puma Rally 1

Titres pilotes : 2, Titre constructeur : 1, victoires : 91 (Ford officiel + M-Sport)

Ford M-Sport a déjà gagné un prix ! celui de la plus belle livrée ! Contrairement à Toyota et Hyundai, c’est un nouveau modèle qui est introduit. Bye bye la Fiesta, après 10 ans de carrière, et bienvenue à la Puma Rally 1 ! La déco violet électrique avec les éclairs en jette ! Le travail aérodynamique a également été bien soigné même si les solutions restent simples (regardez les pieds de rétroviseurs par exemple). Reste à connaître son niveau de fiabilité.

Sur le papier, M-Sport dispose du line-up le moins redoutable, mais gageons que l’irlandais Craig Breen (31, ex-Citroën et ex-Hyundai/cop :Paul Nagle) et l’anglais Gus Greensmith (25 ans, 9e du championnat 2021/cop : Jonas Andersson) sauront donner le maximum. Néanmoins, le gros accident de Breen à quelques jours du départ ont de quoi refroidir les prétentions.

M-Sport mise beaucoup sur l’avenir puisque, cocorico, Adrien Fourmaux (deux 5e places en 2021/cop:Alexandre Coria) va disputer une saison complète, après avoir fait ses armes avec M-Sport en WRC2. Une belle opportunité pour le jeune français, dont on espère qu’il pourra perpétuer la grande histoire tricolore.

Justement, sur le Monte-Carlo, Fourmaux sera épaulé par Sébastien Loeb ! Après avoir effectué des essais en 2021 avec la Puma, l’Alsacien effectue un énième come-back, pour l’instant sur la seule épreuve monégasque, mais qui sait s’il ne serait pas tenté par un mini-programme. A 48 ans, Loeb se sent encore capable de jouer avec les meilleurs. Mais cette fois-ci, pas de « Danos », puisque Daniel Elena a raccroché son casque. Sébastien Loeb sera donc épaulé par une femme, Isabelle Galmiche. Le grand retour d’une copilote au plus haut niveau après Anne-Chantal Pauwels ?

Notre avis, par leblogauto.com

Le Rallye Monte-Carlo va enfin permettre de voir ces nouvelles voitures hybrides Rally 1. Le spectacle sera-t-il au rendez-vous ? La fiabilité va-t-elle créer des surprises ? Les dangers évoqués pendant l’intersaison, à cause de la perte d’aérodynamisme et des puissances importantes, seront-ils réels ? Les accidents ont été nombreux cet hiver…

Difficile de faire un pronostic, même si Ford risque de devoir essuyer les plâtres d’une toute nouvelle voiture, là où Toyota et Hyundai sont partis avec une base déjà connue. Evans est dans la position du favori, mais rien n’est jamais acquis, surtout en rallye !

Notre « pari » pour cette saison ? Evans champion du monde pilote tandis que Hyundai, « mieux armé » que Toyota, coiffera un nouveau titre constructeur.

[poll id= »102″]

[poll id= »103″]

Images : FIA et constructeurs

(4 commentaires)

  1. Et si la saison 2022 voyait un outsider l’emporter ? Après des années de domination des deux Seb ?

    Un Craig Breen est certes limité chez M-Sport, mais avec le règlement technique qui change, qui sait ? Surtout que Red Bull arrive pour supporter le salaire de Loeb, mais il doit bien en rester après pour le budget ? 🙂

    En tout cas, le Puma R1 est superbe avec sa robe violette électrique.

      1. Kalle est jeune à mon avis. Le rallye est un sport de « vieux » 🙂
        Loeb c’est 28 ans la première victoire et 30 ans le premier titre (cela aurait dû être 29, mais Citroën lui a imposé de conserver sa place pour le titre constructeur en 2001).
        Ogier c’est 27 ans la 1e victoire et 30 ans le 1er titre (ah s’il avait su se montrer patient chez Citroën).
        Tänak c’est 30 ans la 1e victoire et 32 ans le 1er titre.

        Kalle à 21 ans a déjà explosé les compteurs avec 2 victoires à 21 ans (20 ans et 291 jours pour sa 1e victoire, record).
        Mais, je trouve qu’il manque de régularité et de ce petit « je ne sais quoi » qui fait que les champions sont champions…jouer l’épicier quand il faut, avoir le petit plus de chance qui fait que l’on ressort d’un fossé, que l’on ne crève pas, etc.

        Je le vois plus dans 2 ou 3 ans avec la maturité. Mais évidemment il peut surprendre 😉
        Ne pas oublier que Rovanperä a battu pour le record de précocité un certain Latvala…qui n’a aucun titre (un des pilotes « sacrifiés » par les générations des deux Seb).
        Le troisième plus jeune est Toivonen, décédé à 29 ans au Corse 1986. Il avait gagné en 1980 à 24 ans et 2 mois, et n’en a gagné que 2 de plus jusqu’en 1986.

        Bref, souhaitons à Rovanperä le meilleur 🙂 mais à mon sens, trop jeune.
        Un peu comme Tänak qui était foufou à ses débuts. 2012 il arrive en WRC. Mais, il n’écoute pas Malcolm Wilson (M-Sport) quand ce dernier lui demande d’assurer sa place.
        5 abandons, c’est largement trop….hop une année off et une année D-Mack à bouffer de la terre.
        Wilson le réintègre en 2015 et là encore il se montre inconstant…au final Evans termine devant lui, et obéit à Willson 🙂
        M-Sport le renvoie encore limer le baquet de la D-Mack avant de le reprendre. Avec là enfin un peu de plomb dans la tête et de gagner 2 rallyes.
        Et même en 2018 alors qu’il devait gagner le titre…sa fougue lui font perdre le titre face à Ogier.
        Depuis ? Il se montre impatient, fougueux, etc.

        C’est pour cela qu’Evans me semble capable d’être titré. S’il n’y avait pas eu Loeb/Ingrassia, il serait titré, 2 fois.
        Il a la maturité, il sait faire l’épicier, sait gagner…sur tous les terrains.

  2. deux constructeurs crédibles pour le titre. Deux. on se croirait revenu à la fin des années 80 quand il n’y avait que Lancia et Toyota. et c’est pas fini….

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *