Dès les essais libres, on a senti que les protos allemands étaient un cran au-dessus, grâce notamment à une excellente tenue des gommes et la possibilité de doubler voire de tripler des relais sur les mêmes gommes, gagnant ainsi de précieuses secondes dans les stands. La n°6 de Kevin Estre, André Lotterer et Laurens Vanthoor s’impose, avec plus de 30 secondes d’avance sur la Jota n°12 de Will Stevens, Callum Ilott et Norman Nato, tandis que la n°5 du Penske Porsche Motorsport de Campbell, Chrstiensen et Mackowiecki complète le podium. La n°5 ayant été retardée par des crevaisons en début de course, la n°6 a mené une grande partie des débats. Avec une Bop qui était clémente pour la Porsche, les chronos ont été parlants et pourraient rapidement amener une révision, car les trois 963 du podium ont été les seules en coures à réaliser le meilleur tour sous 1’41.
Désillusion pour Peugeot
Mais ce triplé ne devait pas avoir lieu, à encore 1 tour de la fin, puisque la Peugeot 9×8 n°93 de Jensen, Nico Mülle et Jean-Eric Vergne avait tenu sa seconde place pendant plusieurs heures, après avoir même mené brièvement dans le premier quart de la course. Avant de céder sa place à une 9×8 évoluée, la 1ère génération de la Lionne était bien partie pour s’offrir une sortie en beauté, bien aidée il est vrai par la Bop qui faisait de la 9×8 la plus légère du plateau et aussi la plus puissante.
En fin de course, JEV tenait en respect la Porsche JOTA et la Penske n°5, quand un incident mécanique a soudainement ralenti l’hypercar française dans l’avant-dernier tour, qui nous a fait une « Toyota 2016 ». JEV a dû faire un « reset » et la 9×8 s’est traînée pour terminer sa course, péniblement, à la 7e place. Rageant ! Décidément, la fiabilité n’aura pas été au rendez-vous pour cette voiture !
L’Endurance en réconfort pour le A flêché
Pour redonner un peu de baume au cœur aux fans français, après un weekend pas très glorieux pour le sport auto tricolore, notons les beaux débuts d’Alpine, avec son prototype LMDh A424. Visiblement bien née, la française a navigué dans le cœur du peloton. La n°35 de Chatin, Catsburg et Milesi termine à la 9e place, synonyme de points, alors que la seconde Alpine, pilotée par le trio Vaxivière-Mick Schumacher-Lapierre est 13e.
Néanmoins, Alpine fait mieux que BMW qui place ses M Hybird V8 aux 12e et 16e places, ou de Lamborghini qui a fait des débuts très discrets avec une 15e place pour la seule SC63 engagée. Sans être très surprenant, l’Isotta-Fraschini a navigué en queue de peloton et n’a pas terminé. Cependant, la Bop n’était pas clémente pour cette débutante, puisqu’elle était la 2e plus lourdement lestée ! ( ?)
Et les cadors de 2023, Ferrari et Toyota, dans tout ça ?
Pour la Scuderia, la course a été mouvementée. La n°50 était très bien partie avec Miguel Molina qui avait réussi à prendre les commandes, puis une grossière erreur de franchissement de la ligne blanche lors d’un ravitaillement a engendré un drive-through et fait plonger la 499P au classement, sachant que derrière les Porsche de tête et la Peugeot, les écarts étaient plutôt serrés. A la faveur des valses de ravitaillements, les positions ont beaucoup changé. Pour la n°51, ce fut aussi très compliqué et, suite à une contact avec une McLaren GT3, le prototype italien a même perdu à un moment donné toute la partie arrière, aileron compris, déclenchant une neutralisation.
Les Ferrari officielles doivent ainsi se contenter des 8e et 14e places, l’honneur étant sauvé par la 499P privée jaune, pilotée entre autres par Robert Kubica, qui finit 5e, juste derrière la Cadillac où, encore une fois, Sebastien Bourdais s’est distingué par la qualité de ses relais. Coure discrète enfin pour Toyota, dont les hypercars étaient pas mal handicapées par la Bop. Les japonaises avaient en effet le lest maximal de 70 kilos (40 de plus que les Porsche). La n°7 de Conway, Kobayashi et De Vries termine 6e, alors que la n°8 de Buemi, Hartley et Kirakawa complète le Top 10.
Weekend fastueux pour Porsche, qui s’impose aussi dans la catégorie LMGT3, qui a pris le relais des LMGTE. La 911 GT3 R n°92 du Manthey Pure Rxcing inaugure le palmarès LMGT3 du WEC grâce au trio Sturm / Malykhin / Bachler, qui vient de remporter l’Asian Le Mans Series.
Le podium est complété par l’Aston Martin Vantage GT3 n°27 de The Heart of Racing, emmenée par Riberas / Mancinelli / James puis la n°777 du D’Station Racing (Mateu / Sorensen / Bastard). Pour sa première course en WEC, Valentino Rossi a tenu son rang et termine au pied du podium sur la BMW M4 GT3 n°46 du Team WRT.
En conclusion, on peut dire que le WEC 2024 est bien parti, avec un plateau superbe et de la belle bagarre, en tous cas plus qu’en Formule 1. Néanmoins, la Bop risque encore d’agiter les coulisses et, surtout, si les LMDh commencent à mettre la misère aux Hypercars (plus côuteuses); des dents vont grincer…
Si je me trompe pas les porsches vont àvoir du lest embarquer à la prochaine course Peugeot non était ce une stratégie pour se dire que la prochaine pourrait être une victoire ? élucubration personnel
Bravo Porsche, incroyable triplé
Bravo Alpine, tres fiables pour leur premiere course, c’est de bon augure pour la suite
?
BRAVO
Depuis la mise en place de cette BDP, que ce soit en GT ou en Prototype, aucun intérêt pour ces épreuves . Mais ça reste plaisant à regarder, un » show » bien calibré , en quelque sorte …
Grand passionné de sport auto depuis mon adolescence, je suis déçu de cette course et de la bop mise en place. Nous avons malheureusement assisté à un simulacre de course. Toyota et Ferrari, leaders l’année dernière et « punis » par une bop injuste. Toyota embarquant 41kg de lest supplémentaire par rapport à la Porsche ! La Bop doit être revue et si ils ne lestent pas la Porsche de manière plus juste, cela voudra dire que la FIA et l’ACO ont clairement désigné le futur vainqueur des 24h du mans. Merci aux lobbyistes de chez Porsche !
Bref, si la FIA et l’ACO continuent ainsi, l’age d’or de l’endurance ne durera malheureusement pas.
Budget 2024 je l’ignore, mais budget 2023 à minima d’où l’impossibilité de refaire la voiture après le changement de règlement. Par ailleurs ils ont été confronté à une vague de départs à la retraite anticipés pendant la crise covid: les moustachus du programme 908 sont partis et le manque d’expérience se ressent.