Côté constructeur, la cause était entendue entre Toyota et Rebellion. Le constructeur japonais attendait tout de même cette dernière levée de la saison pour célébrer sa victoire, la dernière de l’ère LMP1 Hybride. A Sakhir, la Toyota #7 a pris rapidement les devants. La #8 était handicapée par un lest de victoire (« success handicap ») et n’a rien pu vraiment faire. Sur chaque tour, la Toyota de tête mettait 1/2 seconde à sa sœur jumelle.
Une voiture de sécurité à mi-course n’a pas inversé la donne et après 8 heures de course, c’est donc la #7 qui s’impose. 263 tours et plus d’une minute d’avance sur la deuxième TS 050 Hybrid, le succès ne souffre d’aucune critique (contrairement au système de lest).
Conway, Kobayashi et Lopez titrés sur le poteau
Là où le bât blesse, c’est peut-être pour le titre pilotes. En effet, arrivés 2nds du championnat derrière Brendon Hartley, Kazuki Nakajima et Sébastien Buemi, le trio de la #7 coiffe le titre mondial : Mike Conway, Kamui Kobayashi et Jose Maria Lopez. Nakajima et Buemi se consoleront peut-être en se disant qu’ils ont été champions les saisons passées et qu’ils ont remporté les 24 heures du Mans 2020. Mais, se faire dépasser à la dernière course parce que l’on a un lest de victoires handicapant, cela doit être rageant.
Désormais, la Toyota TS050 Hybrid va partir au musée et elle clôt ainsi le chapitre ouvert en 2012 du WEC et des LMP1 Hybrides. Le LMP1h est mort, vite l’Hypercar. La Toyota Hypercar a d’ailleurs effectué ses premiers tests discrètement pour être prête pour la saison 2021. L’objectif pour Toyota est de capitaliser sur son expérience et sur le fait d’avoir « tenu à bout de bras » le WEC LMP1.
Un LMP2 toujours aussi serré
Du côté des LMP2, le Jackie Chan Racing l’emporte à Bahreïn avec la #37. Ils devancent la #38 de Jota et la #29 du Racing Team Nederland. Pour sa dernière apparition, la Signatech Alpine Elf #36 termine 5e de la catégorie. Le LMP2 a encore offert (même moteur et performances proches obligent) du spectacle avec les quatre premiers en trente secondes (et moins de 2 secondes entre les deux premiers) !
Au général, United Autosports l’emporte devant Jota et Jacki Chan racing. Pour la dernière saison en LMP2, Signatech Alpine termine sur une « mauvaise » note à la 5e place. L’an prochain, Signatech Alpine passe en hypercar, ou plutôt en LMP1 avec l’Oreca à moteur Gibson qu’utilisait Rebellion cette saison.
Aston Martin titré en GTE Pro
En GTE Pro, malgré un doublé, les Porsche 911 RSR n’ont pas pu rattraper les points de retard par rapport aux Aston Martin Vantage. C’est donc AMR, Aston Martin Racing qui coiffe la couronne mondiale GTE Pro, devant Porsche et Ferrari.
En GTE AM, sur la Ferrari AF Corse #83, François Perrodo, Manu Collard et Nicklas Nielsen font 2nd de la course mais remportent le titre. L’hermine bretonne est porté fièrement sur la voiture.
Maintenant, direction l’Hypercar et une nouvelle page de l’endurance mondiale. Espérons pour le spectacle que l’ACO et le WEC se débarrassent bien vite des lests en tout genre qui faussent les résultats et les performances. Cette année on a pu voir une Toyota se faire dépasser dans certaines lignes droites par des LMP2 !
Départ de Gérard Neveu
Cette course fut aussi la dernière de l’ère Gérard Neveu. Après 101 courses et 10 ans à la tête du Le Mans Endurance Management, il a décidé de passer la main. On lui doit la naissance du WEC en 2012, et son maintient bon an mal an. Il y a eu des accrocs dans sa relation avec l’ACO et son Président Pierre Fillon, mais globalement le bilan à la têt de LMEM reste positif.
Dernièrement, il fut l’artisan de la convergence entre l’ACO et l’IMSA bien que l’on ne sache pas encore trop ce que cela donner de ce côté. Il aussi dû gérer la pandémie à la Covid-19 en adaptant le calendrier et en organisant avec l’ACO des 24 heures du Mans virtuelles par exemple.
Avec l’ère Hypercar lancée et bientôt là, il a estimé qu’il était temps de passer la main. Reste à savoir à qui…
Bilan de 8 saisons de WEC LMP1 Hybride
Pour cette période LMP1 hybrides, on a côté titres constructeur :
- 2012 Audi
- 2013 Audi
- 2014 Toyota
- 2015 Porsche
- 2016 Porsche
- 2017 Porsche
- 2018-2019 Toyota
- 2019-2020 Toyota
Illustration : WEC – Photo Copyright 2020 Marius Hecker / AdrenalMedia.com
« La Toyota TS050 Hybrid va partir au musée et elle clôt ainsi le chapitre ouvert en 2012 du WEC et des LMP1 Hybrides. Le LMP1h est mort, vite l’Hypercar »
J’aime bien comment tout les sites datent le LMP1 différemment lol, ici 2012, sportscar 365 en 2004 (avec d’ailleurs une sympathique galerie de tout les proto ayant couru) et Autosport en 1994
En fait, le lmp1 date de 2004 apres le lmp900, le lmgtp, etc.
Mais le wec date de 2012 😉 d’où ma date de 2012. Mais le Lmp1 au sens large date de 2004 oui.
Au sens large c’est bel et bien 1994 avec les LMP1 / C90
Même la Ferrari 333SP était bien une LMP1 sans le C90 accolé 🙂
Oui en 1994 il y a eu les premiers Le Mans Prototypes 1 (LMP1) avec regroupement avec les Groupe C90 (alias C90).
sauf erreur le LMP1 a disparu un an après au profit du GT1 (Raaaaah lovely) avant de revenir un an plus tard (en tout cas aux 24H du Mans) et de re-disparaître en 1997 pour devenir LMP (il n’y avait pas de LMP2) puis de nouveau LMP1 (car il y avait des LMP2).
Tout à fait. Mais le WEC n’ayant commencé qu’en 2012, j’ai daté cela à cette saison là.
En espérant que les LMDh continuent de ressembler aux proto IMSA, ça commençait à devenir lourd de voir des protos Panzer absolument hideuse comme la Audi R18 ’16 ou son évolution avortée de 2017.
ViveMANS que Peugeot débarque 😀
Moi j’aurais appelé la formule supragigamegaCar : c’est plus marquant.